samedi 29 janvier 2011

Tout faux tout Flamme ! Rectifier le tir !

Tout faux tout Flam ! Rectifier le tir !

A la publication du dernier article de Poullori, quelques lecteurs ont compris à tort qu’il en voulait aux FLAM. Ceux qui pensent ainsi se trompent. Poullori ne peut en vouloir à un mouvement auquel il voue tant d’amour et de respect. Poullori en veut à une certaine aile du mouvement qui nous prend en otage et qui nous empêche d’unir nos forces pour atteindre nos objectifs. Il ne faut pas confondre cette aile-là au mouvement dans son ensemble, et Poullori est un peu tombé dans ce piège sans s'en rendre compte. Avant d’aller donc plus loin, il lui faut apporter cette précision. Poullori n’a pas dit que les FLAM n’ont jamais mené de lutte armée. Poullori croit connaitre quand même assez bien le mouvement pour ne pas se laisser aller à de telles énormités. Certains ont cité des noms, Poullori peux donc confirmer la lutte héroïque de Touré Zakaria, Hadji Ba, Dia Mohamed Abdallah…, l’opération militaire de Saabou Allah, ou encore à Mame Khar… Ce que Poullori dit c’est que ça s’est limité à des actions sporadiques et très ponctuelles sans grande cohérence. Le reste du temps, nous avons revendiqué des actions menées par des individus isolés qui y allaient pour des raisons autres que politiques. Sinon, que peut-on revendiquer d’autre sur ce plan ? C’est loin, bien loin de la mobilisation des soudanais du sud, du MFDC, du Polisario, de l’ANC qu’on cite à tout bout de champs... Sincèrement, était-ce assez pour faire basculer les choses en notre faveur? Le plus souvent, ceux qui parlent de lutte armée n’ont jamais entendu tirer un seul coup de fusil.
Par ailleurs, Poullori aimerait apporter plus de précisions dans les limites qu'il définit à l’action de l’organisation. En vérité, un travail de mérite a été fait en plusieurs phases, notamment entre 1986 et 1992 puis de moins en moins jusqu’en 2005 avec le départ forcé des rénovateurs (et depuis, presque plus rien). Ce travail était certes mal préparé et mal exécuté mais il mérite d’être souligné. Le combat mené par la branche européenne (qui n'a rien à voir avec celle d'aujourd'hui) est encore une fois à louer, y compris quand jeunes étudiants et travailleurs immigrés consacraient jusqu'au quart de leurs revenus à la cause. Poullori corrige donc humblement cet aspect et présente ses excuses à ces militants pour cette omission involontaire. Mais encore une fois arrêtons de vouloir faire croire que nous sommes le nombril du monde et que tout ce qui a été fait d’utile pour cette cause ne l’a été que dans notre organisation ! Et même si c’était le cas, comment pouvons nous nous reposer sur ce qui a été fait il y a si longtemps, comme si notre présent ne se limitait qu’à ressasser notre passé notamment avec les fameux flamnetretros ? Avec le plus beau palmarès, une équipe de football a besoin de jouer ses matchs et de les gagner sur tapis vert. Sinon il ne nous reste plus qu’à déclarer le Brésil détenteur à vie du titre de champion du monde de foot ! Comme on dit en fulfulde, mi meeDi haarde nafaani keyDuDo (approximativement : le souvenir du festin d’hier ne sauve pas de la faim d’aujourd’hui). Notre problème majeur c’est que nous ignorons tout de l’autocritique et de la remise en question ! Nous n’étions pas seuls ! Nous ne sommes pas César et le serions-nous que nous n’aurions pas grand-chose à revendiquer en l’occurrence : que rendre donc à César eu égard à tout ce qu’il y a à faire et surtout eu égard à tout ce qu’on pouvait faire ? De plus, nous savons bien -et ça ne conforte que davantage notre innocence et le cynisme de nos bourreaux- le pouvoir de l’époque avait exagéré l’ampleur du danger pour mieux se servir de nous comme épouvantail et justifier sa politique d’épuration (comme pour ceux qui accusent leur chien de rage). La manipulation du manifeste participe de ce dessein diabolique. Nous savons que quand le pouvoir disait que nous étions dangereux c'était plus pour justifier la répression et l'exclusion qui allaient s'abattre sur d'innocentes victimes que nous reconnaître une hypothétique force.
Pour recadrer le débat, ce sur quoi Poullori essaie d’attirer l’attention, c’est qu’il nous faut comprendre que le combat pour l’égalité et la justice en Mauritanie doit prendre plusieurs formes et être donc plus complémentaire. Ceux qui sont à l’intérieur du pays ne sont pas des concurrents ou des adversaires de ceux qui sont à l’extérieur. On n’a pas besoin pour justifier notre présence à l’étranger de dénigrer ceux qui sont à l’intérieur. Les aboyeurs professionnels et ceux qui les manipulent doivent se reprendre. On ne peut pas continuer à pousser vers la sortie tous ceux qui donnent au mouvement une vision stratégique large, dépassant les simples reflexes de colère, de passion mal contenue et de haine comme on l’a fait jusqu’ici. On ne peut pas non plus laisser proliférer sur le site, contrôlé comme une maison paternelle, la culture de l’insulte, de la diffamation, de l’attaque basse. Des gens ont été traités de bâtards (vous vous souvenez de l’article contre SaadBouh Nagi), d’autres ont vu leurs pères se faire traiter d’espions (vous vous souvenez de Sikam Sy), rien n’a été épargné à Mamadou Bocar Bâ, Oumar Moussa Bâ, Saidou Kane, Mourtodo… Nous connaissons les têtes pensantes de cette mouvance avec des nervis cagoulés (ahan, comme Poullori kay) qui s’attaquent à la vie privée des gens de façon inutile (ala koy ! pas comme Poullori ! Mais Poullori pourrait). On reproche à Poullori de se cagouler alors que ce sont eux qui ont inventé le cagoulage sur le net mauritanien.
Ces gens-là ont oublié jusqu’au sens du combat et de l’honneur. Ces dernières années, ils se sont attaqués plus à des militants ou d’anciens militants qu’au système qui fait régner l’injustice : Saidou Kane, Ibrahima Sarr, Ousmane Sarr…Murtudo Joob  …Poullori observe de façon honteuse qu'on réveille ce dernier de son sommeil éternel pour lui faire secourir certains. Pourquoi ne publions-nous donc pas le torchon que l’un de ces guerriers du clavier a adressé à Murtudo ainsi que la réponse de ce dernier ?
Par ailleurs, comme on aime citer Mandela (le ridicule ne tue pas : Allah nawdetaake  e alluki), pourquoi ne fait-on pas comme lui qui, après son périple qui l’a conduit jusqu’en Lybie et en Algérie est rentré clandestinement encadrer et se battre au milieu des siens au cœur même de l’apartheid ? Mais en vérité ce n’est même pas un problème. Nous aurions pu rester tranquillement à l’étranger et continuer la lutte en bonne intelligence avec ceux qui sont en interne. Camarades ! Il s’agit de complémentarité, pas de concurrence d’égos ! Au lieu d’insulter Ibrahima Sarr y compris dans sa vie privée (mais comme certains parmi nous se marient ils comprennent que la vie privée c’est un terrain glissant : Poullori s’arrête là kono ahan ! NdentoDee mo !), cherchons comment améliorer notre situation autrement que par le net. Poullori épargne Samba Thiam parce qu’il reste le chef et incarne tout un combat. Il faut donc le préserver. Mais à la veille d’un congrès aussi important, il doit faire attention à qui il va remettre les clefs de la maison. Poullori le dit et le répète : les chefs de gangs de l’insulte, s’ils continuent comme ils ont fait jusqu’ici, vont nous conduire dans l’impasse et nous connaissons les chefs d'orchestre de cette campagne d'insultes sur le net. Nous faisons face à des menaces aussi graves, sinon plus, que celles des années 80 : des terres sont confisquées en masse, des milices armées sont formées par le régime à l’exclusion des noirs, des haratines et de certaines tribus (renseignez-vous sur le lycée militaire, pas un seul noir). Il faut faire la jonction de toutes les forces et mettre hors d’état de nuire les divisionnistes.
Pour finir, l’armée des aboyeurs professionnels, jamais capables de débattre en profondeur, ne répond pas aux questions essentielles : que fait-on concrètement aux FLAM aujourd’hui pour faire avancer le combat ? La lutte verbale et cybernétique suffit-elle sans relais, sans jonction avec l’intérieur ? Pourquoi ne veut-on pas d’une conjonction des efforts avec ceux de l’intérieur ? Qui va faire en sorte que « les conditions soient réunies » pour rentrer en Mauritanie ? Le miracle ? Biram ould Dah ould Abeid  (qu’Allah lui accorde longue vie) ? Pourquoi lui et pas nos professionnels de la haine et leurs cerbères ? Pourquoi nos cadres ont-ils déserté la vallée pour aller aux USA et en Europe ? Pourquoi se concentre-t-on plus sur ceux que nous considérons comme des concurrents dans notre propre famille plutôt que sur ceux qui perpétuent les injustices et la domination ? Pourquoi par la faute de quelques uns, le mouvement a-t-il plus attaqué des leaders négro-africains que Ould Taya et ceux qui maintiennent en vie le système de domination ? Ce sont là des questions simples et concrètes auxquelles vous pouvez répondre franchement. Surtout, qui va mener le combat sur place pour que les conditions du retour soient réunies ? De grâce arrêtez l’argument de la mission commandée par Ould Abdel Aziz et le système ! Ça ne prend pas ! Ou alors êtes-vous entrain de nous dire que quand vous vous attaquiez à MurtuDo, Saidou Kane, Gourmo Lo, Ousmane Sarr, Ibrahima Sarr, les rénovateurs… vous jouiez aussi le jeu du système ? Etiez-vous en mission commandée ? Arrêtez le discours victimaire et battez-vous ! Quand Poullori dit battez-vous il ne parle pas de la lutte sur le net et les réunions ou marches qui ne réunissent pas plus de cinquante personnes à 5000km de Nouakchott, c’est-à-dire faire le minimum pour se donner bonne conscience et dire qu’on se bat. Ça ce n’est pas lutter, c’est jouer à tukku-mukkori (cache-cache) avec sa conscience !
Les auteurs de ces forfaits doivent savoir qu’il est facile de faire des sorties de ce genre alors qu’on ne les entend pas pour les débats de fond. S’ils arrêtent les attaques tout le monde y trouvera son compte. Poullori prend l’engagement ici (mais Poullori n’est pas une seule personne), de ne pas laisser dormir tranquille toute personne qui empêcherait la communauté de se concentrer sur ses objectifs prioritaires. Et Poullori vous prie de croire qu'il ne cherche que l’intérêt de la communauté. Sinon Poullori aurait pu présenter des éléments sur la façon dont certaines grandes gueules ont livré leurs frères à l’ennemi ; des éléments sur les  coulisses du manifeste de 1986 et des risques que quelqu’un a fait inutilement courir à la communauté. Poullori aurait pu aussi expliquer comment quelqu’un a fait foirer la proposition d’aide de pays amis juste parce que…  Poullori aurait pu enfin étaler des éléments –mais Poullori ne souhaite pas le faire- sur des choses plus privées de Nouakchott à Paris, en passant par Rouen, Cincinnati, Dakar, Colombus ou Bruxelles, sur la façon dont certains appellent à boycotter la Mauritanie alors qu’ils s’y rendent eux-mêmes et y envoient leurs enfants chercher des papiers pour migrer en Amérique... Poullori espère qu’on ne va pas l’y obliger. Poullori connait les méthodes de la maison. Il parait que depuis quelques jours le ban et l’arrière-ban sont mobilisés : les marabouts, fibiribajo, limiers et agents de renseignements de l’organisation sont sur le qui-vive. Poullori vous attends. Mais Poullori ne cache pas qu'il préfère discuter des choix suivants :
-Lutter à l’intérieur du pays
-Lutter à l’extérieur
-Mener les deux fronts ensemble
-Lutter dans le cadre de la constitution actuelle de la Mauritanie quitte à la modifier par la suite
-Lutter dans la clandestinité
-Remettre sur la table la question de la sécession ou du fédéralisme ?

En principe donc, vous finissez de lire le dernier post au sujet de ceux qui nous divertissent de nos vrais problèmes. Poullori ne parlera plus de cette frange des FLAM parce que c’est une organisation qui met le doigt après tout (même si certaines méthodes sont discutables) sur certains maux de la Mauritanie. Les organisations qui se battent contre les injustices doivent unir leurs forces et arrêter de se tirer dessus. Poullori clôture donc ce chapitre sauf si on l'y obligeait. Poullori va pouvoir se concentrer sur les ennemis directs de la Mauritanie : ceux qui la sucent (quelques leaders de quelques tribus) à leur seul profit et à l'exclusion de tous les autres (haratines, négro-africains, autres tribus exclues de presque tout). Poullori vous livrera bientôt des informations sur la façon dont un ministre en exercice a dépouillé une société publique et comment à sa première nomination les cadres de son ministère avaient menacé de démissionner tellement ils ne voulaient pas de ce criminel économique. D’autres révélations viendront sur les plans diaboliques de certaines castes dont certaines sont installées aux plus hautes sphères de l'Etat.
Enfin, pour contourner la censure et les marchands d’adresses ip, Poullori a créé un blog qui aidera à la défense des intérêts de la communauté. : http://www.poullori-blogspot.com/

 D'ici là, traquez les criminels qui font souffrir haratines, négro-africains, certaines tribus arabes de Mauritanie qui tirent le diable par la queue et dont la marmite reste désespérément vide. Opprimés de tous les pays unissez-vous.

vendredi 28 janvier 2011

Bientôt chez poullori


Pourquoi par la faute de quelques uns, le mouvement a-t-il plus attaqué des leaders négro-africains que Ould Taya et ceux qui maintiennent en vie le système de domination ? Ce sont là des questions simples et concrètes auxquelles vous pouvez répondre franchement. Surtout, qui va mener le combat sur place pour que les conditions du retour soient réunies ? De grâce arrêtez l’argument de la mission commandée par Ould Abdel Aziz et le système ! Ça ne prend pas ! Ou alors êtes-vous entrain de nous dire que quand vous vous attaquiez à MurtuDo, Saidou Kane, Gourmo Lo, Ousmane Sarr, Ibrahima Sarr, les rénovateurs… vous jouiez aussi le jeu du système ? Etiez-vous en mission commandée ? Arrêtez le discours victimaire et battez-vous ! Quand je dis battez-vous je ne parle pas de la lutte sur le net et les réunions ou marches qui ne réunissent pas plus de cinquante personnes à 5000km de Nouakchott, c’est-à-dire faire le minimum pour se donner bonne conscience et dire qu’on se bat. Ça ce n’est pas lutter, c’est jouer à tukku-mukkori (cache-cache) avec sa conscience !

lundi 24 janvier 2011

La lutte continue des FLAM, déconstruction d’une histoire imaginaire.

Les Forces de Libération Africaine de Mauritanie se sont emparées depuis quelques années du combat pour la justice, l’égalité et les droits de l’homme en général pour en faire une chasse-gardée et un fonds de commerce. Une atmosphère particulièrement sectaire essaie d’exclure de ce combat toute personne qui ne consent pas à se mettre sous la bannière de cette organisation.

La pensée unique et le sectarisme aidant, il est devenu courant d’entendre défendre l’idée que seul ce qui a été fait au sein de l’organisation doit trouver grâce aux yeux de l’humanité. « Le monopole du cœur », être sensible aux questions de justice et d’égalité, revendiquer une bonne et juste cohabitation entre les mauritaniens… toutes ces questions deviennent, aux yeux des animateurs du mouvement, des questions exclusives.

Or, nous devons à la vérité de rappeler que les signataires du « manifeste des 19 » en 1966 n’ont pas attendu la naissance de cette organisation pour s’instruire des injustices constatées quant à la distribution des rôles, des responsabilités, des droits et des richesses en Mauritanie. Ils n’ont jamais cédé leurs droits exclusifs à une quelconque organisation.

Plus tard, des hommes -très loin de la violence (toute verbale du reste) et de la logique de confrontation dans laquelle une partie de l’organisation essaie d’enfermer le débat- se sont illustrés dans ce combat et ce serait faire injure à leur mémoire, à leur mérite et à la justice que de réduire à néant leurs efforts, sous prétexte qu’ils ne sont pas affiliés aux FLAM.

L’imam Bouddah Ould Boussairy qui a condamné les atrocités faites aux noirs de Mauritanie au plus fort de la crise et à un moment où peu de voix osaient s’élever, mérite une mention spéciale. Après lui, feu Habib Ould Mahfoudh apporta une pierre précieuse au combat pour la justice en allant photographier et publier dans un journal en Mauritanie des charniers à Sori Mallé, Azlatt

Tijane Koita, le maire sénateur de Kaédi a apporté une aide décisive au combat en sensibilisant la communauté internationale dans des réunions à Genève, en Amérique, en Autriche, en Afrique… Qu’il ait fini par se ranger du côté de celui qu’il combattait naguère n’efface en aucune manière le coup de pouce important qu’il apporta à la médiatisation de la cause.

D’autres encore ont investi le terrain des droits de l’homme en apportant plus que de la parole. Le seul livre de Sy Mahamadou, L’enfer d’Inal, a pesé plus que les discours de tous ces bavards qui essaient de faire main-basse sur un héritage fait d’apports multiples. On peut en dire autant des écrits de Rachid Ly, de Oumar Moussa Ba, de Boye Alassane

Tous les articles de Ngaydé Abdarahmane, de Ba Bocar, de Ngaydé Soulé, de Abdoulaye Diagana, Doro Touré, Mohamed Dogui, Gemal Ould Yessa, Moustapha Diop, l’engagement de femmes et d’hommes de conviction comme ceux de l’OCVIDH, de l’AVOMM, de l’AFMAF, du COVIRE, des associations de défense des droits des réfugiés, des justes de Conscience et Résistance… tous ces hommes ont énormément apporté au combat, sans phares ni fanfares. Que dire des contributions de Fatimata Mbaye, de Me Brahim Ould Ebetty, de Ladji Traoré ? Et j’en passe et des meilleurs !

Au plus fort de la tempête, quand le tyran ould Taya lança sa folie meurtrière sur les noirs de Mauritanie, les FLAM qui ont prétendu privilégier la lutte armée se sont contentées de revendiquer des actions qui n’étaient que le fruit de l’imagination. A la vérité, soit des bergers peulhs révoltés par la confiscation de leurs troupeaux organisaient des opérations coup de poings pour récupérer ce dont ils avaient été injustement spoliés, soit c’étaient des citoyens ordinaires qui revenaient régler des comptes suite à l’assassinat d’un proche, soit enfin des organisations comme le M25 qui croisait le fer avec les troupes mauritaniennes de l’autre côté du fleuve.

Cette organisation en a d’ailleurs longtemps voulu aux FLAM, coupables de trop vouloir tirer à elles la couverture, alors que d’autres allaient risquer leur peau sur le terrain. En un mot, les uns restaient à l’ombre et squattaient les micros pendaient que les autres résistaient, au péril de leur vie. Les FLAM n’avaient de toutes les façons pas les moyens de mener un tel combat. Leur programme s’est limité à la propagande et au combat verbal.

Sur ce plan on ne dira jamais assez combien les aides accordées par le HCR, la Fondation Otto Benecke, l’église catholique…, notamment aux étudiants réfugiés, émoussèrent l’ardeur guerrière –si tant est qu’elle ait jamais existée- des militants, peu disposés à renoncer à un confort tout nouveau et au niveau de vie qui allait avec (les discours sur « le mythe de l’exil doré» ne changeront rien aux faits). On prétextait la poursuite d’études, un nouveau mariage, des enfants en bas âge… pour éviter d’aller soutenir le M25, le FURAM et les guerriers qui se battaient presque sans armes au bord du fleuve.

Dans le même temps, des jeunes -appartenant ou non au mouvement- ont pris le relais des leaders emprisonnés. En France surtout, une cellule s’activa à la rédaction d’un livre blanc sur les massacres perpétrés en Mauritanie et entrepris un profond travail de lobbying auprès des partis politiques, des organisations internationales et des médias. Que Doudou Ball ait fini, comme Koita, par changer de camp n’enlève rien au travail colossal qu’il abattît pour la cause de l’égalité et contre les injustices en Mauritanie.

Les apports de K.Wane (aujourd’hui dans une capitale africaine), de T.Wane. (dans un pays voisin de la Mauritanie), de Amadou T. (en France aujourd’hui), de Sy M., de O. Diagana… sont reconnus par tous ceux qui les ont côtoyés du temps où ils produisaient, en bons stakhanovistes des droits de l'homme, des travaux pour le mouvement. La plupart de ces jeunes (aujourd’hui quinquas) ont quitté l’organisation, n’en pouvant plus des errements et d’un radicalisme verbal qui peine à se traduire par des actes politiques porteurs (comme étaient partis avant eux pour les mêmes raisons, Ly Jibril, Mourtodo, Ibrahima Sarr, Kane Saidou).

Le plus cocasse c’est que dès qu’ils ont eu le dos tourné, leurs camarades d’hier ont fait répandre le bruit que c’étaient des agents de renseignement, que le mouvement le savait et que d’ailleurs il dispose d’éléments irréfutables contre eux comme des bulletins de salaires…

Au fil des ans et à défaut de pouvoir s’attaquer de façon frontale à l’adversaire commun (ceux qui s’opposent à l’avènement de l’égalité et de la justice entre tous les fils du pays), les plus sectaires (qui ont pris les commandes de l’organisation) se sont mus en donneurs de leçons qui s’en prennent et en veulent au monde entier, critiquant, insultant, pensant être les seuls à être sagataaBe et jambareeBe (guerrier, brave, téméraire…) alors que ce ne sont que des « mbiri caggal bawDi » (lutteur qui fait du bruit loin des arènes). Plus rien ne trouve grâce à leurs yeux.

Tous ceux qui font le choix de rentrer se battre pour faire aboutir des revendications au sujet de l’égalité, de la justice, de la place des nationalités en Mauritanie… se font traiter de traitres, de défaitistes… Mais traitres à quoi ? Qui sont les traitres à la cause ? Qui compromettent l’évolution de la situation ? Ceux qui viennent se battre et se confronter aux dures réalités ? Les combattants du clavier, du verbe et du net ?

Les ayatollahs du combat verbal et cybernétique gagneraient à revenir sur terre : ils ne sont pas les seuls à être sensibles aux questions de justice et de droit de l’homme. Il n’y a pas d’un côté les flamistes, les seuls, les vrais, les déterminés ; et de l’autre les défroqués qui ne font rien parce qu’ils ne sont pas aux FLAM ! Etre aux FLAM n’est pas une garantie de qualité. La preuve : qu’y fait-on aujourd’hui concrètement ? Qu’y a-t-on fait hier que d’autres n’ont pas fait (et même mieux) en dehors ?

Aujourd’hui, les FLAM prétendent attendre que les choses se règlent –d’elles-mêmes ? Par miracle ? Par d’autres combattants plus déterminés ?- pour pouvoir rentrer au pays. Mais que représentent-elles sur le terrain ? Combien de militants ? De sections ? De cellules ? J’ai envie de dire comme l’autre : les FLAM, combien de divisions ? Que pèsent-elles réellement ?

Tout ce bruit produit par les pourfendeurs du combat interne tente de cacher maladroitement une excroissance honteuse : la vérité c’est que les FLAM savent qu’elles risquent le ridicule en rentrant en Mauritanie. Le monde entier découvrirait enfin la vérité : en jetant leurs forces dans l’insulte faite à autrui et le combat verbal, les FLAM ont oublié l’essentiel c’est-à-dire encadrer les militants, structurer le mouvement sur le terrain.

Cette lacune aurait pu être comblée si l’égo surdimensionné de certains ne les avait conduits à vilipender les leaders sur le terrain qui sont pourtant des alliés objectifs : tout le monde est du même avis quant à l'identification du caractère injuste de la cohabitation en Mauritanie (encore une fois les FLAM n'ont rien inventé sur ce sujet).

Au lieu de cela, les FLAM les considèrent comme ceux qui leur ont retiré le pain de la bouche. Le nœud du combat est devenu une vulgaire lutte de préséance et…d’égos. On pleure sur une souffrance dans des pays d'asile qui offrent une situation acceptable (on a beau dire, on a beau faire, être réfugié à Dakar, à Dodel, à Matam ou à Ndioum ce n'est pas comme être réfugié aux USA ou en France) et on n'oublie le sort des populations meurtries sur le terrain, dans les camps, en Mauritanie dans des conditions insupportables ? Qui a obligé les cadres du mouvement à aller aux USA, au Danemark, en France…loin, bien loin des camps de réfugiés ?

Pour finir (provisoirement ?), quelques questions : Pourquoi, en guise de combat, Ibrahima Abou Sall, meilleur historien que leader et idéologue politique, s’en prend-il si violemment à des icones comme Saidou Kane, Mourtodo Diop et, moins pardonnable (parce que la personne n’était plus là pour se défendre), Tene Youssouf Guèye ? En quoi pensait-il faire avancer le combat ce faisant ?

Pourquoi Kaw Touré, le préposé au portage de la parole, s’invente-t-il dans le froid boréal de la Scandinavie, un passé de martyr victime des geôles de Ould Taya alors que tout le monde sait qu’il n’en est rien ?

En vérité, à la suite d’une réunion organisée par des délégués de classe à Kilinkaré (Kaédi) pour déclencher une grève de protestation suite à l’assassinat de Sy, Ba et Sarr en 1987, les risques d’arrestations étaient devenus très importants. Dès le lendemain Kaw Touré et Ousmane. K. ont traversé le fleuve pour échapper à une arrestation certaine. Des jeunes comme « Philo » W. furent arrêtés et torturés pendant que Kaw Touré était loin de Kaédi et de la Mauritanie. Telle est la vérité nue.

Des jeunes qui se font conduire au commissariat en Mauritanie (notamment du sud), il y en a tous les jours sans que cela ne donne lieu à la naissance d’un mythe du martyr et du super héros. Pourquoi essayer de mystifier les gens en s’inventant un passé qui n’est que le fruit de son imagination ? De quel fait de guerre se prévaut-il ? Alors qui a ruiné les chances de ce combat en privilégiant la propagande et le mythe au détriment de l’action concrète ? Signer des articles rédigés par d’autres n’y changera rien. On sait qui est qui.

Le but de ce rappel est d’attirer l’attention sur les dérives sectaires de ceux qui essaient de nous détourner de l’essentiel pour des raisons mystérieuses. A ceux-là qui ne savent débattre que par l'insulte et le nivellement par le bas, je ne sacrifierai pas une syllabe ; il ne sert à rien de vouloir nous distraire en nous éloignant du débat de fond. Il y a encore beaucoup de choses gênantes à révéler mais nous n’en sommes pas encore là. De toutes les façons entre nous chacun sait qui est qui.

Cette lutte faite de verbiages et de slogans creux a montré ses limites. L’idée c’est d’éviter que le mouvement tombe dans les mains de gens politiquement limités qui ne font que retarder le combat.

A défaut de ramener Oumar Moussa Ba, Ba Mamadou Bocar, Ousmane ou Boubacar Diagana, la suite peut être incarnée par des hommes, certes n’ayant pas la même carrure mais ayant plus d’ouverture et de clairvoyance que beaucoup d’autres : Abdarahmane Wone, Ibrahima Mifo Sow voire Abdoulaye Thiongane s'il cesse de se faire instrumentaliser par son voisin suédois qui ne lui arrive pas à la cheville. A condition qu’ils sortent de l’ombre et acceptent de mettre fin à la dérive des guerriers du verbe et du clavier.

Poullori Galo