lundi 30 mai 2011

Congrès des FLAM: Habemus praesidens (Nous avons un président)


Alhamdoulillahi rabbil aalamine

Ce n’est pas encore l’épilogue. Mais juste une mise en bouche. Les FLAM ont réussi l’ouverture de leur congrès et Poullori s’en félicite. Les FLAM ont organisé ce septième congrès sans problèmes grâce à Allah.
Ceux qui n’ont pas eu la chance d’assister à la cérémonie d’ouverture ont vu les vidéos, écouté les audio sur les sites internet.
Poullori salue la sagesse du président Samba Thiam qui a répondu aux attentes des militants et des sympathisants en appelant au rassemblement, à la fin de la querelle de clochers, notamment  sur les sites et en annonçant le retour prochain en Mauritanie. C’est un très bon début. Mais Poullori attend la suite pour faire une évaluation plus fine (composition du bureau, ligne politique. NB : Pour ce qui est de la présidence Poullori ne dira rien de ce qui a été décidé. En élément discipliné (bien sûr) Poullori préfère laisser le mouvement choisir le moment et la manière dont il informera l’opinion). Tout ce que Poullori peut dire sur ce sujet c’est qu’à la fin du conclave, la fumée blanche est sortie et nous avons un président. Mais c’est tout ce que nous avons. Pour le moment.
Pour ce qui est de la cérémonie d’ouverture, le papier d’Ablaye Diagana de kass ataya reste incomplet même si Poullori l’a trouvé de bonne facture. Poullori souligne deux événements qui le gênent et qui ont été, le premier passé sous silence, le second rapidement évoqué :
- La mise à l’écart d’Ousmane Sarr qui n’a pas pu participer au congrès. Or quand on est dans une dynamique de réconciliation et de rassemblement, on ne doit pas commencer par exclure. Poullori n’entrera pas dans les détails de ce couac (et Poullori a beaucoup de détails) mais espère que le mal sera réparé sans trop tarder. Toutes les forces doivent répondre à l’appel.
- L’absence d’AJD/MR qui a été invitée mais qui n’est pas venue. C’est vraiment une erreur de jugement grave alors que tout le monde parle de rassemblement et d’unité. Mais comme l’heure est au rassemblement Poullori va éviter de s’étaler sur ça en espérant qu’AJD/MR va rattraper le coup et faire amende honorable. L’heure est au rassemblement et à la paix des braves (Même si Poullori se demande si le site des FLAM va prendre son temps avant d’arrêter les attaques contre les amis et les partenaires comme l’a sagement demandé le président Samba Thiam).
En dehors de ça, l’atmosphère était très bonne. Et contrairement aux apparences les FLAM ont bien compris que Poullori ne leur voulait que du bien. La preuve tout le monde parlait de Poullori sans agressivité ni animosité (Poullori Maayi Jaleede Kadi).
Poullori en profite donc pour féliciter les FLAM, notamment la section Europe qui a relevé le défi de l’organisation : Ibiraahiima Abuu Sal, Cheikh Oumar Bah, Babayel Diallo, Cheikh Dieng, Yaaya Maabel, Amnata Niang, Habsa Banor, Ousmane Ba, Sow Mohamed, Thiam, Ly… et tous les autres qui discrètement se sont mobilisés pour que cet important congrès soit une réussite. Si vraiment le reste suit, il faudra se mettre au travail et rapidement.
L’épilogue, bien sûr, viendra après tout ça. On prie fort.

dimanche 22 mai 2011

FLAM, synthèse pour un congrès de la relance (mis à jour).

Voilà quelques semaines que Poullori s’est invité dans le débat sur le futur de la lutte commune que mènent les noirs de Mauritanie et les Justes parmi les autres communautés pour réaliser les conditions d’une cohabitation juste entre toutes les composantes du pays.
Nous arrivons au terme de ce tour d’horizon à la veille du VIIème congrès des FLAM. Celui-ci se tient dans un contexte particulier, caractérisé notamment par la résurgence et l’aggravation des malentendus qui traversent les relations entre nationalités en Mauritanie. Pour preuve, les terres de la Vallée du Sénégal, majoritairement occupées par des populations noires sont livrées à la voracité d’investisseurs étrangers en dépit de tout bon sens et de toute logique économique.
En outre, le nouveau recensement que s’apprête à organiser le pouvoir en Mauritanie recèle de nombreuses zones d’ombres et suscite des interrogations que rend légitime la composition même de la commission qui la supervise (un seul noir sur 12 ou 13 membres semble-t-il).
Concernant le retour des réfugiés et la question des crimes perpétrés contre les negromauritaniens sous Ould Taya, il reste beaucoup de questions qui n’ont pas trouvé réponses auprès des autorités au pouvoir à Nouakchott.
Quant aux récentes tensions à l’université de Nouakchott, elles rappellent à l’opinion qu’il y a des questions qui restent pendantes au sujet des rapports que doivent entretenir entre elles les différentes nationalités qui composent le peuplement mauritanien. Faut-il remettre au goût du jour la question de la répartition constitutionnelle des pouvoirs ? Le débat est très loin de manquer de pertinence et de bienfondé.
Enfin, il y a la lancinante question de l’esclavage qui appelle une mobilisation et une union-sacrée de tous les mauritaniens pour que les haratines puissent trouver une place respectable dans la vie nationale, sans être obligés de se laisser instrumentaliser par un groupe ou un autre.
Ces éléments rapidement exposés ici, arrivent après les humiliantes sorties du premier ministre et de la ministre de la culture sur les langues en Mauritanie de même que des discours chauvins qui installent comme une ambiance de pré campagne de chasse. Il y a comme un air malsain annonciateur de la pose d’une nouvelle pierre dans le projet d’instauration d’une hégémonie arabe sur les cendres de la diversité culturelle en Mauritanie.
Toutes ces questions font que ce congrès des FLAM doit se pencher sur le problème de la mise à jour du logiciel qui a servi de parchemin jusqu’ici.
Aussi, le bureau qui sortira de ce congrès devra-t-il avoir les missions suivantes :
- identifier clairement et traiter comme tels les amis et les partenaires de la cause qui mobilise les FLAM,
- contribuer à l’instauration d’une ambiance de collaboration, même informelle, entre les structures et les individus de tous les bords qui militent pour des objectifs de justice entre toutes les nationalités en Mauritanie. Des personnalités comme Oumar Moussa Ba, Ciré Ba, Boubacar Diagana, Mamadou Bocar Ba, Mamadou Sidi Ba, Ibrahima Mifo Sow, Abda Wone ou Ousmane Diagana peuvent faire tampon et jouer les facilitateurs.
- Discuter de l’opportunité de porter, au moins partiellement, le combat sur le terrain en prenant quelques garanties comme la fixation d’une partie des organes à l’étranger. Au moment où les forces de la contestation (mouvement de la jeunesse du 25 février, les antiesclavagistes, les étudiants, les associations de défense des droits de l’homme…) se mobilisent et affrontent les duretés du combat sur le terrain, il n’est pas concevable que des forces manquent à l’appel et poussent l’indécence jusqu’à inciter les autres à aller au contact du danger tout en restant soigneusement à l’abri, loin du terrain.
Sur cette base, Poullori a, très modestement, cherché à verser sa contribution au débat en présentant des personnalités dont le profil n’est pas sans intérêt.
Le premier enseignement que Poullori suggère de tirer de l’exercice c’est que le Congrès a bénéficié d’une couverture médiatique qui le sauve du lot des manifestations confidentielles. Ce n’est pas rien (Poullori n’enverra pas de note de frais pour ça et ne demande pas qu’on lui dise merci ; mmj= mi maayi jaleeDe=lol).
Le deuxième enseignement, le plus important, c’est que la cause défendue compte un panel fait de femmes et d’hommes qui nous assurent une richesse extraordinaire. Grâce en soit rendue à Allah. Il y a donc de la matière pour construire sur du solide.
De là, Poullori tire ce qui suit :
La configuration idéale pour mener à bien ce tournant c’est le maintien à la tête de l’Organisation du président Samba Thiam. Compte tenu de l’importance des enjeux, l’heure n’est pas au départ, à moins de prendre le temps de préparer la succession dans des conditions sereines. Il devra être assisté d’une équipe composée d’Abda WONE, Hapsa Banor, Ibrahima Mifo SOW, Mamadou Sidi Bâ. Ibiraahiima Abu Sal peut y être présent même sans portefeuille compte tenu de ce qu’il symbolise et sait encore apporter en termes d’identification des enjeux et des obstacles. Un rôle bien cadré peut aussi être confié à Kaaw Touré.
L'Organisation a fonctionné depuis que Mamadou Sidi Bâ lui a vendu le centralisme démocratique sur un modèle extrêmement hiérarchisé, une structure autoritaire qui prospère sur le secret et la clandestinité que justifiait sans doute le contexte de l’époque. Il lui faudra passer à une structure de commandement plus souple et plus horizontale.
A défaut, si Samba Thiam devait vraiment partir, un ticket Abda WONE (pour son ouverture d’esprit, sa pondération et son carnet d’adresses) et Ibiraahiima Abu Sal (pour son expérience et son poids) serait une solution satisfaisante. Ibrahima Mifo Sow, Habsa Banor Sall et Kaaw Touré auraient un rôle majeur à y jouer.
Pour faciliter la tache à l’équipe, les membres qui sont en mesure de soulever des problèmes seront invités à faire profil bas.
La gestion du site devra être confiée à quelqu’un de plus humble et de plus responsable. Une feuille de route claire devra lui être remise avec interdiction formelle de s’attaquer à tous les partenaires et amis de La cause. Le site est un outil de propagande au service de la communication de l’Organisation. A ce titre, il ne doit pas s’imposer les règles des organes indépendants. Le site est la vitrine, l’image de l’Organisation. Kaaw Touré pourrait garder le poste de porte-parole séparé de la communication ou, tout au moins, de l’administration du site.
Ce congrès devra surtout reprendre le débat sur ce que doit être l’essence et la substance de la lutte :
Quels sont les dangers qui nous guettent ?
Que cherchons-nous ?
Qui sont nos adversaires ?
Qui sont nos partenaires ?
Quelles sont nos forces ?
Quels moyens allons-nous employer ?
Quelle forme donner à notre lutte ?
Est-il possible d’instaurer un modus vivendi entre tous les combattants en dehors des clivages partisans ou spatiaux (être de la majorité ou de l’opposition, dans les partis politiques reconnus ou des organisations non reconnues, être en Mauritanie ou non) ?
Les irlandais avaient l’IRA (Armée Républicaine Irlandaise) et le Sinn Féin (considéré comme sa vitrine politique), les basques avaient ETA et Herri Batasuna. Rien n’interdit de créer, même de façon informelle, un front uni pour éradiquer les discriminations et les injustices en Mauritanie avec plusieurs volets et cercles.
Ce front devra se pencher sur les moyens d’éviter le piège tendu au Front Polisario que le royaume chérifien est entrain d’avoir à l’usure. Une manifestation tous les ans, suivie d’une pétition annuelle, ça fait un peu maigre comme continuation de la lutte. C’est comme s’il s’agissait de s’acheter une bonne conscience à moindre frais. Les victimes sont dans un tel état de lassitude et de désenchantement qu’elles en sont à "se contenter" de ce que veulent bien concéder le pouvoir et les bourreaux. Le comble ! Si le pouvoir contrôle l’agenda, c’est parce que les victimes et ceux qui les encadrent ne sont pas parvenus à se structurer au point de faire pencher la balance en leur faveur. Si nous n’arrivons pas à relancer le moteur et à proposer aux militants et sympathisants quelque chose de plus consistant, la lutte s'essoufflera et mourra de sa belle mort. Wo towf wo khalass. Si les congressistes entendent ce cri, c’est tant mieux. Poullori et beaucoup d’autres volontaires participeront activement, si on les y invite bien sûr, à la réflexion sur les aspects opérationnels de cette stratégie. Sinon…arnaboun.
Rendez-vous donc au congrès inchaallahou Taala.

Dans quelques heures, la synthèse de Poullori.

Dans quelques heures, Poullori publiera inchaallahou Taala ce qui sera normalement son dernier texte avant le congrès des FLAM : une synthèse des dernières publications. Poullori laissera ensuite les organisateurs préparer l’événement et les congressistes digérer calmement tout ce qui a été écrit ces dernières semaines. Poullori espère sincèrement que les FLAM en sortiront plus fortes, plus solides et mieux armées pour la suite. Il restera du ressort de tous, une fois l’ouverture réalisée et le front uni crée (au moins dans l’ambiance), de contribuer à la réalisation de notre objectif qui est la lutte sans concession contre les velléités dominatrices et assimilationnistes d’un groupe au détriment des intérêts de tous les autres et de la Mauritanie. Ce combat passera par la reconnaissance des droits de toutes les nationalités qui composent la Mauritanie et par un partage juste et équitable des responsabilités et des ressources. C’est un combat qu’aucune formation ne peut mener seule. D’où l’impérieuse nécessité d’unir les forces et de les concentrer sur l’adversaire commun, les ennemis de la paix en Mauritanie

vendredi 20 mai 2011

FLAM, les hommes qui peuvent compter: Ibiraahiima Abu Sal


Il faudrait que tous les véritables nationalistes mauritaniens (Noirs et Arabo-berbères), épris de paix, de justice et soucieux de voir instaurer une Unité Nationale véritable, acceptent de s'unir afin que tous ensembles combattent pour la suppression de ce système raciste, chauvin, aussi pernicieux que l'Apartheid. (extrait du Manifeste du negromauritanien opprimé).

Il y a des hommes qui marquent de façon indélébile l'histoire à laquelle ils prennent part. En bien ou en mal, c’est une autre histoire. Il y a des choses que nul ne saurait dénier à Ibiraahiima Sall.
En premier lieu arrive sa qualité d'historien qui a beaucoup fait avancer la recherche sur l'histoire du Fuuta. Partout ailleurs qu’en Mauritanie, un historien de sa dimension aurait fait bien meilleure carrière et aurait le respect et la notoriété dus à son niveau. Les amoureux de l'histoire du Fuuto lui doivent notamment des articles très détaillés et la publication d’un ouvrage de référence, La Mauritanie du Sud, conquêtes et administration coloniales françaises 1890-1945 (Paris, Karthala 2007) que toute bibliothèque qui se respecte devrait acquérir et que Poullori recommande particulièrement. Après cet ouvrage, plus personne ne pourra raconter tout et n’importe quoi sur l’histoire de la Mauritanie du Sud.
Sur le plan de l’engagement politique, Ibiraahiima Abu Sall a fait preuve d’un don de soi dont peu de militants peuvent se prévaloir. Il n’a pas compté en dépensant ses ressources. Il a tellement apporté à la lutte pour l'égalité en Mauritanie notamment dans les FLAM que sa vie et sa personne se confondent avec l'histoire de ce mouvement. Avec Ly Jibril, Abou Bakri Kalidou, Ibrahima Moctar Sarr, Mortoudo Diop, Samba Thiam, Saidou Kane… il fait partie des figures de proue, des emblèmes et des icones de la lutte des noirs de Mauritanie.
Par ailleurs, l'un des documents les plus importants, si ce n'est le document fondateur des FLAM, le Manifeste, porte sa marque. Le ton du document et, plus généralement, de la littérature du mouvement empruntent largement aux thèses et au vocabulaire propres à l'historien Ibiraahiima Abu Sal : responsabilité de la France dans la configuration politique actuelle de la Mauritanie, laquelle responsabilité remonte, selon lui, aux premières heures de la colonisation quand la puissance coloniale choisit deux types d'administrations, de régimes, de statuts selon que l'on soit au Sud ou dans le Trab el Bidhan. Sa marque transparait aussi dans cette idée d'existence d'un système, le Système Bidhan (SB) dont la raison d'être serait la recherche exclusive de l’affirmation de la domination des maures sur la Mauritanie et qui serait un prolongement de la logique posée par le colonisateur.
Peu de gens savent enfin qu’il est le principal concepteur du drapeau des FLAM qui traduit un véritable désir de rassembler et d’unir. Sa foi en ce combat ne souffre aucune contestation. Ibiraahiima est donc incontestablement une pierre précieuse. Sa connaissance profonde des dangers qui menacent les intérêts des noirs de Mauritanie de même que leurs ennemis dans le camp d’en face en font une pièce irremplaçable. S’il y en a un qui ne va pas quitter le navire, c’est bien celui-là.
Mais la pierre précieuse qu’est Ibiraahiima Abu Sal est à l’état brut. Elle nécessite donc un petit travail d’orfèvre. Car Ibiraahiima Abu Sal est la preuve vivante du fait qu’on peut défendre une cause juste, en être convaincu de toutes ses forces et tout compromettre par le manque d’ouverture, de flexibilité et l’usage de moyens inadéquats. Ibiraahiima Sal a en effet fait preuve d’une trop grande intransigeance et d’une étroitesse d’esprit qui surprennent de la part d’un historien et d’un homme de conviction de sa trempe.
C’est que quand Ibiraahiima Abu Sal pense être dans son bon droit, il sait y aller fort, trop fort même. Comme quand une plume solitaire prend la responsabilité, horresco referens, de glisser dans le texte final du Manifeste un passage apocryphe sur l’attitude à avoir envers la France et ceux qui convoitent les terres agricoles de la Vallée du fleuve Sénégal (passage édulcoré en 1988 et qu’on retrouve dans la version publiée par Garba Diallo en 1991).
Mais l’historien aime témoigner et livrer le fond de sa pensée. Heureusement doit-on dire, quand par exemple sa plume nous livre, avec un sens impitoyable du détail, la trame de ce que vivent les détenus de la prison civile de Nouakchott puis de Oualata. Et bien souvent, le cœur du lecteur oscille entre la nécessité de témoigner et l’opportunité de tout dévoiler. Comme au sujet de ces passages sur Ten Youssouf Guèye pendant la détention. Le mythe de l’auteur de Rella ou les voies de l’honneur en prend un coup. Même si le lecteur est en même temps directement plongé dans le quotidien des détenus dont aucun détail ne lui échappe. Témoignage poignant pour que nul ne puisse rien en ignorer.
Comment, par ailleurs, IAS peut-il rester insensible au désastre que constitue le chapelet de départs qu’enregistre l’Organisation depuis sa création, le plus souvent avec son implication directe ou indirecte ? De feu Saidou Kane à Oumar Moussa Ba en passant par tous ces jeunes cadres qui ont tant donné aux FLAM l'ombre d'Ibiraahiima Abu Sal n’est jamais loin quand une rupture point à l'horizon. Comment peut-on construire en excluant, surtout quand ce qu’il s’agit de construire est une œuvre commune à tout un peuple ? Comment courir le risque d’affaiblir La cause, juste pour pouvoir faire valoir Sa façon de voir ? Sa vérité ? A quoi sert-il de contrôler un mouvement si on doit le faire sans toutes les forces utiles à la réalisation des objectifs essentiels ? Avoir raison, avoir le droit avec soi et avoir foi en ce qu’on fait ne suffisent pour vaincre. Encore faut-il savoir rassembler toutes les forces pour y aller, comme y invite ce passage du Manifeste cité en accroche.
Ibiraahiima doit se débarrasser de ce démon qui siège en lui et qui le prive de toute lucidité dans l’action politique malgré ses qualités intellectuelles et son engagement sans faille. Il doit également se défaire du marquage de cette bande de talibés (talibans) qui l’emprisonnent dans cette radicalité haineuse et qui, au mieux, ne peut lui être utile que pour tout ce qui est opérationnel. Il sait ne pas pouvoir compter sur elle pour tout ce qui est stratégique. Le temps de l’insulte et de l’invective on peut mettre en avant certains des éléments les plus zélés. Mais quand arrive l’heure de la réflexion et de la tactique plus fine, il faut sortir ceux qui manient le scalpel à la place du marteau-piqueur.
Ibiraahiima Abu Sal vaut mieux que ça et mérite plus que cette prison mentale dans laquelle il se laisse enfermer. Beaucoup se demandent comment un homme aussi cultivé, aussi averti aussi instruit a-t-il pu se laisser aller à un pareil isolement social ? Il ne serre par exemple plus la main de certains anciens militants de l’Organisation, traite d’autres avec mépris en employant des termes déplacés à leur endroit… Pour un homme qui doit servir de référence à un groupe composé presque exclusivement de musulmans et de fuutankoobe qui accordent un sens important à la sociabilité, la mission est quasi impossible d’entrée de jeu.
On pourrait mettre cette attitude sur le compte des traumatismes vécus dans les prisons d’Ould Taya. Mais Ibiraahiima n’a pas été le seul à vivre cette expérience. D'autres ont traversé les mêmes épreuves sans se transformer en êtres asociaux.
Toujours est-il que l’homme aurait pu jouer un rôle plus important dans la lutte si sa personnalité ne lui jouait des tours. Ses contributions resteront indispensables à la lutte même si on peut espérer qu'elles soient mieux orientées. Sa principale force réside dans le contrôle presque exclusif qu’il exerce sur la section Europe, notamment sa mainmise sur la France.
Mais Ibiraahiima Abu Sal reste suffisamment lucide pour comprendre que prendre le contrôle du mouvement au moment où il faut rassembler et revenir à l’esprit qui a prévalu au moment de la fusion qui a fait naitre les FLAM serait une faute politique et une catastrophe stratégique majeures. Et La Cause dont il est indéniablement imprégné risque de ne plus s'en relever. Il reste d’ailleurs très peu probable qu’Ibiraahiima, à l'aise dans les coulisses, puisse courir le risque de s’exposer autant en assumant le risque de la mort clinique des FLAM. Sa candidature semble peu probable car il est impensable qu'Ibiraahiima Abu Sal n’en mesure pas l'incongruité compte tenu de tout ce qui a été écrit plus haut. A la place, des rumeurs persistantes font état de la possible candidature de Cheikh Oumar Bâ comme joker placé par IAS.
Quoiqu’il en soit, la tendance à laquelle se réduisent, presque de fait, les FLAM aujourd’hui, restera forte et jouera un rôle prépondérant au sein de l’équipe qui sortira de ce congrès. Il serait bien que quelques bonnes volontés aillent trouver Ibiraahiima pour lui demander de tenir compte du fait qu’aujourd’hui, tous les yeux sont rivés sur lui parce qu’il est l’espoir de toute une cause et qu’à ce titre il se doit de faire un effort sur lui, d’opérer un renversement de perspective en se mettant à la place de ses contradicteurs, même s’il pense être dans le vrai. Il lui faudra aussi faire sienne cette critique du Manifeste au sujet des mauritaniens noirs qui se réfugiaient dans «le carriérisme, et de plus en plus, l'exil dans les organismes internationaux [ou dans l’exil tout court](ce qui est à la mode)».
Le combat n’a pas les moyens de se payer le luxe de la dispersion des forces. Ibiraahiima doit être ce fédérateur, ce sage qui indiquera le chemin du rassemblement. Parce qu’on a beau dire, on a beau faire, Ibiraahiima Abu Sal restera l'une de ces poutres centrales qu'il n'a jamais cessé d'être pour les FLAM et la lutte pour l'égalité en Mauritanie. Et ce sacrifice mérite plus que l'indulgence et l’effort de le prendre dans sa globalité, avec ses défauts et ses qualités.

jeudi 19 mai 2011

Poullori, bientôt la fin (et réponse aux fangeux qui insistent)

Vendredi 20 mai vers 13GMT inchaallahou Taala, Poullori va vous livrer la toute dernière note sur les hommes qui peuvent compter. Elle portera sur un personnage atypique : Ibiraahiima Abu Sal.
Ensuite, Poullori proposera une synthèse de toutes ses notes et quelques pistes de réflexion. Comme vous pouvez l’imaginer, le travail a demandé un investissement énorme en temps. Poullori a été obligé de faire day-off, sans salaire. Poullori se rendra ensuite au congrès inchallahou Taala à ses frais. Poullori espère que tout ça servira la lutte que nous menons contre les injustices en Mauritanie.
Poullori marquera une pause jusqu’à la fin du congrès. Poullori dira ensuite la suite qu’il donnera à son action.
L’essentiel c’est que le débat se poursuive.

PS : Quand on parle de débat, les aboyeurs professionnels ne doivent pas s’emballer trop vite en confondant débat et parchacha. Quand ils sauront  s’adresser aux autres autrement qu’en les assimilant à des renégats, des vipères, des cadavres… ils pourront prétendre au grade de débateur. En attendant, Poullori les renvoie à l’invitation de Alpha Amar.
Concernant la personne qui interpelle Poullori de Baltimore, Poullori lui fait savoir qu’il aura sa réponse au sujet du pourquoi des non membres sur la liste des hommes qui peuvent compter (une seconde réponse parce que Poullori a évoqué le sujet dans un autre billet ; mais comme pour certains les questions qu’ils posent comptent plus que les réponses qu’on leur apporte, il n’est pas étonnant qu’ils passent à côté de l’essentiel).
Concernant Kaaw Touré, Poullori n'a pas changé de regard sur ses excès. Poullori a, comme pour les autres, rappelé ses mérites en soulignant aussi ses carences. Point.
Si vous avez le sentiment que Poullori a changé de point de vue sur les malversations intellectuelles, les mystifications et les impostures, il faut relire Poullori avec les bonnes lunettes.
Concernant Abda Wone et Samba Thiam Poullori ne trahit aucun secret et ne dit rien d’autre que les relations (politiques) ne sont plus ce qu'elles étaient. Poullori ne peut empêcher les esprits tordus de l’interpréter comme ils le veulent. Si vous voulez qu’on parle de déballage on peut ressortir les écrits sur Mourtodo Diop, Saidou Kane ou encore Ten Youssouf Guèye. A la différence de ce ces textes, Poullori donne son point de vue, attaque même parfois, mais se limite aux idées et aux pratiques politiques. Poullori n'a jamais mentionné d’enfant naturel abandonné, de relations troubles avec des officiels à Dakar, Nouakchott, Paris ou ailleutrs, de frasques DSKaniennes. Ce débat n’intéresse pas Poullori. Pas plus que les insultes et les falsifications malintentionnées de propos.
Poullori constate enfin que l’individu de Baltimore est très attaché à l’islam. Poullori lui propose donc d’éviter les sujets et les débats politiques où bien souvent il frise le ridicule et se débat dans la fange. Poullori lui suggère de se limiter aux sujets religieux par exemple ou sociétaux. Un sujet de discussion qui l’intéressera sans doute et sur lequel il pourra nous édifier : l'homosexuel qui se prétend imam, un sujet qui trouble Poullori. Qu’en pense l’islam ? Quelle est la position de cette religion sur l'homosexualité en général ? Peut-on être imam et homosexuel ?
 (lire les liens suivants:

http://www.bladi.net/forum/188644-trois-mois-prison-imam-homosexuel/

http://anotherdaylight.wordpress.com/2010/11/05/deux-imams-gays-etre-homo-et-musulman-nest-pas-incompatible/)
Merci.
PS du Ps: Il ne faut pas en vouloir à Poullori de ne pas pouvoir «gaspiller» son sel dans la cuisson de la viande d’un vieil âne. C’est un adage peul que Poullori traduit approximativement comme ça (perdre son temps inutilement). 

mercredi 18 mai 2011

FLAM, les hommes qui peuvent compter: Ciré Bâ.


La présente note de Poullori porte sur un homme qui est dans une situation favorable à un retour salutaire. La note n'a de sens que si on la situe dans le contexte de l’ouverture et de cette idée de large front si cher à Poullori.
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L'histoire de Ciré Bâ est celle d’un garçon paisible qui croyait suivre un idéal ordinaire en y mettant toute la force de ses convictions et toute la vigueur d’un jeune étudiant meurtri par les injustices. Membre du Mouvement des Elèves et Etudiants Noirs de Mauritanie qui croisait le fer à l’université de Nouakchott avec les franges les plus chauvines et racistes de la Mauritanie, Ciré Bâ assiste impuissant au report du congrès des étudiants de 1986 qui devait, selon le principe de la présidence tournante, revenir aux francisants. Ciré Bâ qui est historien et dont le mémoire de maitrise portait sur l'histoire politique de la Mauritanie de 1946 à nos jours savait à quoi s'attendre. Après l’arrestation des initiateurs du Manifeste du negro mauritanien opprimé, le jeune Ciré Ba quitte Nouakchott dans des conditions entourées du plus grand secret et rejoint le Sénégal en 1986. Il débarque sans papiers, sans diplôme, sans le sou. Heureusement pour le jeune désargenté, la solidarité joue. Voici Ciré remis d'aplomb pour reprendre le combat. Avec Boubacar Diagana et Cherif Bâ notamment, une coordination s’organise pour prendre en mains les affaires des FLAM. Une direction collégiale dans laquelle Ciré assume le rôle stratégique de porte parole et chargé de communication. Aux âmes bien nées dit-on, la valeur n'attend point le nombre des années. La jeune équipe s'attelle à la médiatisation de la répression raciale qui s'abat sur les noirs de Mauritanie. Le résultat ne se fait pas attendre : les journaux, les hommes politiques de la majorité comme de l'opposition, les ONG de défense des droits de l'homme prennent sous leur aile l'équipe de jeunes qui portent sur leurs frêles épaules le destin de toute une communauté.
En 1989, le dictateur enragé fait monter la pression d'un cran et envoie vers le Sénégal et le Mali des fils du pays. A quelque chose malheur est bon. Le front se renforce et la jeune équipe peut désormais reposer sur des dizaines de milliers de déportés qui pour des motifs divers trépignent d'envie d'en découdre avec leurs bourreaux. L'énorme travail abattu alors par la coordination collégiale de Dakar et la section Europe vaut au mouvement un rayonnement international que d’aucuns assimilent à l'âge d'or des FLAM. Le sens du devoir, de l'histoire et sans doute la grande complicité qui unissait les jeunes camarades, plus soucieux de s'acquitter d'une tache que de paraître, y ont joué un rôle primordial. Le noyau autour de Ciré Bâ, Cherif Bâ, Boubacar Diagana pouvait compter sur la détermination et l’engagement de militants désintéressés et dévoués à la cause : Amadou Alpha Bâ, Sy Salah Eddine, Yaghine Haidara, Ousmane Diallo, Ama Thiam, Kaaw Touré, Amadou Birane Bal, Amar Ba, Mohamed Lemine Sagho, Mamadou Kane, Abdoul Khouddous Kamara et bien d'autres encore. Au milieu de cette bande de copains, une fille se distingue par son courage et sa détermination : Safi Wane qui pouvait aligner des réunions nocturnes jusqu'au petit matin pour enchainer avec ses cours à l'ENSUT. Il va sans dire que sans, d'une part, la motivation, la volonté et le désintéressement de ces militants et, de l'autre, les qualités de management de la coordination les résultats n'auraient pas été ceux que l’organisation a enregistrés.
En 1990, Ciré Bâ dépose ses affaires à Paris et rejoint une autre équipe dans les mêmes dispositions, avec Ousmane Diagana à la manœuvre. Ciré y joue sa partition. Les contacts presse audiovisuelle et écrite, c’est lui qui les monte et les entretient à une époque où beaucoup préféraient se taire de peur d’attirer des représailles sur la famille restée au pays. Mais pour une raison obscure (que Poullori préfère taire), Ciré Bâ disparaît des écrans radars et boude les micros qui lui avaient jusqu'ici permis de médiatiser le combat.
Quelques années plus tard, dans le cadre de la préparation du congrès de 1994, feu Saidou Kane tente de le sortir de sa trop jeune retraite. L'intransigeance et le trop grand formalisme de certains membres du mouvement font foirer la tentative de retour. Il n'y en aura pas d'autre.
Pour autant, Ciré Bâ ne s'éloigne pas du combat ni même des FLAM qu'il continue de porter dans son cœur.
Récemment, Ciré Bâ a fait quelques apparitions dans le cadre de la lutte contre le coup d'Etat du général Ould Abdel Aziz contre Sidi Ould Cheikh Abdallahi. Comme du temps de la splendeur du département de la Communication des FLAM, Ciré a squatté quelques micros de médias couvrant ce combat pour la restauration de la démocratie dans lequel les FLAM s'étaient aussi inscrites.
Ciré Bâ a sans aucun doute tout ce qu'il faut pour reprendre du service dans le cadre de l'amorce d'un virage vers un large front. Il a l'avantage d'avoir servi de façon satisfaisante le Mouvement à un des moments les plus difficiles de sa vie. Il a cette légitimité du terrain et de l'histoire pour lui. Il les cumule avec sa disposition à s'entendre avec tout le monde et à être fédérateur. De plus, Ciré Bâ a une maturité politique, une connaissance des enjeux et de l'histoire de l'organisation de même qu'une vision politique qui lui permettent de jouer un rôle prépondérant dans la suite de la lutte.
Seulement Ciré Bâ n'appartient plus à l'organisation et ne dispose pas des moyens de peser sur ses choix. Et il n'est pas dit que ceux qui contrôlent aujourd'hui l'appareil du mouvement soient dans des dispositions qui les conduiraient à aller le chercher pour lui confier une tache quelconque.

A suivre: Ibiraahiima Abu Sal

mardi 17 mai 2011

FLAM, les hommes qui peuvent compter: Abdarrahmane WONE dit Ndiawar.


Abda Wone aime à se présenter comme le fils de la résistance ou benjamin comme le surnommaient les ainés de Dakar. C’est dire que le jeune Abda Wone a baigné très tôt dans le milieu de l’affirmation de l’identité noire en Mauritanie ou, s’il faut le dire autrement, de la cohabitation juste des communautés en Mauritanie. Comme beaucoup de mauritaniens victimes du règne de Ould Taya le funeste, c’est dans l’exil que le jeune Abda Wone va développer sa conscience politique en militant de façon ardue au sein des FLAM. Le jeune Abda Wone évolue alors à l’ombre de certains grands penseurs de la lutte pour l’égalité en Mauritanie. Parmi eux, Saïdou Kane dont il se présente comme un disciple. Abda Wone fréquente aussi les camps de réfugiés et les milieux où se retrouvent les exilés politiques, notamment la cité universitaire de Dakar.
Année 2000, Abda WONE s’installe aux USA en même temps qu’une bonne partie des cadres de l’organisation. Désormais loin du terrain et des camps de réfugiés, le jeune Abda Wone développe son carnet d’adresses en multipliant les contacts avec les milieux afro-américains et sud-africains où il aurait de bonnes entrées. Ce féru de communication prend en charge celle de la section Amérique du Nord des FLAM. Les manifestations du mouvement sont alors largement médiatisées.
Mais en 2006, Abda Wone se retrouve brusquement presque seul après la démission des rénovateurs suite au congrès de Cincinnati. De nombreux observateurs pensent qu’il suivra ceux dont il est sans doute le plus proche. Son cœur balance semble-t-il mais il finit par rester dans la formation qui l’a façonné.
Les années passent et les blessures du congrès de Cincinnati cicatrisent mal. Abda Wone n’est plus en odeur de sainteté et ses relations avec le président Samba Thiam ne sont plus ce qu’elles étaient. Abda Wone traverse alors le désert en connaissant une sorte d’isolement politique. La solitude du recalé en somme. Désormais presque sans responsabilités au sein de l’organisation malgré son poids médiatique, Abda Wone poursuit son combat autrement, en multipliant les sorties dans les médias et les contacts avec les réfugiés. C’est lui qui, avec le concours de victimes directs de la dictature d’Ould Taya, introduisit en 2007 une plainte contre le colonel réfugié au Qatar depuis sa chute en 2005.
Toutefois, sur le plan du positionnement politique, le profil d’Abda Wone n’est pas facile à dresser. Il se classe certes dans la lignée de ceux qui étaient ouverts aux autres et à la discussion. Mais quelle est sa vision politique ? Où entend-il mener les FLAM ? Comment ? Avec qui ? Avec quels moyens ? Au-delà des manifestations médiatiques et de l’ambition, quel projet propose-t-il ? Tout juste sait-on qu’il demeure sensible aux sirènes de l’ouverture et de l’unité de l’opposition qu’il résume dans sa métaphore du bal qui symbolise à ses yeux l’unité de l’opposition et la réunion «autour d’une même table, de toutes les forces vives de la nation», pour faire naitre cette «Mauritanie non raciale, multinationale et démocratique»(interview au Refus). Vaste programme et vœu pieux !
Abda Wone a sans doute quelques atouts dans sa manche. Ses contacts et son positionnement lui permettraient sans doute d’ouvrir le mouvement à des segments qui lui tournent encore le dos. Ils lui assureraient également le soutien d’organisations afro-américaines et sud-africaines mais Abda Wone devra se défaire de quelques obstacles et non des moindres.
Le problème de l’expérience. Même s'il a été élevé dans et par les FLAM, il lui sera difficile de faire face à la légitimité que les plus anciens pourraient lui opposer. D’autant qu’Abda Wone souffre de n’avoir jamais exercé de responsabilités à un niveau lui permettant de défaire les pièges propres à l’exercice d’une fonction de cette nature. Il lui reste cependant une chance de réduire la portée de ce handicap en opérant un rapprochement vers certains éléments importants des FLAM en mesure de lui apporter le soutien à même de l’aider à surmonter l’obstacle.
Le second problème sera celui du poids au sein de l’organisation. Abda Wone était surtout proche de la sensibilité des modérés qui sont presque tous partis avec la scission de 2006 après le congrès de Cincinnati. Son isolement au sein de l’organisation le met en mauvaise posture s’il devait se lancer dans cette bataille de la présidence.
Et comme pour ne rien arranger, le congrès se déroule cette année en France où ses concurrents potentiels semblent mieux implantés que lui. L’appareil du mouvement lui fera cruellement défaut. Abda Wone, combien de divisions ?
Mais si l’esprit devait vraiment être à l’apaisement et à la réconciliation, Abda serait une belle carte pour les FLAM. Il pourrait très bien incarner l’ouverture vers les autres formations et cet esprit conciliant et de franche collaboration. Son image d’homme de rassemblement lui vaut un a priori favorable surtout en dehors du mouvement où il semble jouir d’une grande popularité. Reste à savoir quel usage les FLAM ont réellement envie de faire de ces qualités.

lundi 16 mai 2011

FLAM, les hommes qui peuvent compter : Ibrahima Mifo Sow



Ibrahima Mifo Sow a été pris très tôt du virus de la lutte contre l’injustice et les discriminations en Mauritanie. Membre du MEEN où il aurait été introduit par Moustapha Ngaidé dès les débuts des années 1980, Ibrahima Mifo Sow fait son parcours aux côtés de jeunes étudiants comme Amar Abdoulaye Ba, Oumar Silèye Ba, Salah Edine Sy, Kébé Moussa (paix à son âme), Sao Aly Saidou, Aly Kane, Mamadou Abdoul Kane, Oumar Sy, Sem Amadou Demba du lycée technique, Cheikh Oumar Ba, People ou Alassane Gueye, ou encore son cousin de Djeol, Amadou Alpha Bâ (tous mériteraient une note de présentation mais le temps fait cruellement défaut). Le garçon est travailleur et prometteur. Il sait aussi se donner les moyens de l’action et investir dans le combat qu’il a choisi. Il côtoie des hommes qui vont contribuer à sa formation politique. Feu Saidou Kane (paix à son âme) en est. Ibiraahiima Abu Sal aussi. Les fondateurs des FLAM marqueront profondément Ibrahima Mifo Sow. Les sacrifices sont importants : classes désertées, examens compromis. Les conséquences aussi : certains se font renvoyer comme Oumar Silèye Bâ de l’ENS. Ibrahima Mifo se retrouve le jour de l’examen devant un sujet sur la littérature maghrébine. La surprise est de taille : plongé dans la préparation du congrès constitutif de l’UNESM Ibrahima Mifo ne s’était jamais rendu au cours dispensé par un professeur visiteur. En contrepartie, les conférences et les séminaires de formation politique accroissent sa connaissance des enjeux de la lutte.
On comprend mieux dès lors la solidité de sa formation politique et la profondeur de son engagement. Il faut ajouter à cela, le fait d’avoir côtoyé des symboles de la lutte des noirs en Mauritanie. Quand on approche Seydou Kane, Ibirahiima Abu Sal, Murtudo Joob, Ibrahima Moctar Sarr, Ly Jibril… on est sûr d’être outillé pour livrer une bataille longue, hargneuse où les cadeaux sont rares, voire inexistants.
Devenu, professeur de français au lycée de Sélibaby, Ibrahima Mifo Sow inaugure de nouveaux rapports avec la police mauritanienne. Un premier accrochage remonte à 1984. A la suite d’un mouvement de grève organisé par des élèves du lycée de Sélibaby, il est appréhendé et accusé d'en être un des instigateurs, en raison notamment de ses amitiés coupables avec Seydou Kane qui venait de séjourner dans la capitale du Guidimakha. Ibrahima Mifo sera de nouveau arrêté en octobre 1986 par la police du dictateur raciste Ould Taya qui venait de lancer la grande chasse aux noirs de Mauritanie et qui venait d’exécuter trois officiers accusés de complot. Dans le même temps, à Kaédi, des jeunes lycéens sont poursuivis pour avoir préparé un mouvement de grève. Quelques jeunes de Djeol, village d’origine de Ibrahima Mifo y sont aux côtés des jeunes lycéens de Kaédi. Quelques uns sont arrêtés. Parmi eux, Alassane Ali Dia, meneur de grève et un des rares à rester en détention après la libération des autres. L’association culturelle et sportive de Djéol voit une vingtaine de ses membres, dont Kaw Touré, se faire arrêter et conduire au poste. Le jugement prononce des peines allant de 2 à 6 mois de prison. Ibrahima Mifo en prend pour six mois en même temps que Alassane Ali Dia ; son futur camarade du bureau des FLAM Kaw Touré en prend pour quatre.
Mais pudique, Ibrahima Mifo n’en fera pas un trophée et ne s’extasiera pas sur une pseudo conscience politique précoce. Il sait le fait tristement banal et ordinaire sous Oud Taya. Pas de quoi fonder un mythe là où d’autres ont donné plusieurs années voire leur vie.
S’ouvre ensuite un long exil pour le professeur de français qui s’installe dès 1987 en Côte d’Ivoire pour quelques années avant d’atterrir aux USA. Une section est ouverte en Côte d’ivoire. Avec l’aide de Gorgui Sarr et Abdoul Aziz Kane, Ibrahima Mifo renforce le front et parcourt la Côte d’Ivoire. Il en fera de même plus tard avec le président Samba Thiam venu parcours le pays de Houphouet Boigny où ould Taya avait tenté un travail de sape.
Ibrahima Mifo est un homme mystérieux et difficilement pénétrable. Ce qui ne l’empêche pas d’être courtois. En plus d'être intellectuellement de commerce facile, l'homme est méthodique et rigoureux. Il est la cheville ouvrière de l'Organisation ; celui qui organise les cellules depuis la base. Il est aujourd'hui une pièce maitresse, un élément incontournable dans ce qui sera l’avenir du mouvement.
De plus, Ibrahima Mifo Sow qui aime le travail de l’ombre, loin des lumières et des fanfares est un homme qui peut faire consensus. Ibrahima Mifo est en effet un homme discret et effacé, qui fait son travail loin du bruit et de l’ostentation. Ses détracteurs ont beau jeu de lui reprocher son exil ivoirien et le long silence qui s'ensuivit. Mais le même reproche peut être fait à beaucoup d’autres. Les CV ne sont pas des courants continus sans interruption. Peut-on raisonnablement reprocher à un militant qui a donné quand il le fallait, de s’accorder un répit soit pour laisser d’autres montrer leur talent, soit tout simplement pour se construire financièrement et socialement ? Ce combat ne nourrit pas son homme et il n’est pas facile de mener de front et en parallèle la guerre contre les injustices et la guerre contre la marmite. Et le passage en Côte d’Ivoire n’a pas été si inactive que ça.
Ibrahima Mifo Sow a longtemps jouit de la confiance du camarade président Samba Thiam. Sa connaissance des instances et du fonctionnement du mouvement, sa foi en ce combat qu’il a épousé depuis près de trente ans, son tempérament et ses positions le plus souvent équilibrées en font un présidentiable crédible. Le fait qu’il ait évité les luttes fratricides et les combats de clans seront un atout pour rapprocher toutes les sensibilités de la lutte pour la justice en Mauritanie. On voit mal comment il pourrait échapper à ce destin dans un proche futur. Si les choses devaient se passer suivant les normes et la logique des intérêts du combat, Ibrahima Mifo Sow fera partie du podium des présidentiables des FLAM lors du prochain congrès si, comme cela semble se confirmer, le président Samba Thiam rendait le tablier. Si Samba Thiam devait rester, Ibrahima Mifo devrait quand même rester la pièce centrale qu’il a été jusqu’ici.


vendredi 13 mai 2011

FLAM, les hommes qui peuvent compter : Kaaw Tokossel Touré.

Ce natif de Djeol fait partie de la jeune génération qui arrive juste après les pionniers qui ont crée et lancé les FLAM pour publier ensuite le Manifeste du Negro africain opprimé en 1986. Kaaw Tokossel Touré est alors jeune élève au lycée de Kaédi. Avec d’autres jeunes négro-africains membres ou non des FLAM, la contestation s’organise après les vagues d’arrestations de la fin de l’année 1986. Plusieurs lycéens sont arrêtés et conduits au poste. Kaaw Touré en fait partie. Interné au poste de gendarmerie de Kaédi, il subit comme tous ses compagnons et comme il était de commune avec la police de Ould Taya, des séances de torture. La détention durera quelques mois. A la sortie de prison, des jeunes lycéens s’apprêtent à organiser d’autres manifestations. Parmi eux, Bocar BA, Habibou Wone dit Philo, Ousmane Diallo dit Ousmane Soyo, Ousmane Kamara dit Ousmane Ndiyam Jeeri, et d'autres dont Poullori ne se rappelle plus le nom. Kaaw Touré est de nouveau de l’aventure. Mais à la veille, ayant eu vent de rumeurs faisant état dune nouvelle arrestation, Kaaw Touré et Ousmane Kamara traversent discrètement le fleuve et se retrouvent du côté sénégalais. C’est le début d’un long exil qui continue encore. A Kaédi, des compagnons de Kaaw Touré sont arrêtés et torturés, comme Habibou Philo Wone dont la famille sera déportée d’ailleurs quelques années plus tard. Les plus âgés n’ont guère plus de vingt ans, la plupart entre 17 et 18ans. Age précoce mais courant dans des situations où la répression et les injustices opèrent comme de puissants accélérateurs de maturation.
A Dakar, le jeune Kaaw Touré rejoint les structures de l’Organisation qui prennent le relais de la direction décapitée. Un noyau mène de façon collégiale la politique des FLAM autour de Cherif Ba, Boubacar Diagana et Ciré Bâ. Ce dernier s’occupe, en outre, de la communication et fait office de porte-parole de l’Organisation. A ses côtés Kaaw Touré fait ses premiers pas comme adjoint à la communication. La distribution des communiqués et certaines missions dans les camps lui sont confiées. Kaaw Touré s’en acquitte avec enthousiasme et bonheur. Ceux qui ont connu l’enfant de Bilbassi durant ces années le décrivent comme un monsieur souriant, courtois, disponible, toujours de bonne humeur et à la vie simple.
Début des années 90, les détenus de Oualata sont libérés après avoir payé un lourd tribut, laissant sur place quelques compagnons de route (Tène Youssouf Guèye, Ba Oumar, Ba Abdoul Khouddouss paix à leur âme). Samba Thiam rejoint Dakar tout comme Mamadou Sidi Bâ, ardent défenseur du centralisme démocratique, Pâthé Bâ et Mamadou Bocar Bâ. Au congrès de Dakar, le premier prend la tête du mouvement avec l’appui décisif du second et instaure une direction verticale qui remplace la coordination collégiale. Bienvenue au centralisme démocratique. Exit donc Cherif Bâ, Boubacar Diagana et Ciré Ba qui prennent plus tard le chemin de l’Occident.
Le jeune Kaaw Touré se voit alors confier plus de responsabilités. L’activisme des FLAM prend une ampleur telle qu’elle en arrive à gêner les relations entre la Mauritanie et le Sénégal. La presse sénégalaise relaie abondamment des rumeurs d’extradition qui menacent de frapper le porte-parole des FLAM. Kaaw Touré vit une nouvelle clandestinité dans la clandestinité et joue à cache-cache avec les autorités sénégalaises.  L’affaire connaît son épilogue avec une extradition vers…la Suède en 1999.
En Europe, Kaaw Touré poursuit son engagement comme à Dakar. Le boom d’internet lui donne l’occasion d’amplifier le combat. C’est alors que nait le site flamnet pour diffuser la propagande de l’Organisation. C’est même le seul vrai instrument vivant et fonctionnel aux mains des FLAM aujourd’hui, surtout auprès de la diaspora et de l’élite ayant accès aux moyens de communications modernes. Mais c’est aussi de là que démarre la transformation de Kaaw Touré.
Aux côtés du Kaaw Touré affable et courtois de Dakar, nait et grandit progressivement un Kaaw Touré virtuel qui ne s’embarrasse pas de certaines règles de courtoisie, d’éthique et de bienséance. Le Kaaw Touré de Kaédi et de Dakar a eu des lauriers pour ce qu’il est et vaut : un combattant sincère, engagé, tout dévoué à La Cause, non parce qu’il est supérieur ou plus engagé que d’autres. Le Kaaw Touré virtuel doté d’un outil à double-tranchant se laisse griser petit-à-petit. Le site devient un ring virtuel où des cagoulés professionnels (Poullori en connaît un rayon kay) viennent copieusement injurier sans limites des personnes qui n’ont que le tort de choisir des chemins différents. Le Kaaw Touré réel a beau jeu d’appeler les victimes pour jurer son impuissance devant la religion de la liberté d’expression, trop facilement assimilée en l’occurrence à la liberté de diffamer et d’injurier. Ou même de prendre un malin plaisir à se prêter lui-même au jeu des pseudos multiples au point se s’y perdre parfois.
Pourtant Poullori sait que ce n’est pas si compliqué que ça de refuser de publier un article. Il suffit juste à Kaaw Touré de faire exactement comme il l'a fait avec certains articles de Poullori. Ce n’est pas plus compliqué. Sa responsabilité reste très largement engagée. Quoi qu’il voudra en dire, Kaaw Touré restera le principal responsable des dérives observées sur le site et il aura fort à faire pour se débarrasser de cette image. Ce qui est reproché à Kaaw Touré ce n’est pas de laisser les opinions s’exprimer librement -bien au contraire- mais bien de laisser proférer des injures sur la vie privée, l’invective, l’agression et un climat de terreur pour tout celui qui a l’outrecuidance de penser différemment.
Avec flamnet, bien souvent l’énergie a plus été dirigée vers des adversaires putatifs que vers des ennemis réels et identifiables. Avec cet épisode, Kaaw Touré s’est fait trop d’ennemis pour pouvoir conduire les affaires des FLAM dans un esprit apaisé et consensuel.
Mais comme Poullori l’a écrit plus haut, l’enfant de Bilbassi a énormément donné à La Cause. Cela ne le dédouane pas cependant de l’obligation de monter la garde pour éviter la dispersion des forces. Poullori dira même que compte tenu de son passé et de son apport, Kaaw Touré se doit de montrer le chemin en faisant comprendre aux tireurs embusqués que les FLAM ne tirent aucun intérêt à s’associer ou à laisser courir des pratiques aussi contestables.
Il n’y aucun doute que malgré cette tâche sur son parcours, le guide de Bilbassi est appelé à jouer un rôle majeur dans les FLAM d’après congrès. Mais à moins de changer son fusil d’épaule, Poullori s’interroge sur l’opportunité de lui laisser la gestion du site. Poullori reconnaît que le site est «l’enfant» de Kaaw Touré. Mais il est peut-être plus opportun de confier son évolution à quelqu’un de moins marqué par les conflits qui ont parcouru la vie de flamnet depuis sa naissance. Ces mêmes conflits qui assombrissent les chances pour Kaaw Touré d’être le président qui va amorcer le rapprochement avec les organisations sœurs qui poursuivent le même objectif. Si bien sûr telle était l’orientation retenue par le congrès.

Quelques commentaires de Poullori avant un nouveau texte bientôt sur Poullori.blogspot.com

Après une petite accalmie, Poullori va bientôt proposer une nouvelle note sur les hommes du futur congrès des FLAM. Comme d'habitude, Poullori va recevoir une pluie de réactions dans un sens comme dans l'autre.

Pour exemple, après la note au sujet de Habsa Banor, Poullori a reçu des commentaires d'individus étonnés que soient passés sous silence l'attitude de Habsa Banor à Cincinnati. Poullori a déjà fait savoir qu’il avait fait le choix délibéré de présenter les aspects positifs des personnes dont il brossait le portrait. Et pour Habsa, autant dire que l'exercice a été des plus aisés : Poullori ne s'est pas forcé pour lui trouver les qualités décrites. Poullori voue le plus grand respect à cette femme contrairement à tout ce qui peut se dire à son sujet et que Poullori n'a jamais pu vérifier. Poullori prie les lecteurs de ne pas lui en vouloir de ne parler que de ce qu'il sait ou a vu ou qu'il a pu vérifier auprès de diverses sources. Pour les compléments et les corrections merci d'adresser vos réclamations au service après-vente des articles à Funeere Poullori qui avait pris le parti d'apporter sa contribution au débat sous cette forme. Pour sa part, Poullori ne dira rien de ce qu'il sait de la vie privée des gens (ça n'intéresse personne), ni des choses qui pourraient griller qui que ce soit qui d'une façon ou d'une autre a été, est ou sera utile au combat.

Pour la suite, des notes sont déjà rédigées sur cinq personnalités que vous découvrirez dans les jours à venir inchaallahou taala. Comme pour les précédents, si Poullori a porté son choix sur elles c'est qu'elles ont beaucoup apporté au mouvement même si parfois (aujourd’hui encore pour certains), ils ont en même temps sérieusement ralenti la marche de l'Organisation vers la réalisation de ses objectifs. Pour Poullori, tout n'est ni tout noir, ni tout blanc.

Parfois, les lecteurs vont être surpris et vont franchement rigoler soit en découvrant jusqu'où ils ont pu se tromper sur Poullori, soit pleurer à chaudes larmes de devoir se convaincre que décidément l'incorrigible Poullori se paie leurs têtes. Poullori s'en ira traçant sa route sans se laisser distraire car Poullori waraani hoore (n'a pas commis de meurtre). La seule chose qui trouve grâce aux yeux de Poullori c'est le débat d'idées sur le présent et l'avenir du combat sur fond de rappel d'un passé qui sert de référence. Poullori ne désespère pas de voir certains de ses lecteurs définitivement accepter l'idée que Poullori n'est mû que par le désir de provoquer un débat sur la meilleure façon de conduire cette lutte. Sans esprit de chapelle ni volonté de nuire. Sans invectives ni insultes. Donc si tout rentre dans l’ordre, Poulori vous proposera un texte aujourd’hui même inchaalaahou Taala.

PS : Pour les interpellations publiques et les assignations à comparaître transmises par voie d’huissier, Poullori en accuse bonne réception et demande un report d’audience. Mais Poullori ne répond qu’aux interpellations respectant l’esprit de la discussion et du débat. Poullori ne connaît pas de réno ni de renégats. Poullori ne connaît que des hommes se battant pour une cause juste de part et d’autres des camps politiques.

Poullori présentera enfin une synthèse ainsi que l’épilogue, avant d’envisager la suite à donner à tout ça. En attendant, Poullori demande respectueusement à ceux qui ne peuvent pas s’empêcher d’insulter et de manquer de respect aux autres, de ne pas lui en vouloir d’ignorer leurs agitations en considérant cette invitation de Alpha Amare que Poullori se garde de prendre cependant à son compte même sil n’en pense pas mais : «Ce débat ne vous convoque pas ; car sans mépris aucun, vous n’êtes pas de niveau. Attendez le temps de l’injure, de l’anathème et des bas-fonds de l’intellect pour écrire ; vous y serez plus à l’aise.» Apha Amare dans La réponse par le chœur des vierges éplorées.

lundi 9 mai 2011

FLAM, les hommes qui vont compter: Habsa banor Sall (remanié)

Au moment où les portes se refermeront sur le 7ème congrès des FLAM, Habsa Banor Sall aura vécu sa 22ème année de déportation des terres de Mauritanie. C’est en effet le 29 mai 1989 que cette femme de prisonnier politique, militante de la première heure et mère de famille va être arrachée à la terre de ses ancêtres et à ses jeunes enfants pour être mise sur les chemins de l’exil.  Ce jour-là, elle est littéralement kidnappée par la police politique pour être conduite illico presto vers la frontière sénégalaise. L’épreuve est des plus rudes. Mais Habsa Banor ne se laisse pas démonter. Par le passé, elle avait démontré sa capacité à relever les défis en faisant son entrée à la prestigieuse Ecole Nationale d’Administration et de Magistrature de Dakar (elle serait la première mauritanienne à le faire) avant de regagner la Mauritanie. C’est le lieu pour Poullori de saluer le travail remarquable fait par ces femmes en exil. Au plus fort de la crise, le régime criminel et raciste de Ould Taya ne s’est pas contenté de chercher à briser la nuque des négro-africains de Mauritanie. Il a surtout cherché à castrer psychologiquement cette composante nationale. Ce n’est pas remuer le couteau dans la plaie que de rappeler les viols subis par des dizaines de femmes, les humiliations quotidiennes, les privations… En essayant de frapper l’homme noir mauritanien sur ce point très sensible de la protection de la femme, le pouvoir de Ould Taya avait cru pouvoir faire douter le noir de sa condition d’homme et l’humilier devant la femme. C’était mal compter avec la nature de ces femmes. Celles-ci se noueront solidement les reins avec leurs pagnes et tiendront fermement les positions momentanément abandonnées par les hommes. Les femmes de l'AFMAF avec à leur tête Mariam Kane sont de cette catégorie. Poullori peut citer aussi les veuves dont Diary Toumbo, la courageuse veuve du lieutenant de vaisseau Sall Oumar, lâchement assassiné à Inal. Comme Hapsa Banor, il y avait aussi à Dakar une jeune étudiante qui conduisait études universitaires et militantisme politique dans des conditions des plus difficiles. Il s’agit de Safi Wane.
Mais contrairement à cette dernière qui s’est effacée aujourd’hui (sauf quelques rares apparitions), Habsa Banor poursuit un militantisme actif après avoir rejoint la France au début des années 1990, quelques temps avant son mari, libéré entretemps des griffes de Ould Taya et de son funeste projet. Habsa Banor gravira les marches de l’organisation jusqu’à devenir Secrétaire Nationale aux relations extérieures.
Habsa est une militante disciplinée. Pour le savoir, nul besoin de militer avec elle par exemple à l’Association des Femmes Mauritaniennes du Fleuve (AFMAF). A voir les positions apolotiques que prend cete association et la manière donc Habsa Banor relaie son combat y compris quand ses positions n’épousent pas celles des FLAM, on réalise quel effort cela a dû lui coûter.
Marquée au plus profond de sa chair, Hapsa Banor est une courageuse battante qui a su épauler son mari et tenir ferme les rennes du foyer et du combat de son mari quand celui-ci fut privé de sa liberté. C’est elle qui, d’après son mari, a par exemple sauvé in extremis les documents qui aideront à rédiger et publier la thèse puis le livre sur la Mauritanie du Sud. Elle a su être pour son mari, dévoué corps et âme à La Cause, « un socle moral et matériel».
Si, comme on l'entend souvent prétendre, cette militante appelée aussi La dame de fer, dispose d’une main de fer, elle doit bien la dissimuler dans un épais gant de velours. Poullori doit à la vérité de dire que d’après ce qu’il a vu et su, Habsa Banor est une dame qui a une façon de voir bien tranchée mais qui reste ouverte à la discussion et au débat. C’est une femme disponible qui sait défendre ses positions avec opiniâtreté sans pour autant vexer ou mépriser son vis-à-vis. Elle est agréable et presque accommodante en toutes circonstances. Elle a l’avantage de partager la vie d’un des principaux rédacteurs du Manifeste (d’aucuns disent qu’elle y a elle-même activement participé) et figures emblématiques de la lutte pour l’émancipation des Noirs de Mauritanie. Elle est donc bien outillée pour faire maintenir au mouvement ses principes fondateurs.
Habsa Banor pourrait faire une bonne présidente. Il lui faudra pour cela se mettre au dessus des clivages et briser cette image de femme de clan. Les partisans de l’ouverture peuvent trouver en elle une interlocutrice de choix ; de leur côté, les animateurs de l’aile dure dont on la dit proche seraient rassurés de la voir prendre du galon. A la condition qu’elle s’émancipe de l’influence des uns et des autres.
Habsa Banor a fait ses preuves. Elle sera tout sauf une femme-alibi. Avec elle, l’organisation ferait d’une pierre deux coups : avoir la femme qu’il faut à la place qu’il faut ; refaire son image et donner un signal fort de changement. Mais les esprits y sont-ils préparés ?
 ***
Texte remanié:
Des erreurs importantes se sont glissées dans le texte initial, obligeant Poullori à le remanier :
Diari Toumbo est la veuve de Oumar Sall, non de Abdoulaye Sall.
Habsa Banor Sall a fait l’ENAM avant son retour en Mauritanie où elle servira notamment dans les Douanes avant son expulsion vers le Sénégal. Poullori, pressé par le temps, vous prie de l’en excuser.

Pourquoi Poullori va continuer? A qui le tour ?

Après un petit un temps de réflexion et après avoir examiné les multiples conseils qui lui ont été prodigués, Poullori choisit de poursuivre le travail qu’il a commencé. Poullori confirme qu’il ne touchera pas à la vie privée des hommes et des femmes dont il parlera (Poullori espère de même en retour). Poullori prend aussi l’engagement de s’en tenir au strict domaine politique, l’objectif étant de provoquer un débat et de conduire à la réunification au moins sur le principe, de nos organisations de lutte (partis, mouvements, associations…). Poullori est convaincu que ce qu’il fait n’a pour seul objectif que d’amener ceux qui, peut-être de bonne foi, excluent d’autres qui ne sont pas du même avis qu’eux ou s’attaquent à d’autres qui ne sont pas de la même structure. Ils agissent ainsi en pensant, encore une fois peut-être de bonne foi, mener à bien la lutte. Poullori pense qu’il faut arrêter cette façon de faire. Il faut rassembler et ramener tous ceux qui peuvent aider à agir dans un objectif commun. Poullori poursuit donc sur ce seul objectif. Parfois, Poullori ne pourra pas ne pas évoquer certains agissements vraiment regrettables, tout en invitant leurs auteurs à un plus grand esprit d’équipe. C’est tout. Si certains ne croient pas ce que dit Poullori qu’ils le prennent au mot. On verra.
Poullori continue donc. Poullori avait promis de faire une note sur Ibiraahiima Abu Sal. Mais Poullori a rencontré une batterie de missiles air-sol-mer qui a envoyé à Poullori kure moolnaaDe Allah (des missiles redoutables ; le marabout de Ibiraahiima est trop bon). Poullori travaille pour contourner l’obstacle. Ibiraahiima est un monstre sacré dont il n’est pas facile de parler. Mais Poullori relèvera le défi inchaallahou. Peut-être avec l’aide de Ibiraahiima lui-même d’ailleurs ; parce que au fond Ibiraahiima sait bien que Poullori cherche à bien faire (peut-être maladroitement parfois, mais ça c’est normal, c’est humain).
En attendant, Poullori brosse le portrait d’une dame atypique : Habsa Banor Sall, Secrétaire Nationale aux relations extérieures. Dans quelques heures inchaallahou taala.

dimanche 8 mai 2011

Poullori, les créanciers, les démocrates et les chasseurs.

Poullori s’amuse de voir que beaucoup de gens lui prêtent beaucoup de choses et d’intentions. Poullori aura du mal à rembourser tout ça. Poullori espère que tous ses créanciers ne lui en tiendront pas rigueur. Poullori n a jamais dit qu il prenait Kodda Bâ pour quelqu’un. Mais Poullori accepte de subir le sort fait à un homme extraordinaire que Poullori a connu à kayhaydi : kalil gertel dit cartouche zay mangala. Il parait qu’on voyait son ombre jusqu’en Israël ; voire à la Mecque (on se comprend). Poullori est très touché par tous les conseils qu’il reçoit en privé et en public. Poullori prend l engagement d en tenir compte inchaallaahou.
Poullori rappelle enfin qu il ne fait pas d attaques personnelles. Mais si personne n ose dire ce qu il pense des hommes politiques dans le strict cadre de leur engagement politique on tombe dans le règne de la dictature et de la pensée unique. Poullori dissocie les sphères publique et privée. Tout ça peut être considéré positivement en aboutissant à l ouverture d une réflexion sur la naissance de ce Front Uni contre l oppression et la logique de domination. Pourquoi différer l exercice ?

PS : Poullori n a jamais rien dit au sujet de son identité. Poullori ne dira rien sur ce sujet. Poullori laisse le soin à chacun (partisans et détracteurs) le soin de poursuivre la chasse à l homme qui s est ouverte à son sujet ; comme celle menée contre Ben Laden (d après certains qui en appellent au meurtre !!!). La saison de la chasse est ouverte et les services informatiques n ont jamais eu autant de travail que maintenant. Mais Poullori assume tout ce qu il écrit. Poullori ne baissera pas les yeux quand il sera en face de ses camarades le jour j. Tout comme il ne se reproche rien auprès de ses amis parce que l amitié est sacrée aux yeux de Poullori. Poullori met au défi quiconque de montrer que Poullori a trahi un ami ou qu il l a poignardé dans le dos. Poullori a aussi envie de dire à ses amis qui s énervent de façon inexpliquée : pourquoi vous ? Pourquoi vous ? Pourquoi Vous ? Pourquoi vous transformer en bulldog  pour mordre aux mollets des gens qui ne vous ont rien fait ? On discute politique ! L amitié n est pas en cause et ne peut être en cause camarades !!!

samedi 7 mai 2011

Poullori, le promeneur solitaire et l’aveugle.

Wonno do ko un promeneur solitaire sur des pistes dangereuses. Passant près d’un jullaare (on va dire tronc d’arbre), il entendit kok (probablement une chouette) et fit pourette (prit ses jambes à son cou sans demander ses restes). Il parait qu’il court toujours.
Oto hul oto fay. Poullori n’a jamais remis en cause la grande amitié entre Bocar Oumar Ba et Ibrahima Oumar Diallo. Yo Allahou boynu jutna. Woto Allah hejnu don seytaane.
Deuxième histoire :
Wonno do ko kaw gumdo (oncle aveugle) et baaba dokko (papa borgne). Au moment de se mettre en route pour aller se promener (sans doute sur des sentiers dangereux et jonchés de cailloux), kaaw gumdo dit à baaba dokko : laisse-moi passer devant parce que comme il fait sombre j’ai peur que tu nous fasses prendre le mauvais chemin. C’est l’histoire des triples et quadruples cagoulés qui reprochent à Poullori d’avancer masqué. Ehhh ndaw ko hawnii haawaani Allah. Très étrange, mais plus rien ne surprend. Seydi Ba, Kodda bewdo mo jom inde keewde et jettode (insultes) keewde.

Enfin, Poullori aimerait bien avoir une réponse à ses questions si tout le monde veut vraiment qu’il y ait débat (prière de répondre aux questions point par point) :

- Qui va mener le combat pour nous en Mauritanie ?

- Pourquoi eux et pas nous ?

- Pourquoi ne pas faire un front uni avec une branche à l’intérieur et une autre à l’extérieur pour ceux qui souhaitent rester ?

- Pourquoi le site trie les messages en censurant Poullori et en publiant les réponses aux messages censurés de Poullori ?

- Quand allez-vous commenter l’article de Poullori sur le camarade-président Samba Thiam ?

- Peut-on dire à Poullori si avant et après Oumar Moussa Ba des personnalités bien en vue se sont rendues en Mauritanie oui ou non ?

- Si la réponse est non, funeere peut-on autoriser Poullori à donner des éléments précis et détaillés aux lecteurs ?

- Si la réponse est oui pourquoi Oumar Moussa Ba est sanctionné et pas les autres responsables qui ont commis la même "faute" ?

- Pourquoi prend-on les notes de Poullori sur des hommes qui se sont sacrifiés pour la cause pour des insultes ? Où Poullori a-t-il insulté quelqu’un ?

- Si c’est possible de retenir l’option du large front  pourquoi ne peut-on pas commencer à en discuter dès maintenant au moyen sur les modalités ? Et on verra qui est Poullori.

vendredi 6 mai 2011

FLAM, les hommes qui peuvent compter: Seydina Ousmane Diagana.

Ceux qui ont côtoyé ce personnage haut en couleurs ne peuvent qu’être déroutés par plusieurs traits de caractère. Seydina Ousmane Diagana est un fonceur franc et spontané. Au point parfois de faire preuve d’une certaine naïveté ou de maladresses. L'homme n'est pas avare. Quand il s'engage dans quelque chose ce n'est jamais à moitié (So o mo hene tane o mo hene). C'est que Ousmane Diagana est une véritable bête de somme, capable de travailler comme dix buffles. C’est sans doute ce trait de caractère qui explique le travail abattu et qui contribua de façon décisive à médiatiser la cause des FLAM et des négroafricains de Mauritanie. Alors que le mouvement était décimé à l’intérieur de la Mauritanie, c’est au Sénégal (voir Boubacar Diagana) et en Europe que la renaissance fut lancée. L’âge d’or du mouvement correspond à cette période où les équipes de Dakar et d’Europe prenaient le relais des prisonniers de Oualata.
C’est autour de Ousmane Diagana, Cheikh Oumar Ba (Poullori aimerait bien faire une note sur ce grand militant si le temps lui permet inchaallahou), Doudou Bal (chargé des affaires politiques et diplomatiques), El Khassoum Wane (chargé de l’information et de la communication), Tijane Wane, Amadou Touré… que se formera le noyau qui va relancer les FLAM en Europe et en Amérique en créant une section pour cette région (disons section et région pour faire simple). Ousmane Diagana en devint le premier secrétaire général, poste qu’il occupera sans discontinuer jusqu’en 1993 avant de passer le témoin à Oumar Moussa Ba.
Avec le reste de l’équipe, il sillonnait la France et l’Europe pour médiatiser la répression qui s’abattait sur les noirs de Mauritanie. C’est cette équipe  et d’autres (Poullori demande pardon à ceux qui n’ont pas été cités) qui se chargea de la rédaction et de la large diffusion du Livre Blanc, radioscopie d’un apartheid oublié. Le groupe créa aussi le premier bulletin des FLAM, Bilal, remplacé plus tard par Le Flambeau (pour la petite histoire, le nom Bilal aurait été proposé par Mamadou Dem).
Les organes de presse furent littéralement envahis par ces jeunes étudiants qui n’avaient que leurs convictions comme armes de guerre. Peu de gens savent par exemple comment les regrettés Sennen Andriamirado et Jean-Pierre N’Diaye de Jeune Afrique devinrent ardents défenseurs du combat contre le racisme en Mauritanie. Le commando de choc formé par ce groupe n'y est pas pour rien. Ousmane Diagana passait alors sur les antennes des radios internationales (RFI, Radio Nederland…) pour dénoncer avec la passion qu’on lui connaît les crimes perpétrés par le régime dictatorial de Mauritanie.
Son plus haut fait d’armes eut lieu lors d’une session de la Commission des Droits de l’Homme à Genève en 1992. Avec l’entregent de Bâ Oumar Silèye notamment, les FLAM avaient réussi le tour de force de se faire accréditer (probablement en passant par des ONG locales). Ce jour-là, Ousmane Diagana qui avait réussi à se faire enregistrer pour prendre la parole commençait à peine à parler des déplacements de populations en 1989 que la délégation mauritanienne (avec notamment Sydney Sokhna) réussissait à lui faire couper le micro par le président de séance, un syrien. Le résultat, imprévisible, fut un désastre pour…la délégation officielle mauritanienne et du pain béni pour la délégation des FLAM composée de Ousmane Diagana, Ibrahima Abou Sall (Poullori présentera une note sur ce militant inébranlable), Mamadou Barry (Secrétaire Général FLAM Amérique du Nord). Les protestations élevées par les ambassadeurs, du Sénégal et de la France principalement, provoquèrent un véritable scandale qui fit une publicité inespérée pour les FLAM et la cause. La Télévision Suisse Romande et d’autres chaines européennes s’emparèrent de l’affaire. Le lendemain, le président de séance était obligé de présenter ses excuses à la délégation des FLAM. Le pari était réussi.
Cet activisme mis avec celui de Diallo Mamadou, Ciré Ba, Cherif Ba et Boubacar Diagana depuis Dakar a contribué de façon décisive à fausser les calculs du régime de Ould Taya qui tenait à réduire la question de la Cohabitation entre les communautés en Mauritanie à une simple lutte communautaire pour le pouvoir. De plus, la place occupée par Ousmane Diagana et Boubacar Diagana apportait une touche qui brisait le procès que la propagande officielle faisait aux FLAM en les présentant comme une organisation appartenant à une seule entité mauritanienne.
Ousmane estimait-il en avoir fait beaucoup ? Voulait-il s’effacer devant d’autres ? En cédant le secrétariat général à Oumar Moussa Ba en 1993, Ousmane Diagana quitte le devant de la scène pour redevenir un militant de base pendant de longues années avant de reprendre du service comme secrétaire aux relations extérieures de la section. Ces dernières années, Seydina Ousmane Diagana a été vu promenant sa silhouette de rugbyman dans les conférences dont il est un habitué. Ses prises de parole y sont souvent un moment fort pour le public et les conférenciers (même s’il lui arrive de se perdre dans de longues digressions); comme ce jour où il brandit un Coran en pleine conférence pour détruire une idée qui lui paraissait contrevenir aux prescriptions religieuses dont il est par ailleurs fin connaisseur.
Quand Ousmane prend fait et cause pour quelqu’un ou quelque cause, sa devise c’est «agissons d’abord, réfléchissons après». Ce qui peut le pousser parfois à agir dans la précipitation. Son pragmatisme et sa détermination font qu'il vaut mieux l’avoir avoir soi que contre soi. Sa loyauté lui joue souvent des tours : il fallait le voir défendre becs et ongles et sans réserve Ibrahima Moctar Sarr dans l'accusation de corruption qui lui fut portée il y a quelques temps ! Ousmane Diagana ne voulait à aucun moment envisager ne serait-ce que la possibilité de quelque chose qui pourrait ressembler de près ou de loin à ce qui était reproché à Sarr. Dans le même ordre d'idées, Ousmane Diagana a été entendu défendant mordicus la non condamnation du coup d'Etat contre Ould Cheikh Abdallahi alors que ceux qui connaissent le démocrate sincère qu’il est savaient bien qu'il devait en souffrir en son for intérieur. Il faut dire que Ousmane Diagana est membre du bureau national de l’AJD/MR et fut porte-parole du candidat Sarr à la dernière élection présidentielle en Mauritanie.
Ousmane est un homme entier qui ne mâche pas ses mots et s’exprime sans détours quand il a une chose à défendre, comme il le fit au congrès de Cincinnati avant de s’effondrer en larmes par la suite comme beaucoup d’autres après l’émouvante intervention de Me Diallo Mamoudou. Ousmane Diagana qui garde de solides amitiés et de bonnes relations avec ses anciens amis des FLAM serait d’un grand secours à la lutte contre le racisme et pour la bonne et juste cohabitation des nationalités en Mauritanie s’il y était associé dans le cadre d’un large front.

A suivre, si Poullori continue : Ibiraahiima Abu Sal

Ce qui fait courir Poullori.


Poullori va publier dans quelques instants la quatrième et dernière note de la première série des hommes qui peuvent compter. Comme promis, elle portera sur Seydina Ousmane Diagana, premier secrétaire général de l’histoire de FLAM/Europe. Poullori marquera ensuite une pause pour réfléchir sur la nécessité de poursuivre ou non. Poullori est en effet très touché par les nombreux encouragements qu’il reçoit mais il est aussi très affecté par la compréhension que certains ont du travail de Poullori. Poullori est très surpris par la tournure que certains veulent donner aux objectifs qu’il s’est fixés. Poullori regrette que certains confondent un courant au reste du mouvement. C’est justement ce qu’essaie de combattre Poullori. Parce que ngesaba ko rendaaba : cette cause appartient à toute une communauté, c’est un bien commun que quelques uns ne doivent pas garder pour eux seuls en excluant les autres ; si vraiment ils sont sincères (et Poullori pense profondément et intimement qu’ils sont sincères) ils doivent associer tous les autres même si tous n’ont pas la même façon de voir les choses. Les FLAM sont nées de la fusion de plusieurs courants et mouvements. Nous avons comme l’impression qu’aujourd’hui tous les autres ont été liquidés à l’exception d’un seul courant. Ce n’est pas juste, car le patrimoine est commun et nombreux sont ceux qui ont contribué à le constituer, qui souhaiteraient encore donner, mais qui ne le peuvent pas parce que tout est verrouillée. Il faut arrêter cette tendance à soupçonner et à accuser tout le monde des plus graves accusations uniquement parce que les analyses divergent.
Ce congrès des FLAM se présente dans un contexte bien particulier :
- Le régime prépare un nouveau recensement qui risque d’amoindrir davantage la position des noirs en Mauritanie
- La question de la confiscation des terres est entrain de s’aggraver avec des centaines de milliers d’hectares livrés à la voracité de quelques investisseurs étrangers.
- La contestation gagne le reste du monde, surtout le monde arabe et les mauritaniens peuvent s’entendre sur un minimum pour relancer la question de la cohabitation sur des bases plus justes et égalitaires.
- Les étudiants sont entrain de nous rejouer les pires moments de l’histoire de la cohabitation en Mauritanie avec encore des vexations subies par les étudiants noirs.
- Les haratines sont entrain de mener leur combat avec les moyens du bord et chaque jour qui passe, ils enfoncent un coin de l’armature de la domination en Mauritanie.

Pendant ce temps que font les combattants contre les discriminations en Mauritanie ? Certains ne trouvent rien de mieux que de prolonger les querelles de chapelles et d’égo. A quoi sert-il de régner si on doit régner sur des ruines ?
Il y a bien une coalition des partis de la majorité présidentielle, une coalition de l’opposition démocratique, mais nom de Dieu qu’est-ce qui empêche la naissance d’un front uni contre les discriminations et pour une cohabitation juste en Mauritanie ? Pourquoi AJD/MR, FLAM, PLEJ, les formations progressistes, les organisations haratines qui se battent pour arracher leur liberté et les Justes parmi le groupe des arabes ne peuvent-ils pas s’entendre pour proposer aux mauritaniens une alternative à la logique de domination qui mine notre existence depuis tant de décennies ?
Poullori ne milite que pour ça. Et si Poullori a commencé par des hommes qui de toute évidence n’occuperont aucune fonction à l’issue du prochain congrès des FLAM, c’est juste pour mieux " vendre " cette idée de large coalition. Que ceux qui pensent que Poullori sera le gourdin par lequel des comptes seront réglés se détrompent : ils en seront pour leurs frais car Poullori est convaincu que les FLAM sont une structure d’utilité publique à condition de ne pas être l’otage de quelques uns. Quant à ceux qui retardent la lutte et rendent impossible cette unité, Poullori situera les responsabilités sans attenter à la vie privée ni révéler des choses compromettantes pour le mouvement. Il s’agit d’un panorama critique. Ni plus ni moins. Et Poullori publiera (à condition que Poullori choisisse de continuer bien sûr), des notes sur des hommes (et une femme) de grande qualité (malgré leurs défauts, hay mo yida wojere no andi noppi mum ko jutde) comme Ibrahima Sall, Cheikh Oumar Ba, Ibrahima Mifo Sow, Thiongane Abdoulaye, Abda Wone, Habsa Banor Sall, Kaw Touré…
L’équipe qui conduira les affaires du mouvement à la sortie du congrès devra avoir cette lourde charge douvrir des discussions pour élargir le front. Il faut que la saignée du mouvement s’arrête. Sinon il va mourir à petit feu ou alors il n’y restera que quelques militants certes très motivés et très déterminés, mais peu nombreux pour faire basculer les choses. Peut-on compromettre toute une cause juste pour satisfaire son égo ? Comment peut-on manquer de dépassement à ce point ? Le royaume chérifien a trouvé le moyen d’avoir  la RASD à l’usure et sa stratégie est sur le point de porter ses fruits. Israël n’a presque plus rien à faire tant les mouvements arabes sont entrain de s’entredéchirer. Quand le régime d’apartheid voulut ouvrir des négociations avec l’ANC, le parti national poussa Pieter Willem Botha vers la sortie parce qu’il le savait mal placé pour amorcer cette transition. Les FLAM doivent enfin accepter que la donne a changé en Mauritanie et que le logiciel doit être remis à jour. Génération nouvelle mentalité nouvelle. Situation nouvelle, réalités nouvelles, comme dirait Baaba Maal.