mercredi 3 août 2011

Recensement en Mauritanie : Union sacrée et rassemblement actif.

Devant le tollé suscité par les conditions de l’opération d’enrôlement (tollé dont les médias internationaux se font le relais, et ce n’est qu’un début !), les autorités mauritaniennes ont avancé pour raison, sans rire, la nécessité de sécuriser l’état-civil dans un pays secoué par le terrorisme international. Rien de moins. Les principaux animateurs de l’appareil gouvernemental sont allés à bonne école. Ils sortent de la cuisse de … Ould Taya. Ils sont les meilleurs, les plus aguerris, les indispensables enfants de la Mauritanie qui peuvent décider dans le bureau obscure d’une obscure officine, la stratégie à adopter pour priver des milliers de mauritaniens de leur nationalité. Leur géniteur, Ould Taya, avait poussé l’art du mépris silencieux et de la récupération à des sommets. Vous pouviez remuer ciel et terre, mais quand il décidait qu’un problème n’était pas digne d’intérêt vous ne pouviez lui soutirer le traitre mot.
Quant à l’art de la manipulation et du camouflage, le monde se souvient comment le régime de Ould Taya fit de la menace terroriste l’argument imparable de sa politique de terreur, appuyée par des puissances occidentales se laissant trop facilement endormir par toutes sortes de sornettes ayant trait au terrorisme islamiste. Un rapport coordonné par Abdoulaye Diagana, Aboubakri Marouani et Abdel Nasser Ould Yessa en avait démêlé l’écheveau en 2005. Ould Abdel Aziz use et abuse de ces deux éléments.
Coup sur coup, lui qui a longtemps observé Ould Taya dont il surveillait et sécurisait le fauteuil, vient de nous servir le sketch du silence méprisant devant les complaintes de la population et l’excuse de la menace terroriste (par la bouche de ses serviteurs zélés qui surveillent et sécurisent son fauteuil) pour justifier l’exclusion et l’humiliation des populations.
Lorsque la tête de la bête immonde fut tranchée en 2005, les mauritaniens se sont retrouvés dans une unanimité rare (à quelques exceptions notoires) pour dire combien le régime de Ould Taya était méprisable et ignoble. L’hydre a la dent dure. Il lui repousse deux nouvelles têtes chaque fois qu’on lui en coupe une. Mais les mauritaniens tiennent tête. Après la mobilisation des negromauritaniens, les haratines s’insurgent et se disent discriminés. Certains maures s’élèvent aussi contre ce recensement d’un genre particulier. A ce rythme, on voit mal comment les manifestations vont faiblir et comment la continuité du régime d’Ould Taya pourra enrayer la dynamique en jouant l’usure et le pourrissement.
Pour l’heure, les signes militent en faveur d’un renforcement du front. Biram Ould Dah a récemment appelé au boycott d’une opération qui exclut noirs et haratins. Le pouvoir en a été tellement agacé (c’est un scoop dont Poullori détient la preuve) qu’il s’est livré à une campagne de déstabilisation en reprochant au leader de IRA de « soutenir les kwars », oubliant que, selon Biram, plus de 600 000 haratins sont exclus d’office parce que ne disposant pas de pièces d’état-civil. Parallèlement, des maures blancs se plaignent de plus en plus ouvertement de l’exclusion manifeste dont feraient l’objet certaines de leurs tribus.
La probabilité d’une Union Sacrée est donc grande, comme lors des procès de Ould Haidalla (grab 1), des érudits musulmans ou encore des cavaliers du changement… où toutes les communautés s’étaient mobilisées, les noirs comme les blancs. Les mauritaniens ont besoin aujourd’hui d’un sursaut de civisme et de solidarité. Toutes les composantes doivent ensemble rejeter ce recensement et demander sa reprise dans de meilleures conditions. Tous doivent renforcer le front en appelant à manifester chaque fois que l’occasion se présentera. La majorité présidentielle fait elle-même entendre des signes de lassitude. Ibrahima Moctar Sarr a clairement appelé à suspendre l’opération et c’est un pas non négligeable. D’autres sont attendus de la part de leaders qui doivent prendre leurs responsabilités pour conduire les autorités à abandonner ce plan diabolique. Blancs et noirs doivent faire bloc contre ces fossoyeurs de l’unité nationale. Les relations solides peuvent naitre dans des circonstances exceptionnelles. S’ils réussissaient à faire une union sacrée contre cette imposture, les mauritaniens pourraient regarder l’avenir avec plus de sérénité. Une participation conséquence est attendue pour les manifestations du week-end prochain (la prochaine à lieu ce jeudi 4 août à Nouakchott comme tous les jeudis. Une autre aura lieu à Paris le samedi). Tous ceux qui se soucient de l’avenir du pays, de la cohésion nationale et qui sont épris de paix et de justice doivent répondre à cet appel à manifester.

PS : Ceux qui jouent la récupération des manifestations doivent avoir honte d’eux-mêmes. Ce ne sont généralement que des imposteurs qui, seuls, n’arrivent même pas à mobiliser 50 manifestants. Si aujourd’hui les manifestations prennent de l’ampleur, c’est parce que le mouvement a dépassé les limites des cadres traditionnels avec notamment une mobilisation exceptionnelle des jeunes et de personnes qui n’ont aucune fibre politique mais qui sont blessés en tant que mauritaniens victimes des agissements de leur pays. Ces manipulations ne sont qu’une imposture qui se retournera contre leurs auteurs. Plus personne ne peut tromper personne. Il fait jour depuis longtemps. Sauf pour les dormeurs et les lève-tard.

Poullori Galo Haawa.

vendredi 29 juillet 2011

Complément à la prétentieuse sortie du commandant des Jeunes de AJD/MR

L’AJD/MR, dans tous les cas, a tout à perdre à se montrer solidaire d’une majorité qui, d’une part, pose des actes qui vont exactement à l’encontre de sa lutte, et de l’autre, ne lui apportera aucun soutien lors d’une élection importante qui se prépare. C’est une position suicidaire. Et c’est en cela que Poullori parlait du danger UFP. Mais «quand le sage montre la lune, l’imbécile regarde le doigt » et crie au complot. Poullori n’est pas UFP et ne l’a jamais été. Poullori n’est pas hostile à l’AJD/MR, bien au contraire.

Ps : C’est dommage que alors que Poullori se bat pour faire cesser les critiques contre le parti, des attaques déplacées et contreproductives lui viennent de la part de «responsables» incontrôlés. Votre « sg de la jeunesse » peut aller renforcer l’armée des personnes qui sont aux trousses de Poullori. Poullori lui donne 50ans d’espionnage pour trouver son identité. Comme d’autres, il fera des suppositions, accusera injustement certains, fera du tort à d’autres, mais il ne mettra jamais la main sur Poullori qui ne s’est pas réveillé un bon matin pour faire ce travail. Il s’est préparé à affronter les prétentieux, les espions, les balances et les mouchards qui peuvent courir en se gargarisant de discours à la gloire de la démocratie et de la liberté d’expression.

jeudi 28 juillet 2011

En attendant une réponse plus vigoureuse de Ibrahima Moctar Sarr et de AJD...par rapport au recensement!

Si seulement vous vous opposiez au recensement avec autant de vigueur ! Après l’article sur le silence (plus exactement la mollesse de la réaction) d’AJD/MR, Poullori a eu la surprise de lire en guise de réponse une sortie au vitriol du SG du mouvement des jeunes (ceci explique peut-être cela) du parti.
Le moins que Poullori puisse en dire c’est qu’il ne comprend pas l’excitation, le manque de sang-froid, d’esprit de contradiction, de tolérance au point de voir l’auteur se laisser emporter dans des diatribes et des invectives dont Poullori laisse les lecteurs seuls juges. Qu’est-ce qui le met dans cet état ? Poullori a-t-il insulté ? Poullori a-t-il diffamé ? Poullori a juste pensé que le débat était possible, on lui en donne un aperçu en éructant, la bave aux lèvres. Pour les menaces, les galéjades et les appels au meurtre, Poullori dit CHICHE. Poullori en a le temps. So heddaaki e weendu, heddotaako e baagal (intraduisible, approximativement, tant que vous le voudrez, Poullori aussi). Il eut été loisible à Poullori de le suivre dans sa descente pour étaler encore plus de choses ou les exprimer avec d’autres mots. Mais Pourquoi donc Poullori ne le fait-il pas ? Vous savez quoi ? Juste parce que Poullori place Ibrahima Moctar Sarr et l’AJD/MR parmi les plus importantes valeurs dont disposent les noirs de Mauritanie et la Mauritanie tout court, tant ils contribuent à faire en sorte que le pays soit fidèle à lui-même dans sa diversité. Vous marquez contre votre camp en vous attaquant comme vous le faites à Poullori.
Si Poullori a interpellé (sur un choix politique) Ibrahima Moctar Sarr et AJD/MR, c’est parce qu’ils comptent aux yeux de Poullori (ko jikke tagi zum, c’est pour l’espoir). Si Poullori n’avait pas de considération et de respect pour Ibrahima Moctar Sarr et AJD/MR, Poullori aurait dit, bof, ils sont absents et puis quoi ? Personne ne l’a remarqué. Si tout le monde attend le bruit du fusil Ibrahima Moctar Sarr, c’est parce que quelque part ils le prennent un peu pour leur Moise. Faire penser le contraire à Poullori est tout simplement nauséeux.
Et qu’a dit donc Poullori pour justifier ce déversement de fiel? Sinon que des chauvins sont entrain de nier la nationalité mauritanienne de la composante noire du pays et qu’Ibrahima Moctar Sarr et l’AJD/MR n’ont pas réagi à la hauteur de la gravité de la situation.
Monsieur, s’improviser critique littéraire est un exercice très compliqué, se faire exégète un exercice qui l’est davantage. C’est pourquoi, Poullori vous invite à faire ce que vous savez faire, sans essayer de vous improviser diseur de bonnes nouvelles ou celui qui se fait fort de débusquer les fonds de pensées. C’est très commode de fabriquer des intentions et des points de vue et de les prêter à son vis-à-vis pour mieux les combattre. Poullori a eu l’idée d’écrire sur la position d’AJD/MR lundi. Le mardi, entre 14h20 et 14h40, Poullori a écrit son texte. Le mémorandum d’AJD/MR avait été publié longtemps avant. Ce que vous faites s’appelle un procès d’intentions, ce n’est pas ce que Poullori pouvait espérer d’un parti politique qui regorge de ressources.
Monsieur, contrairement à ceux qui se sont attaqués à la vie privée d’Ibrahima Moctar Sarr en véhiculant des informations manifestement malintentionnées aussi bien sur ses revenus que sur ses origines, Poullori n’a jamais voulu se lancer sur cette piste et ne le fera JAMAIS. C’est mal connaître Poullori et c’est se fourvoyer royalement que de penser ça. Certains des militants du parti doivent rigoler doucement en vous lisant. D’autres qui vous attaquaient ouvertement pendant que Poullori vous défendait eux doivent se rouler par terre. Le seul risque que vous vous faites courir au parti c’est de démontrer que la contradiction n’est pas possible y compris quand on discute d’une position qui compromet l’avenir de toute une communauté, thème principal de l’action du parti (sauf plus ample informé). Poullori ne vous suivra pas sur ce terrain en alimentant une polémique qui nuira plus au parti qu’autre chose. Car, l’enseignement que vous ne tirez pas des polémiques précédentes (Taqadoumy puisque vous le citez) c’est que, de l’aveu même de Ibrahima Moctar Sarr et de l’AJD/MR, le parti en a subit le contrecoup avec notamment des résultats en deçà des espérances à l’élection présidentielle et des contributions réduites à leur plus simple expression au près des militants de la diaspora (Poullori a du reste contribué pour le parti après cette polémique). C’est un prix très élevé que Poullori déplore, car, Poullori pense profondément que la Mauritanie a besoin d’Ibrahima Moctar Sarr et d’AJD/MR pour exprimer sur la scène politique la diversité de la Mauritanie. Ibrahima Moctar Sarr et AJD/MR vont au delà du seul cadre du parti. Ils sont des icones qui représentent des valeurs en lesquelles se retrouve toute une communauté. C’est pourquoi, Poullori sera le dernier à vouloir les affaiblir. C’est aussi pour ça que Poullori dit que la réaction n’est pas à la hauteur de ce que nous sommes en droit d’attendre de quelqu’un comme Ibrahima Moctar Sarr. Ce n’est rien d’autre qu’une reconnaissance de la valeur et de la dimension de l’homme. Encore faut-il s’y connaître en exégèse pour le comprendre. En disant cela, Poullori dit que Ibrahima Moctar Sarr a réagi (donc exit le procès en sorcellerie et complètement hors-sujet sur l’antériorité de la rédaction du texte par rapport à la publication du mémorandum). Il y a réaction (en six actes) mais elle est molle par rapport à l’enjeu.
S’agissant du procès instruit au sujet de la prétendue proximité de Poullori avec le parti de Kadiata Malick Diallo, vous faites un second hors-sujet (les 2/3 de votre texte y passent). Poullori a évoqué les positions de Birame Ould Dah et d’IRA dans les mêmes termes, sinon plus emphatiques, pourquoi vous ne lui faites pas la même inquisition ? Vous auriez été plus adroit, plus objectif, plus crédible. Parce qu’en sélectionnant les arguments et en passant volontairement sous silence une partie d’entre eux vous montrez que vous avez des difficultés avec les faits que vous manipulez selon les objectifs que vous vous êtes fixés. Poullori a salué l’action de Kadiata Malick Diallo comme le monde entier le fait aujourd’hui. Poullori n’en a pas conclu que le parti de Kadiata Malick Diallo était le parti où il fallait aller. Et Poullori cotise pour les campagnes d’Ibrahima Moctar Sarr (ce qui ne veut pas dire qu’il est AJD) et pas pour celles d’UFP. Réglez vos problèmes avec le MND et l’UFP. Ce n’est pas le problème de Poullori. Ce n’est pas le rôle de Poullori, ni sa mission.
De même, Poulori a salué le courage politique de Biram Ould Dah ould Abeid sans en tirer quelque conclusion qui soit. Il est vrai que Biram n’est pas dans un parti politique légalement constitué. Ce n’est pas ce que voulait dire Poullori, mais juste relever le contraste dans la vigueur des réactions. Kadiata Mailch Diallo est députée, pas Ibrahima Moctar Sarr ! Merci de le rappeler, si ça se trouve, on ne savait pas ou ça nous avait échappé. Ibrahima Moctar Sarr n’est plus député donc. Biram Ould Dah non plus, et il organise justement une conférence de presse ce jeudi à la maison des jeunes, vous avez peut être encore le temps de vous y rendre. Comme tous ces militants du parti qui manifestent avec la jeunesse Touche pas à ma nationalité à Boghé, Nouakchott, Paris ou Montréal sans attendre quelque mot d’ordre que ce soit.
Ibrahima Sarr appartient à la majorité et comme Poullori l’a dit, il s’agit d’un acte politique qui en vaut d’autres. Donc, il n’est pas question de s’attarder sur ce point. Mais voilà que vous nous apprenez (c’est aussi sous-entendu dans le mémorandum) que c’est suite à un entretien entre Ibrahima Sarr et Ould Abdel Aziz que l’émission a été organisée par la TVM. A la hâte et dans la précipitation, une semaine après la rencontre et annoncée seulement deux heures avant son début. Ajiib ! Les manifestations régulières des mécontents n’y sont pour rien ! Les articles des journalistes, des hommes de la société civile, des intellectuels… tout ça c’est du menu fretin, quantité négligeable, de la bouse de vache ! Il faut saluer cette prouesse d’Ibrahima Moctar Sarr. Il a réussi là où Salah ould Hanane, Jemil Ould Mansour, ould Waghef et Adil (qui menacent de quitter la majorité), avant eux Ahmed Ould Daddah et d’autres encore ont échoué. Ibrahima Moctar Sarr a l’oreille du président Ould Abdel Aziz alors que tous les autres l’ont quitté parce qu’il est imperméable au dialogue et refusait de les écouter. Pour cela Ibrahima Sarr a raison de rester dans la majorité. On a donc une occasion historique de charger Ibrahima Moctar Sarr d’une mission au nom de l’intérêt général et de l’avenir de la Mauritanie. Puisqu’il a l’oreille de Mohamed Ould Abdel Aziz, qu’il aille lui demander instamment de renoncer à cette opération d’enrôlement qui a réussi à mettre d’accord tout le monde contre elle. Si Ould Abdel Aziz ne s’exécute pas, c’est qu’il n’écoute plus Ibrahima Moctar Sarr, si tant est qu’il l’ait jamais fait, même pour l’émission de la TVM qui est tout sauf un succès.
Pour finir, cher Monsieur Seck, le but de l’exercice n’était pas de publier une biographie autorisée d’Ibrahima Moctar Sarr, mais juste de regretter la mollesse de sa réaction (encore une fois, il y a donc réaction mais molle). Si Samedi inchaalahou Taala, Ibrahima Sarr adoptait un ton et une position conformes aux attentes de tous ceux qui placent leurs espoirs en lui, tout le monde s’en féliciterait et Poullori viendrait publiquement saluer son courage et sa fidélité à des valeurs et à un combat qu’il a portés depuis très longtemps (c’est encore une reconnaissance).
En attendant, Poullori vous dit au revoir en espérant vous relire sous une plume et une inspiration plus respectueuses et moins inutilement va-t-en-guerre. Le torchon ressemble plus à un texte qui prête à son vis-à-vis des propos qu’il n’a pas tenus pour mieux les combattre qu’à une interpellation politique. Le torchon ressemble plus à un texte qui s’essaye maladroitement à la critique littéraire et aux procès d’intentions. Et vous voilà vous essayant au renseignement et à l’espionnage pour lever le voile sur l’identité de Poullori. Vous pouvez vous gratter. Pour votre gouverne et pour vous éviter le ridicule, Poullori n’a jamais appartenu au FNDD, jamais à Taqadoumy, jamais à l’UFP. Et comme pour les fois précédentes, membre ou pas d’AJD/MR, quand viendra l’élection, Poullori versera sa participation, ce que Poullori n’a jamais fait pour aucun autre parti politique de toute sa vie. Vous tirez sur votre camp. Le seul objectif auquel vous allez parvenir avec votre malheureuse sortie c’est exposer encore le parti à un débat public qui risque de lui nuire. Il vaut mieux ne pas communiquer du tout que mal communiquer.

De la part de Poullori Galo qui refuse très respectueusement votre trop empressée familiarité et qui vous accordera le respect qui vous est dû en continuant de vous vouvoyer.

mercredi 27 juillet 2011

Recensement, que dit le silence d’Ibrahima Moctar Sarr ? (corrections)


Un groupe de razzieurs s’attaque au troupeau d’un village. Les guerriers du village supposés protéger femmes, enfants et troupeaux demandent gentiment aux pillards : « s’il vous, ne pourriez-vous pas nous laisser quelques vaches laitières pour nous nourrir et donner du lait aux bébés ? ». Les pillards ne disent mot et s’en vont même avec les veaux. Quelques jeunes, révoltés et n’en pouvant plus, se mettent aux trousses des pillards. Et là, nos guerriers défaitistes prétendent qu’ils ont été les premiers à protester et à signifier leur désaccord, bien avant les jeunes révoltés. C’est vrai : les guerriers avaient gentiment demandé quelques vaches laitières.
Ibrahima Moctar Sarr est un militant politique engagé qui fit ses premières classes comme homme de culture avec un succès certain. Il est l’auteur de poèmes célèbres et très engagés qui ont été repris par de nombreux musiciens hapoularen dont le grand Baaba Maal. A force, Ibrahima Moctar Sarr était devenu comme une icône pour la communauté poular bien au delà des frontières de la Mauritanie. C’est peut-être cette aura qui lui a donné l’idée de se lancer en politique en prolongement de son engagement culturel. Lors de l’élection présidentielle de 2007, il créa la surprise en devançant l’UFP de Ould Mowloud que beaucoup de personnes considéraient comme le parti le plus important dans la défense de l’égalité entre les mauritaniens. Ibrahima Moctar Sarr gagna la confiance et la sympathie de beaucoup de mauritaniens plus particulièrement les noirs qui voyaient en lui un meilleur défenseur de leurs droits que l’UFP.
Mais voilà qu’Ibrahima Sarr rejoint la majorité présidentielle en précisant que cet acte ne signifiait pas qu’il allait renoncer à ses convictions ou qu’il allait cesser de dénoncer ce qui n’allait pas. C’est un acte politique qui est justifiable, défendable et respectable. Là n’est pas le problème. Depuis, il a été, dit-on, associé à la gestion du dossier des réfugiés qui n’en finit pas de ne pas finir. C’est dans ce contexte que surgit un problème important qui risque de prolonger les dénis de droits et les crimes perpétrés justement pendant la période qui enfanta le dossier des réfugiés dont s’occupe, dit-on, Ibrahima Moctar Sarr. Une grande dame, véritable exemple de l’élu consciencieux et responsable, prit le problème à bras-le-corps. En effet, avec un courage digne des plus grands guerriers dont l’histoire retient le nom, Kadiata Malick Diallo démontra par le menu le caractère injuste du recensement qui se déroule actuellement en Mauritanie. En interpellant le ministre de l’intérieur à l’Assemblée Nationale, en participant à des débats et à des conférences… Kadiata Malick Diallo fait un travail d’utilité publique et tient le citoyen informé de ses droits. Ko A debbo mo tuuba gorko (littéralement, une femme avec un pantalon d’homme).
Pendant ce temps, Ibrahima Moctar Sarr s’enferme dans un silence sinon coupable du moins complice. Il se tait. Et tout le monde entend ce qu’il dit. Ou ne dit pas. Pour être juste avec l’AJD/MR, Poullori doit dire que le parti a réagi en six actes pour prendre acte… de la non réponse des pillards…pardon, des autorités. L’AJD/MR a en effet écrit depuis longtemps, avant tous les autres et avant les jeunes guerriers, qu’elle « souhaite que cette mesure de redressement ne donne l’occasion à des décideurs mal intentionnés de poursuivre des objectifs inavouables. ». Ibrahima Moctar Sarr donnera ensuite une interview dans laquelle il dira que « L’AJD/MR est entrain de suivre attentivement les opérations d’enrôlement...Nous nous prononcerons sur la question quand nous aurons suffisamment d’éléments » tout en constatant que « D’ores et déjà, […], il n’y a pas de quoi être optimiste, vu les multiples tracasseries auxquelles les citoyens sont confrontés ». « Souhaite », « suivre attentivement », « nous nous prononcerons », « suffisamment d’éléments »… Woaw ! C’est confondant de sincérité et de courage ! Il y a vraiment de quoi faire reculer les autorités avec ces déclarations. C’est vraiment une opposition nette, franche et vigoureuse. Avec ça les autorités ont dû avoir vachement peur ! Poullori propose un petit échantillon de ce qu’a dit Birame Ould Dah sur radio kassataya : « Je ne peux pas dénoncer un recensement et aller me recenser alors que les autres [citoyens], on leur dénie le droit de se recenser, alors que ce sont des gens que je suis censé défendre… J’appellerai dès mon arrivé à Nouakchott au boycott de ce recensement et je ne me recenserai pas. Et je considère que c’est une incohérence que d’aller se recenser, c’est raser les murs, ce n’est pas correct, ce n’est pas cohérent. Il faut payer le prix de ce combat… L’Etat mauritanien n’est pas invincible, surtout sous Ould Abdel Aziz qui est un tigre de papier… Il faut que les gens descendent dans les rues… Il faut une mobilisation populaire. Il faut un rapport de force dans les rues, dans les medias, devant la communauté internationale ». Sans commentaires. On attend d’un lion qu’il rugisse, pas qu’il miaule. Miauler c’est pour le chat, pas pour le lion. A moins que le lion ne se soit mis à boire du karaw (bouillie de riz, même pas du fondé, bouillie de mil, plus consistant). Neddo daroo wi ina wattami baagal mami salo (Quand quelqu’un essaie de se servir de moi, je refuserai, extrait d’un poème de…Ibrahima Moctar Sarr ( ?) rendu célèbre par une chanson de Baaba Maal)
L’histoire jugera. Il sera retenu que pendant que certains jouent avec la citoyenneté et la nationalité en Mauritanie en essayant de réduire les droits d’une partie de leurs compatriotes, Ibrahima Moctar Sarr n’a pas pris le risque de… gêner ses nouveaux alliés. Poullori a bien relevé la petite tentative de communication de l’AJD/MR. Si vraiment c’est ce genre de réactions qu’entend produire l’AJD/MR autant demander à tous ceux qui ont placé leurs espoirs en eux d’aller voir ailleurs si Kadiata Malick Diallo ou Biram Ould Dah y sont.
C’est vraiment regrettable, c’est vraiment dommage, c’est vraiment triste. Les intérêts de toute une communauté, l’avenir de tout un pays contre quoi au juste ? Poullori espère que c’est juste un silence pour méditer et préparer une réaction vigoureuse et appropriée ; à la hauteur de la mascarade et du manque de respect que montre ce recensement raciste. Tout le monde écoute Ibrahima Moctar Sarr et les oreilles des citoyens qui croient ou ont cru en lui sifflent et éprouvent de plus en plus de difficultés à supporter le bruit du silence de Ibrahima Moctar Sarr. Quand un fusil chargé éternue c’est pour prononcer une parole dont tout le monde tiendra compte, comme on dit en...Poullorie. Le peuple attend le coup de semonce d’Ibrahima Moctar Sarr. Quant à Kane Hamidou Baaba… Heureusement que quelques militants courageux qui accompagnet Ibrahima Sarr et Hamidou Baba Kane ont pris leurs responsabilités en dénonçant publiquement cet enrôlement raciste. Ceux-là se sont acquittés de leur devoir. Poullori imagine le mal qui les ronge et le doute qui les envahit, tiraillés qu’ils sont entre la discipline de parti et l’obligation de dénoncer une injustice qui met en péril le destin de tout un peuple.
Les citoyens de la société civile eux, à travers le mouvement touche pas à ma nationalité, occupent le terrain d’une si belle manière ! Merci ! Merci ! Merci ! Ils ont donné une belle leçon aux hommes politiques et aux organisations virtuelles spécialisées dans la lutte sur le net et qui sont désespérément absentes sur le terrain. Deux de perdus, des milliers d’autres retrouvés !

mardi 26 juillet 2011

Bientôt, Poullori revient!

Bonsoir. Compte tenu de la gravité de la situation en Mauritanie, Poullori Galo Haawa a décidé de reprendre du service comme il s y était engagé. En raison des interrogations multiples que Poullori a reçues, le permier article de ce comeback portera sur le silence de Ibrahima Moctar Sarr. A bientôt inchaallaho taala.

lundi 30 mai 2011

Congrès des FLAM: Habemus praesidens (Nous avons un président)


Alhamdoulillahi rabbil aalamine

Ce n’est pas encore l’épilogue. Mais juste une mise en bouche. Les FLAM ont réussi l’ouverture de leur congrès et Poullori s’en félicite. Les FLAM ont organisé ce septième congrès sans problèmes grâce à Allah.
Ceux qui n’ont pas eu la chance d’assister à la cérémonie d’ouverture ont vu les vidéos, écouté les audio sur les sites internet.
Poullori salue la sagesse du président Samba Thiam qui a répondu aux attentes des militants et des sympathisants en appelant au rassemblement, à la fin de la querelle de clochers, notamment  sur les sites et en annonçant le retour prochain en Mauritanie. C’est un très bon début. Mais Poullori attend la suite pour faire une évaluation plus fine (composition du bureau, ligne politique. NB : Pour ce qui est de la présidence Poullori ne dira rien de ce qui a été décidé. En élément discipliné (bien sûr) Poullori préfère laisser le mouvement choisir le moment et la manière dont il informera l’opinion). Tout ce que Poullori peut dire sur ce sujet c’est qu’à la fin du conclave, la fumée blanche est sortie et nous avons un président. Mais c’est tout ce que nous avons. Pour le moment.
Pour ce qui est de la cérémonie d’ouverture, le papier d’Ablaye Diagana de kass ataya reste incomplet même si Poullori l’a trouvé de bonne facture. Poullori souligne deux événements qui le gênent et qui ont été, le premier passé sous silence, le second rapidement évoqué :
- La mise à l’écart d’Ousmane Sarr qui n’a pas pu participer au congrès. Or quand on est dans une dynamique de réconciliation et de rassemblement, on ne doit pas commencer par exclure. Poullori n’entrera pas dans les détails de ce couac (et Poullori a beaucoup de détails) mais espère que le mal sera réparé sans trop tarder. Toutes les forces doivent répondre à l’appel.
- L’absence d’AJD/MR qui a été invitée mais qui n’est pas venue. C’est vraiment une erreur de jugement grave alors que tout le monde parle de rassemblement et d’unité. Mais comme l’heure est au rassemblement Poullori va éviter de s’étaler sur ça en espérant qu’AJD/MR va rattraper le coup et faire amende honorable. L’heure est au rassemblement et à la paix des braves (Même si Poullori se demande si le site des FLAM va prendre son temps avant d’arrêter les attaques contre les amis et les partenaires comme l’a sagement demandé le président Samba Thiam).
En dehors de ça, l’atmosphère était très bonne. Et contrairement aux apparences les FLAM ont bien compris que Poullori ne leur voulait que du bien. La preuve tout le monde parlait de Poullori sans agressivité ni animosité (Poullori Maayi Jaleede Kadi).
Poullori en profite donc pour féliciter les FLAM, notamment la section Europe qui a relevé le défi de l’organisation : Ibiraahiima Abuu Sal, Cheikh Oumar Bah, Babayel Diallo, Cheikh Dieng, Yaaya Maabel, Amnata Niang, Habsa Banor, Ousmane Ba, Sow Mohamed, Thiam, Ly… et tous les autres qui discrètement se sont mobilisés pour que cet important congrès soit une réussite. Si vraiment le reste suit, il faudra se mettre au travail et rapidement.
L’épilogue, bien sûr, viendra après tout ça. On prie fort.

dimanche 22 mai 2011

FLAM, synthèse pour un congrès de la relance (mis à jour).

Voilà quelques semaines que Poullori s’est invité dans le débat sur le futur de la lutte commune que mènent les noirs de Mauritanie et les Justes parmi les autres communautés pour réaliser les conditions d’une cohabitation juste entre toutes les composantes du pays.
Nous arrivons au terme de ce tour d’horizon à la veille du VIIème congrès des FLAM. Celui-ci se tient dans un contexte particulier, caractérisé notamment par la résurgence et l’aggravation des malentendus qui traversent les relations entre nationalités en Mauritanie. Pour preuve, les terres de la Vallée du Sénégal, majoritairement occupées par des populations noires sont livrées à la voracité d’investisseurs étrangers en dépit de tout bon sens et de toute logique économique.
En outre, le nouveau recensement que s’apprête à organiser le pouvoir en Mauritanie recèle de nombreuses zones d’ombres et suscite des interrogations que rend légitime la composition même de la commission qui la supervise (un seul noir sur 12 ou 13 membres semble-t-il).
Concernant le retour des réfugiés et la question des crimes perpétrés contre les negromauritaniens sous Ould Taya, il reste beaucoup de questions qui n’ont pas trouvé réponses auprès des autorités au pouvoir à Nouakchott.
Quant aux récentes tensions à l’université de Nouakchott, elles rappellent à l’opinion qu’il y a des questions qui restent pendantes au sujet des rapports que doivent entretenir entre elles les différentes nationalités qui composent le peuplement mauritanien. Faut-il remettre au goût du jour la question de la répartition constitutionnelle des pouvoirs ? Le débat est très loin de manquer de pertinence et de bienfondé.
Enfin, il y a la lancinante question de l’esclavage qui appelle une mobilisation et une union-sacrée de tous les mauritaniens pour que les haratines puissent trouver une place respectable dans la vie nationale, sans être obligés de se laisser instrumentaliser par un groupe ou un autre.
Ces éléments rapidement exposés ici, arrivent après les humiliantes sorties du premier ministre et de la ministre de la culture sur les langues en Mauritanie de même que des discours chauvins qui installent comme une ambiance de pré campagne de chasse. Il y a comme un air malsain annonciateur de la pose d’une nouvelle pierre dans le projet d’instauration d’une hégémonie arabe sur les cendres de la diversité culturelle en Mauritanie.
Toutes ces questions font que ce congrès des FLAM doit se pencher sur le problème de la mise à jour du logiciel qui a servi de parchemin jusqu’ici.
Aussi, le bureau qui sortira de ce congrès devra-t-il avoir les missions suivantes :
- identifier clairement et traiter comme tels les amis et les partenaires de la cause qui mobilise les FLAM,
- contribuer à l’instauration d’une ambiance de collaboration, même informelle, entre les structures et les individus de tous les bords qui militent pour des objectifs de justice entre toutes les nationalités en Mauritanie. Des personnalités comme Oumar Moussa Ba, Ciré Ba, Boubacar Diagana, Mamadou Bocar Ba, Mamadou Sidi Ba, Ibrahima Mifo Sow, Abda Wone ou Ousmane Diagana peuvent faire tampon et jouer les facilitateurs.
- Discuter de l’opportunité de porter, au moins partiellement, le combat sur le terrain en prenant quelques garanties comme la fixation d’une partie des organes à l’étranger. Au moment où les forces de la contestation (mouvement de la jeunesse du 25 février, les antiesclavagistes, les étudiants, les associations de défense des droits de l’homme…) se mobilisent et affrontent les duretés du combat sur le terrain, il n’est pas concevable que des forces manquent à l’appel et poussent l’indécence jusqu’à inciter les autres à aller au contact du danger tout en restant soigneusement à l’abri, loin du terrain.
Sur cette base, Poullori a, très modestement, cherché à verser sa contribution au débat en présentant des personnalités dont le profil n’est pas sans intérêt.
Le premier enseignement que Poullori suggère de tirer de l’exercice c’est que le Congrès a bénéficié d’une couverture médiatique qui le sauve du lot des manifestations confidentielles. Ce n’est pas rien (Poullori n’enverra pas de note de frais pour ça et ne demande pas qu’on lui dise merci ; mmj= mi maayi jaleeDe=lol).
Le deuxième enseignement, le plus important, c’est que la cause défendue compte un panel fait de femmes et d’hommes qui nous assurent une richesse extraordinaire. Grâce en soit rendue à Allah. Il y a donc de la matière pour construire sur du solide.
De là, Poullori tire ce qui suit :
La configuration idéale pour mener à bien ce tournant c’est le maintien à la tête de l’Organisation du président Samba Thiam. Compte tenu de l’importance des enjeux, l’heure n’est pas au départ, à moins de prendre le temps de préparer la succession dans des conditions sereines. Il devra être assisté d’une équipe composée d’Abda WONE, Hapsa Banor, Ibrahima Mifo SOW, Mamadou Sidi Bâ. Ibiraahiima Abu Sal peut y être présent même sans portefeuille compte tenu de ce qu’il symbolise et sait encore apporter en termes d’identification des enjeux et des obstacles. Un rôle bien cadré peut aussi être confié à Kaaw Touré.
L'Organisation a fonctionné depuis que Mamadou Sidi Bâ lui a vendu le centralisme démocratique sur un modèle extrêmement hiérarchisé, une structure autoritaire qui prospère sur le secret et la clandestinité que justifiait sans doute le contexte de l’époque. Il lui faudra passer à une structure de commandement plus souple et plus horizontale.
A défaut, si Samba Thiam devait vraiment partir, un ticket Abda WONE (pour son ouverture d’esprit, sa pondération et son carnet d’adresses) et Ibiraahiima Abu Sal (pour son expérience et son poids) serait une solution satisfaisante. Ibrahima Mifo Sow, Habsa Banor Sall et Kaaw Touré auraient un rôle majeur à y jouer.
Pour faciliter la tache à l’équipe, les membres qui sont en mesure de soulever des problèmes seront invités à faire profil bas.
La gestion du site devra être confiée à quelqu’un de plus humble et de plus responsable. Une feuille de route claire devra lui être remise avec interdiction formelle de s’attaquer à tous les partenaires et amis de La cause. Le site est un outil de propagande au service de la communication de l’Organisation. A ce titre, il ne doit pas s’imposer les règles des organes indépendants. Le site est la vitrine, l’image de l’Organisation. Kaaw Touré pourrait garder le poste de porte-parole séparé de la communication ou, tout au moins, de l’administration du site.
Ce congrès devra surtout reprendre le débat sur ce que doit être l’essence et la substance de la lutte :
Quels sont les dangers qui nous guettent ?
Que cherchons-nous ?
Qui sont nos adversaires ?
Qui sont nos partenaires ?
Quelles sont nos forces ?
Quels moyens allons-nous employer ?
Quelle forme donner à notre lutte ?
Est-il possible d’instaurer un modus vivendi entre tous les combattants en dehors des clivages partisans ou spatiaux (être de la majorité ou de l’opposition, dans les partis politiques reconnus ou des organisations non reconnues, être en Mauritanie ou non) ?
Les irlandais avaient l’IRA (Armée Républicaine Irlandaise) et le Sinn Féin (considéré comme sa vitrine politique), les basques avaient ETA et Herri Batasuna. Rien n’interdit de créer, même de façon informelle, un front uni pour éradiquer les discriminations et les injustices en Mauritanie avec plusieurs volets et cercles.
Ce front devra se pencher sur les moyens d’éviter le piège tendu au Front Polisario que le royaume chérifien est entrain d’avoir à l’usure. Une manifestation tous les ans, suivie d’une pétition annuelle, ça fait un peu maigre comme continuation de la lutte. C’est comme s’il s’agissait de s’acheter une bonne conscience à moindre frais. Les victimes sont dans un tel état de lassitude et de désenchantement qu’elles en sont à "se contenter" de ce que veulent bien concéder le pouvoir et les bourreaux. Le comble ! Si le pouvoir contrôle l’agenda, c’est parce que les victimes et ceux qui les encadrent ne sont pas parvenus à se structurer au point de faire pencher la balance en leur faveur. Si nous n’arrivons pas à relancer le moteur et à proposer aux militants et sympathisants quelque chose de plus consistant, la lutte s'essoufflera et mourra de sa belle mort. Wo towf wo khalass. Si les congressistes entendent ce cri, c’est tant mieux. Poullori et beaucoup d’autres volontaires participeront activement, si on les y invite bien sûr, à la réflexion sur les aspects opérationnels de cette stratégie. Sinon…arnaboun.
Rendez-vous donc au congrès inchaallahou Taala.

Dans quelques heures, la synthèse de Poullori.

Dans quelques heures, Poullori publiera inchaallahou Taala ce qui sera normalement son dernier texte avant le congrès des FLAM : une synthèse des dernières publications. Poullori laissera ensuite les organisateurs préparer l’événement et les congressistes digérer calmement tout ce qui a été écrit ces dernières semaines. Poullori espère sincèrement que les FLAM en sortiront plus fortes, plus solides et mieux armées pour la suite. Il restera du ressort de tous, une fois l’ouverture réalisée et le front uni crée (au moins dans l’ambiance), de contribuer à la réalisation de notre objectif qui est la lutte sans concession contre les velléités dominatrices et assimilationnistes d’un groupe au détriment des intérêts de tous les autres et de la Mauritanie. Ce combat passera par la reconnaissance des droits de toutes les nationalités qui composent la Mauritanie et par un partage juste et équitable des responsabilités et des ressources. C’est un combat qu’aucune formation ne peut mener seule. D’où l’impérieuse nécessité d’unir les forces et de les concentrer sur l’adversaire commun, les ennemis de la paix en Mauritanie

vendredi 20 mai 2011

FLAM, les hommes qui peuvent compter: Ibiraahiima Abu Sal


Il faudrait que tous les véritables nationalistes mauritaniens (Noirs et Arabo-berbères), épris de paix, de justice et soucieux de voir instaurer une Unité Nationale véritable, acceptent de s'unir afin que tous ensembles combattent pour la suppression de ce système raciste, chauvin, aussi pernicieux que l'Apartheid. (extrait du Manifeste du negromauritanien opprimé).

Il y a des hommes qui marquent de façon indélébile l'histoire à laquelle ils prennent part. En bien ou en mal, c’est une autre histoire. Il y a des choses que nul ne saurait dénier à Ibiraahiima Sall.
En premier lieu arrive sa qualité d'historien qui a beaucoup fait avancer la recherche sur l'histoire du Fuuta. Partout ailleurs qu’en Mauritanie, un historien de sa dimension aurait fait bien meilleure carrière et aurait le respect et la notoriété dus à son niveau. Les amoureux de l'histoire du Fuuto lui doivent notamment des articles très détaillés et la publication d’un ouvrage de référence, La Mauritanie du Sud, conquêtes et administration coloniales françaises 1890-1945 (Paris, Karthala 2007) que toute bibliothèque qui se respecte devrait acquérir et que Poullori recommande particulièrement. Après cet ouvrage, plus personne ne pourra raconter tout et n’importe quoi sur l’histoire de la Mauritanie du Sud.
Sur le plan de l’engagement politique, Ibiraahiima Abu Sall a fait preuve d’un don de soi dont peu de militants peuvent se prévaloir. Il n’a pas compté en dépensant ses ressources. Il a tellement apporté à la lutte pour l'égalité en Mauritanie notamment dans les FLAM que sa vie et sa personne se confondent avec l'histoire de ce mouvement. Avec Ly Jibril, Abou Bakri Kalidou, Ibrahima Moctar Sarr, Mortoudo Diop, Samba Thiam, Saidou Kane… il fait partie des figures de proue, des emblèmes et des icones de la lutte des noirs de Mauritanie.
Par ailleurs, l'un des documents les plus importants, si ce n'est le document fondateur des FLAM, le Manifeste, porte sa marque. Le ton du document et, plus généralement, de la littérature du mouvement empruntent largement aux thèses et au vocabulaire propres à l'historien Ibiraahiima Abu Sal : responsabilité de la France dans la configuration politique actuelle de la Mauritanie, laquelle responsabilité remonte, selon lui, aux premières heures de la colonisation quand la puissance coloniale choisit deux types d'administrations, de régimes, de statuts selon que l'on soit au Sud ou dans le Trab el Bidhan. Sa marque transparait aussi dans cette idée d'existence d'un système, le Système Bidhan (SB) dont la raison d'être serait la recherche exclusive de l’affirmation de la domination des maures sur la Mauritanie et qui serait un prolongement de la logique posée par le colonisateur.
Peu de gens savent enfin qu’il est le principal concepteur du drapeau des FLAM qui traduit un véritable désir de rassembler et d’unir. Sa foi en ce combat ne souffre aucune contestation. Ibiraahiima est donc incontestablement une pierre précieuse. Sa connaissance profonde des dangers qui menacent les intérêts des noirs de Mauritanie de même que leurs ennemis dans le camp d’en face en font une pièce irremplaçable. S’il y en a un qui ne va pas quitter le navire, c’est bien celui-là.
Mais la pierre précieuse qu’est Ibiraahiima Abu Sal est à l’état brut. Elle nécessite donc un petit travail d’orfèvre. Car Ibiraahiima Abu Sal est la preuve vivante du fait qu’on peut défendre une cause juste, en être convaincu de toutes ses forces et tout compromettre par le manque d’ouverture, de flexibilité et l’usage de moyens inadéquats. Ibiraahiima Sal a en effet fait preuve d’une trop grande intransigeance et d’une étroitesse d’esprit qui surprennent de la part d’un historien et d’un homme de conviction de sa trempe.
C’est que quand Ibiraahiima Abu Sal pense être dans son bon droit, il sait y aller fort, trop fort même. Comme quand une plume solitaire prend la responsabilité, horresco referens, de glisser dans le texte final du Manifeste un passage apocryphe sur l’attitude à avoir envers la France et ceux qui convoitent les terres agricoles de la Vallée du fleuve Sénégal (passage édulcoré en 1988 et qu’on retrouve dans la version publiée par Garba Diallo en 1991).
Mais l’historien aime témoigner et livrer le fond de sa pensée. Heureusement doit-on dire, quand par exemple sa plume nous livre, avec un sens impitoyable du détail, la trame de ce que vivent les détenus de la prison civile de Nouakchott puis de Oualata. Et bien souvent, le cœur du lecteur oscille entre la nécessité de témoigner et l’opportunité de tout dévoiler. Comme au sujet de ces passages sur Ten Youssouf Guèye pendant la détention. Le mythe de l’auteur de Rella ou les voies de l’honneur en prend un coup. Même si le lecteur est en même temps directement plongé dans le quotidien des détenus dont aucun détail ne lui échappe. Témoignage poignant pour que nul ne puisse rien en ignorer.
Comment, par ailleurs, IAS peut-il rester insensible au désastre que constitue le chapelet de départs qu’enregistre l’Organisation depuis sa création, le plus souvent avec son implication directe ou indirecte ? De feu Saidou Kane à Oumar Moussa Ba en passant par tous ces jeunes cadres qui ont tant donné aux FLAM l'ombre d'Ibiraahiima Abu Sal n’est jamais loin quand une rupture point à l'horizon. Comment peut-on construire en excluant, surtout quand ce qu’il s’agit de construire est une œuvre commune à tout un peuple ? Comment courir le risque d’affaiblir La cause, juste pour pouvoir faire valoir Sa façon de voir ? Sa vérité ? A quoi sert-il de contrôler un mouvement si on doit le faire sans toutes les forces utiles à la réalisation des objectifs essentiels ? Avoir raison, avoir le droit avec soi et avoir foi en ce qu’on fait ne suffisent pour vaincre. Encore faut-il savoir rassembler toutes les forces pour y aller, comme y invite ce passage du Manifeste cité en accroche.
Ibiraahiima doit se débarrasser de ce démon qui siège en lui et qui le prive de toute lucidité dans l’action politique malgré ses qualités intellectuelles et son engagement sans faille. Il doit également se défaire du marquage de cette bande de talibés (talibans) qui l’emprisonnent dans cette radicalité haineuse et qui, au mieux, ne peut lui être utile que pour tout ce qui est opérationnel. Il sait ne pas pouvoir compter sur elle pour tout ce qui est stratégique. Le temps de l’insulte et de l’invective on peut mettre en avant certains des éléments les plus zélés. Mais quand arrive l’heure de la réflexion et de la tactique plus fine, il faut sortir ceux qui manient le scalpel à la place du marteau-piqueur.
Ibiraahiima Abu Sal vaut mieux que ça et mérite plus que cette prison mentale dans laquelle il se laisse enfermer. Beaucoup se demandent comment un homme aussi cultivé, aussi averti aussi instruit a-t-il pu se laisser aller à un pareil isolement social ? Il ne serre par exemple plus la main de certains anciens militants de l’Organisation, traite d’autres avec mépris en employant des termes déplacés à leur endroit… Pour un homme qui doit servir de référence à un groupe composé presque exclusivement de musulmans et de fuutankoobe qui accordent un sens important à la sociabilité, la mission est quasi impossible d’entrée de jeu.
On pourrait mettre cette attitude sur le compte des traumatismes vécus dans les prisons d’Ould Taya. Mais Ibiraahiima n’a pas été le seul à vivre cette expérience. D'autres ont traversé les mêmes épreuves sans se transformer en êtres asociaux.
Toujours est-il que l’homme aurait pu jouer un rôle plus important dans la lutte si sa personnalité ne lui jouait des tours. Ses contributions resteront indispensables à la lutte même si on peut espérer qu'elles soient mieux orientées. Sa principale force réside dans le contrôle presque exclusif qu’il exerce sur la section Europe, notamment sa mainmise sur la France.
Mais Ibiraahiima Abu Sal reste suffisamment lucide pour comprendre que prendre le contrôle du mouvement au moment où il faut rassembler et revenir à l’esprit qui a prévalu au moment de la fusion qui a fait naitre les FLAM serait une faute politique et une catastrophe stratégique majeures. Et La Cause dont il est indéniablement imprégné risque de ne plus s'en relever. Il reste d’ailleurs très peu probable qu’Ibiraahiima, à l'aise dans les coulisses, puisse courir le risque de s’exposer autant en assumant le risque de la mort clinique des FLAM. Sa candidature semble peu probable car il est impensable qu'Ibiraahiima Abu Sal n’en mesure pas l'incongruité compte tenu de tout ce qui a été écrit plus haut. A la place, des rumeurs persistantes font état de la possible candidature de Cheikh Oumar Bâ comme joker placé par IAS.
Quoiqu’il en soit, la tendance à laquelle se réduisent, presque de fait, les FLAM aujourd’hui, restera forte et jouera un rôle prépondérant au sein de l’équipe qui sortira de ce congrès. Il serait bien que quelques bonnes volontés aillent trouver Ibiraahiima pour lui demander de tenir compte du fait qu’aujourd’hui, tous les yeux sont rivés sur lui parce qu’il est l’espoir de toute une cause et qu’à ce titre il se doit de faire un effort sur lui, d’opérer un renversement de perspective en se mettant à la place de ses contradicteurs, même s’il pense être dans le vrai. Il lui faudra aussi faire sienne cette critique du Manifeste au sujet des mauritaniens noirs qui se réfugiaient dans «le carriérisme, et de plus en plus, l'exil dans les organismes internationaux [ou dans l’exil tout court](ce qui est à la mode)».
Le combat n’a pas les moyens de se payer le luxe de la dispersion des forces. Ibiraahiima doit être ce fédérateur, ce sage qui indiquera le chemin du rassemblement. Parce qu’on a beau dire, on a beau faire, Ibiraahiima Abu Sal restera l'une de ces poutres centrales qu'il n'a jamais cessé d'être pour les FLAM et la lutte pour l'égalité en Mauritanie. Et ce sacrifice mérite plus que l'indulgence et l’effort de le prendre dans sa globalité, avec ses défauts et ses qualités.

jeudi 19 mai 2011

Poullori, bientôt la fin (et réponse aux fangeux qui insistent)

Vendredi 20 mai vers 13GMT inchaallahou Taala, Poullori va vous livrer la toute dernière note sur les hommes qui peuvent compter. Elle portera sur un personnage atypique : Ibiraahiima Abu Sal.
Ensuite, Poullori proposera une synthèse de toutes ses notes et quelques pistes de réflexion. Comme vous pouvez l’imaginer, le travail a demandé un investissement énorme en temps. Poullori a été obligé de faire day-off, sans salaire. Poullori se rendra ensuite au congrès inchallahou Taala à ses frais. Poullori espère que tout ça servira la lutte que nous menons contre les injustices en Mauritanie.
Poullori marquera une pause jusqu’à la fin du congrès. Poullori dira ensuite la suite qu’il donnera à son action.
L’essentiel c’est que le débat se poursuive.

PS : Quand on parle de débat, les aboyeurs professionnels ne doivent pas s’emballer trop vite en confondant débat et parchacha. Quand ils sauront  s’adresser aux autres autrement qu’en les assimilant à des renégats, des vipères, des cadavres… ils pourront prétendre au grade de débateur. En attendant, Poullori les renvoie à l’invitation de Alpha Amar.
Concernant la personne qui interpelle Poullori de Baltimore, Poullori lui fait savoir qu’il aura sa réponse au sujet du pourquoi des non membres sur la liste des hommes qui peuvent compter (une seconde réponse parce que Poullori a évoqué le sujet dans un autre billet ; mais comme pour certains les questions qu’ils posent comptent plus que les réponses qu’on leur apporte, il n’est pas étonnant qu’ils passent à côté de l’essentiel).
Concernant Kaaw Touré, Poullori n'a pas changé de regard sur ses excès. Poullori a, comme pour les autres, rappelé ses mérites en soulignant aussi ses carences. Point.
Si vous avez le sentiment que Poullori a changé de point de vue sur les malversations intellectuelles, les mystifications et les impostures, il faut relire Poullori avec les bonnes lunettes.
Concernant Abda Wone et Samba Thiam Poullori ne trahit aucun secret et ne dit rien d’autre que les relations (politiques) ne sont plus ce qu'elles étaient. Poullori ne peut empêcher les esprits tordus de l’interpréter comme ils le veulent. Si vous voulez qu’on parle de déballage on peut ressortir les écrits sur Mourtodo Diop, Saidou Kane ou encore Ten Youssouf Guèye. A la différence de ce ces textes, Poullori donne son point de vue, attaque même parfois, mais se limite aux idées et aux pratiques politiques. Poullori n'a jamais mentionné d’enfant naturel abandonné, de relations troubles avec des officiels à Dakar, Nouakchott, Paris ou ailleutrs, de frasques DSKaniennes. Ce débat n’intéresse pas Poullori. Pas plus que les insultes et les falsifications malintentionnées de propos.
Poullori constate enfin que l’individu de Baltimore est très attaché à l’islam. Poullori lui propose donc d’éviter les sujets et les débats politiques où bien souvent il frise le ridicule et se débat dans la fange. Poullori lui suggère de se limiter aux sujets religieux par exemple ou sociétaux. Un sujet de discussion qui l’intéressera sans doute et sur lequel il pourra nous édifier : l'homosexuel qui se prétend imam, un sujet qui trouble Poullori. Qu’en pense l’islam ? Quelle est la position de cette religion sur l'homosexualité en général ? Peut-on être imam et homosexuel ?
 (lire les liens suivants:

http://www.bladi.net/forum/188644-trois-mois-prison-imam-homosexuel/

http://anotherdaylight.wordpress.com/2010/11/05/deux-imams-gays-etre-homo-et-musulman-nest-pas-incompatible/)
Merci.
PS du Ps: Il ne faut pas en vouloir à Poullori de ne pas pouvoir «gaspiller» son sel dans la cuisson de la viande d’un vieil âne. C’est un adage peul que Poullori traduit approximativement comme ça (perdre son temps inutilement). 

mercredi 18 mai 2011

FLAM, les hommes qui peuvent compter: Ciré Bâ.


La présente note de Poullori porte sur un homme qui est dans une situation favorable à un retour salutaire. La note n'a de sens que si on la situe dans le contexte de l’ouverture et de cette idée de large front si cher à Poullori.
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L'histoire de Ciré Bâ est celle d’un garçon paisible qui croyait suivre un idéal ordinaire en y mettant toute la force de ses convictions et toute la vigueur d’un jeune étudiant meurtri par les injustices. Membre du Mouvement des Elèves et Etudiants Noirs de Mauritanie qui croisait le fer à l’université de Nouakchott avec les franges les plus chauvines et racistes de la Mauritanie, Ciré Bâ assiste impuissant au report du congrès des étudiants de 1986 qui devait, selon le principe de la présidence tournante, revenir aux francisants. Ciré Bâ qui est historien et dont le mémoire de maitrise portait sur l'histoire politique de la Mauritanie de 1946 à nos jours savait à quoi s'attendre. Après l’arrestation des initiateurs du Manifeste du negro mauritanien opprimé, le jeune Ciré Ba quitte Nouakchott dans des conditions entourées du plus grand secret et rejoint le Sénégal en 1986. Il débarque sans papiers, sans diplôme, sans le sou. Heureusement pour le jeune désargenté, la solidarité joue. Voici Ciré remis d'aplomb pour reprendre le combat. Avec Boubacar Diagana et Cherif Bâ notamment, une coordination s’organise pour prendre en mains les affaires des FLAM. Une direction collégiale dans laquelle Ciré assume le rôle stratégique de porte parole et chargé de communication. Aux âmes bien nées dit-on, la valeur n'attend point le nombre des années. La jeune équipe s'attelle à la médiatisation de la répression raciale qui s'abat sur les noirs de Mauritanie. Le résultat ne se fait pas attendre : les journaux, les hommes politiques de la majorité comme de l'opposition, les ONG de défense des droits de l'homme prennent sous leur aile l'équipe de jeunes qui portent sur leurs frêles épaules le destin de toute une communauté.
En 1989, le dictateur enragé fait monter la pression d'un cran et envoie vers le Sénégal et le Mali des fils du pays. A quelque chose malheur est bon. Le front se renforce et la jeune équipe peut désormais reposer sur des dizaines de milliers de déportés qui pour des motifs divers trépignent d'envie d'en découdre avec leurs bourreaux. L'énorme travail abattu alors par la coordination collégiale de Dakar et la section Europe vaut au mouvement un rayonnement international que d’aucuns assimilent à l'âge d'or des FLAM. Le sens du devoir, de l'histoire et sans doute la grande complicité qui unissait les jeunes camarades, plus soucieux de s'acquitter d'une tache que de paraître, y ont joué un rôle primordial. Le noyau autour de Ciré Bâ, Cherif Bâ, Boubacar Diagana pouvait compter sur la détermination et l’engagement de militants désintéressés et dévoués à la cause : Amadou Alpha Bâ, Sy Salah Eddine, Yaghine Haidara, Ousmane Diallo, Ama Thiam, Kaaw Touré, Amadou Birane Bal, Amar Ba, Mohamed Lemine Sagho, Mamadou Kane, Abdoul Khouddous Kamara et bien d'autres encore. Au milieu de cette bande de copains, une fille se distingue par son courage et sa détermination : Safi Wane qui pouvait aligner des réunions nocturnes jusqu'au petit matin pour enchainer avec ses cours à l'ENSUT. Il va sans dire que sans, d'une part, la motivation, la volonté et le désintéressement de ces militants et, de l'autre, les qualités de management de la coordination les résultats n'auraient pas été ceux que l’organisation a enregistrés.
En 1990, Ciré Bâ dépose ses affaires à Paris et rejoint une autre équipe dans les mêmes dispositions, avec Ousmane Diagana à la manœuvre. Ciré y joue sa partition. Les contacts presse audiovisuelle et écrite, c’est lui qui les monte et les entretient à une époque où beaucoup préféraient se taire de peur d’attirer des représailles sur la famille restée au pays. Mais pour une raison obscure (que Poullori préfère taire), Ciré Bâ disparaît des écrans radars et boude les micros qui lui avaient jusqu'ici permis de médiatiser le combat.
Quelques années plus tard, dans le cadre de la préparation du congrès de 1994, feu Saidou Kane tente de le sortir de sa trop jeune retraite. L'intransigeance et le trop grand formalisme de certains membres du mouvement font foirer la tentative de retour. Il n'y en aura pas d'autre.
Pour autant, Ciré Bâ ne s'éloigne pas du combat ni même des FLAM qu'il continue de porter dans son cœur.
Récemment, Ciré Bâ a fait quelques apparitions dans le cadre de la lutte contre le coup d'Etat du général Ould Abdel Aziz contre Sidi Ould Cheikh Abdallahi. Comme du temps de la splendeur du département de la Communication des FLAM, Ciré a squatté quelques micros de médias couvrant ce combat pour la restauration de la démocratie dans lequel les FLAM s'étaient aussi inscrites.
Ciré Bâ a sans aucun doute tout ce qu'il faut pour reprendre du service dans le cadre de l'amorce d'un virage vers un large front. Il a l'avantage d'avoir servi de façon satisfaisante le Mouvement à un des moments les plus difficiles de sa vie. Il a cette légitimité du terrain et de l'histoire pour lui. Il les cumule avec sa disposition à s'entendre avec tout le monde et à être fédérateur. De plus, Ciré Bâ a une maturité politique, une connaissance des enjeux et de l'histoire de l'organisation de même qu'une vision politique qui lui permettent de jouer un rôle prépondérant dans la suite de la lutte.
Seulement Ciré Bâ n'appartient plus à l'organisation et ne dispose pas des moyens de peser sur ses choix. Et il n'est pas dit que ceux qui contrôlent aujourd'hui l'appareil du mouvement soient dans des dispositions qui les conduiraient à aller le chercher pour lui confier une tache quelconque.

A suivre: Ibiraahiima Abu Sal

mardi 17 mai 2011

FLAM, les hommes qui peuvent compter: Abdarrahmane WONE dit Ndiawar.


Abda Wone aime à se présenter comme le fils de la résistance ou benjamin comme le surnommaient les ainés de Dakar. C’est dire que le jeune Abda Wone a baigné très tôt dans le milieu de l’affirmation de l’identité noire en Mauritanie ou, s’il faut le dire autrement, de la cohabitation juste des communautés en Mauritanie. Comme beaucoup de mauritaniens victimes du règne de Ould Taya le funeste, c’est dans l’exil que le jeune Abda Wone va développer sa conscience politique en militant de façon ardue au sein des FLAM. Le jeune Abda Wone évolue alors à l’ombre de certains grands penseurs de la lutte pour l’égalité en Mauritanie. Parmi eux, Saïdou Kane dont il se présente comme un disciple. Abda Wone fréquente aussi les camps de réfugiés et les milieux où se retrouvent les exilés politiques, notamment la cité universitaire de Dakar.
Année 2000, Abda WONE s’installe aux USA en même temps qu’une bonne partie des cadres de l’organisation. Désormais loin du terrain et des camps de réfugiés, le jeune Abda Wone développe son carnet d’adresses en multipliant les contacts avec les milieux afro-américains et sud-africains où il aurait de bonnes entrées. Ce féru de communication prend en charge celle de la section Amérique du Nord des FLAM. Les manifestations du mouvement sont alors largement médiatisées.
Mais en 2006, Abda Wone se retrouve brusquement presque seul après la démission des rénovateurs suite au congrès de Cincinnati. De nombreux observateurs pensent qu’il suivra ceux dont il est sans doute le plus proche. Son cœur balance semble-t-il mais il finit par rester dans la formation qui l’a façonné.
Les années passent et les blessures du congrès de Cincinnati cicatrisent mal. Abda Wone n’est plus en odeur de sainteté et ses relations avec le président Samba Thiam ne sont plus ce qu’elles étaient. Abda Wone traverse alors le désert en connaissant une sorte d’isolement politique. La solitude du recalé en somme. Désormais presque sans responsabilités au sein de l’organisation malgré son poids médiatique, Abda Wone poursuit son combat autrement, en multipliant les sorties dans les médias et les contacts avec les réfugiés. C’est lui qui, avec le concours de victimes directs de la dictature d’Ould Taya, introduisit en 2007 une plainte contre le colonel réfugié au Qatar depuis sa chute en 2005.
Toutefois, sur le plan du positionnement politique, le profil d’Abda Wone n’est pas facile à dresser. Il se classe certes dans la lignée de ceux qui étaient ouverts aux autres et à la discussion. Mais quelle est sa vision politique ? Où entend-il mener les FLAM ? Comment ? Avec qui ? Avec quels moyens ? Au-delà des manifestations médiatiques et de l’ambition, quel projet propose-t-il ? Tout juste sait-on qu’il demeure sensible aux sirènes de l’ouverture et de l’unité de l’opposition qu’il résume dans sa métaphore du bal qui symbolise à ses yeux l’unité de l’opposition et la réunion «autour d’une même table, de toutes les forces vives de la nation», pour faire naitre cette «Mauritanie non raciale, multinationale et démocratique»(interview au Refus). Vaste programme et vœu pieux !
Abda Wone a sans doute quelques atouts dans sa manche. Ses contacts et son positionnement lui permettraient sans doute d’ouvrir le mouvement à des segments qui lui tournent encore le dos. Ils lui assureraient également le soutien d’organisations afro-américaines et sud-africaines mais Abda Wone devra se défaire de quelques obstacles et non des moindres.
Le problème de l’expérience. Même s'il a été élevé dans et par les FLAM, il lui sera difficile de faire face à la légitimité que les plus anciens pourraient lui opposer. D’autant qu’Abda Wone souffre de n’avoir jamais exercé de responsabilités à un niveau lui permettant de défaire les pièges propres à l’exercice d’une fonction de cette nature. Il lui reste cependant une chance de réduire la portée de ce handicap en opérant un rapprochement vers certains éléments importants des FLAM en mesure de lui apporter le soutien à même de l’aider à surmonter l’obstacle.
Le second problème sera celui du poids au sein de l’organisation. Abda Wone était surtout proche de la sensibilité des modérés qui sont presque tous partis avec la scission de 2006 après le congrès de Cincinnati. Son isolement au sein de l’organisation le met en mauvaise posture s’il devait se lancer dans cette bataille de la présidence.
Et comme pour ne rien arranger, le congrès se déroule cette année en France où ses concurrents potentiels semblent mieux implantés que lui. L’appareil du mouvement lui fera cruellement défaut. Abda Wone, combien de divisions ?
Mais si l’esprit devait vraiment être à l’apaisement et à la réconciliation, Abda serait une belle carte pour les FLAM. Il pourrait très bien incarner l’ouverture vers les autres formations et cet esprit conciliant et de franche collaboration. Son image d’homme de rassemblement lui vaut un a priori favorable surtout en dehors du mouvement où il semble jouir d’une grande popularité. Reste à savoir quel usage les FLAM ont réellement envie de faire de ces qualités.

lundi 16 mai 2011

FLAM, les hommes qui peuvent compter : Ibrahima Mifo Sow



Ibrahima Mifo Sow a été pris très tôt du virus de la lutte contre l’injustice et les discriminations en Mauritanie. Membre du MEEN où il aurait été introduit par Moustapha Ngaidé dès les débuts des années 1980, Ibrahima Mifo Sow fait son parcours aux côtés de jeunes étudiants comme Amar Abdoulaye Ba, Oumar Silèye Ba, Salah Edine Sy, Kébé Moussa (paix à son âme), Sao Aly Saidou, Aly Kane, Mamadou Abdoul Kane, Oumar Sy, Sem Amadou Demba du lycée technique, Cheikh Oumar Ba, People ou Alassane Gueye, ou encore son cousin de Djeol, Amadou Alpha Bâ (tous mériteraient une note de présentation mais le temps fait cruellement défaut). Le garçon est travailleur et prometteur. Il sait aussi se donner les moyens de l’action et investir dans le combat qu’il a choisi. Il côtoie des hommes qui vont contribuer à sa formation politique. Feu Saidou Kane (paix à son âme) en est. Ibiraahiima Abu Sal aussi. Les fondateurs des FLAM marqueront profondément Ibrahima Mifo Sow. Les sacrifices sont importants : classes désertées, examens compromis. Les conséquences aussi : certains se font renvoyer comme Oumar Silèye Bâ de l’ENS. Ibrahima Mifo se retrouve le jour de l’examen devant un sujet sur la littérature maghrébine. La surprise est de taille : plongé dans la préparation du congrès constitutif de l’UNESM Ibrahima Mifo ne s’était jamais rendu au cours dispensé par un professeur visiteur. En contrepartie, les conférences et les séminaires de formation politique accroissent sa connaissance des enjeux de la lutte.
On comprend mieux dès lors la solidité de sa formation politique et la profondeur de son engagement. Il faut ajouter à cela, le fait d’avoir côtoyé des symboles de la lutte des noirs en Mauritanie. Quand on approche Seydou Kane, Ibirahiima Abu Sal, Murtudo Joob, Ibrahima Moctar Sarr, Ly Jibril… on est sûr d’être outillé pour livrer une bataille longue, hargneuse où les cadeaux sont rares, voire inexistants.
Devenu, professeur de français au lycée de Sélibaby, Ibrahima Mifo Sow inaugure de nouveaux rapports avec la police mauritanienne. Un premier accrochage remonte à 1984. A la suite d’un mouvement de grève organisé par des élèves du lycée de Sélibaby, il est appréhendé et accusé d'en être un des instigateurs, en raison notamment de ses amitiés coupables avec Seydou Kane qui venait de séjourner dans la capitale du Guidimakha. Ibrahima Mifo sera de nouveau arrêté en octobre 1986 par la police du dictateur raciste Ould Taya qui venait de lancer la grande chasse aux noirs de Mauritanie et qui venait d’exécuter trois officiers accusés de complot. Dans le même temps, à Kaédi, des jeunes lycéens sont poursuivis pour avoir préparé un mouvement de grève. Quelques jeunes de Djeol, village d’origine de Ibrahima Mifo y sont aux côtés des jeunes lycéens de Kaédi. Quelques uns sont arrêtés. Parmi eux, Alassane Ali Dia, meneur de grève et un des rares à rester en détention après la libération des autres. L’association culturelle et sportive de Djéol voit une vingtaine de ses membres, dont Kaw Touré, se faire arrêter et conduire au poste. Le jugement prononce des peines allant de 2 à 6 mois de prison. Ibrahima Mifo en prend pour six mois en même temps que Alassane Ali Dia ; son futur camarade du bureau des FLAM Kaw Touré en prend pour quatre.
Mais pudique, Ibrahima Mifo n’en fera pas un trophée et ne s’extasiera pas sur une pseudo conscience politique précoce. Il sait le fait tristement banal et ordinaire sous Oud Taya. Pas de quoi fonder un mythe là où d’autres ont donné plusieurs années voire leur vie.
S’ouvre ensuite un long exil pour le professeur de français qui s’installe dès 1987 en Côte d’Ivoire pour quelques années avant d’atterrir aux USA. Une section est ouverte en Côte d’ivoire. Avec l’aide de Gorgui Sarr et Abdoul Aziz Kane, Ibrahima Mifo renforce le front et parcourt la Côte d’Ivoire. Il en fera de même plus tard avec le président Samba Thiam venu parcours le pays de Houphouet Boigny où ould Taya avait tenté un travail de sape.
Ibrahima Mifo est un homme mystérieux et difficilement pénétrable. Ce qui ne l’empêche pas d’être courtois. En plus d'être intellectuellement de commerce facile, l'homme est méthodique et rigoureux. Il est la cheville ouvrière de l'Organisation ; celui qui organise les cellules depuis la base. Il est aujourd'hui une pièce maitresse, un élément incontournable dans ce qui sera l’avenir du mouvement.
De plus, Ibrahima Mifo Sow qui aime le travail de l’ombre, loin des lumières et des fanfares est un homme qui peut faire consensus. Ibrahima Mifo est en effet un homme discret et effacé, qui fait son travail loin du bruit et de l’ostentation. Ses détracteurs ont beau jeu de lui reprocher son exil ivoirien et le long silence qui s'ensuivit. Mais le même reproche peut être fait à beaucoup d’autres. Les CV ne sont pas des courants continus sans interruption. Peut-on raisonnablement reprocher à un militant qui a donné quand il le fallait, de s’accorder un répit soit pour laisser d’autres montrer leur talent, soit tout simplement pour se construire financièrement et socialement ? Ce combat ne nourrit pas son homme et il n’est pas facile de mener de front et en parallèle la guerre contre les injustices et la guerre contre la marmite. Et le passage en Côte d’Ivoire n’a pas été si inactive que ça.
Ibrahima Mifo Sow a longtemps jouit de la confiance du camarade président Samba Thiam. Sa connaissance des instances et du fonctionnement du mouvement, sa foi en ce combat qu’il a épousé depuis près de trente ans, son tempérament et ses positions le plus souvent équilibrées en font un présidentiable crédible. Le fait qu’il ait évité les luttes fratricides et les combats de clans seront un atout pour rapprocher toutes les sensibilités de la lutte pour la justice en Mauritanie. On voit mal comment il pourrait échapper à ce destin dans un proche futur. Si les choses devaient se passer suivant les normes et la logique des intérêts du combat, Ibrahima Mifo Sow fera partie du podium des présidentiables des FLAM lors du prochain congrès si, comme cela semble se confirmer, le président Samba Thiam rendait le tablier. Si Samba Thiam devait rester, Ibrahima Mifo devrait quand même rester la pièce centrale qu’il a été jusqu’ici.


vendredi 13 mai 2011

FLAM, les hommes qui peuvent compter : Kaaw Tokossel Touré.

Ce natif de Djeol fait partie de la jeune génération qui arrive juste après les pionniers qui ont crée et lancé les FLAM pour publier ensuite le Manifeste du Negro africain opprimé en 1986. Kaaw Tokossel Touré est alors jeune élève au lycée de Kaédi. Avec d’autres jeunes négro-africains membres ou non des FLAM, la contestation s’organise après les vagues d’arrestations de la fin de l’année 1986. Plusieurs lycéens sont arrêtés et conduits au poste. Kaaw Touré en fait partie. Interné au poste de gendarmerie de Kaédi, il subit comme tous ses compagnons et comme il était de commune avec la police de Ould Taya, des séances de torture. La détention durera quelques mois. A la sortie de prison, des jeunes lycéens s’apprêtent à organiser d’autres manifestations. Parmi eux, Bocar BA, Habibou Wone dit Philo, Ousmane Diallo dit Ousmane Soyo, Ousmane Kamara dit Ousmane Ndiyam Jeeri, et d'autres dont Poullori ne se rappelle plus le nom. Kaaw Touré est de nouveau de l’aventure. Mais à la veille, ayant eu vent de rumeurs faisant état dune nouvelle arrestation, Kaaw Touré et Ousmane Kamara traversent discrètement le fleuve et se retrouvent du côté sénégalais. C’est le début d’un long exil qui continue encore. A Kaédi, des compagnons de Kaaw Touré sont arrêtés et torturés, comme Habibou Philo Wone dont la famille sera déportée d’ailleurs quelques années plus tard. Les plus âgés n’ont guère plus de vingt ans, la plupart entre 17 et 18ans. Age précoce mais courant dans des situations où la répression et les injustices opèrent comme de puissants accélérateurs de maturation.
A Dakar, le jeune Kaaw Touré rejoint les structures de l’Organisation qui prennent le relais de la direction décapitée. Un noyau mène de façon collégiale la politique des FLAM autour de Cherif Ba, Boubacar Diagana et Ciré Bâ. Ce dernier s’occupe, en outre, de la communication et fait office de porte-parole de l’Organisation. A ses côtés Kaaw Touré fait ses premiers pas comme adjoint à la communication. La distribution des communiqués et certaines missions dans les camps lui sont confiées. Kaaw Touré s’en acquitte avec enthousiasme et bonheur. Ceux qui ont connu l’enfant de Bilbassi durant ces années le décrivent comme un monsieur souriant, courtois, disponible, toujours de bonne humeur et à la vie simple.
Début des années 90, les détenus de Oualata sont libérés après avoir payé un lourd tribut, laissant sur place quelques compagnons de route (Tène Youssouf Guèye, Ba Oumar, Ba Abdoul Khouddouss paix à leur âme). Samba Thiam rejoint Dakar tout comme Mamadou Sidi Bâ, ardent défenseur du centralisme démocratique, Pâthé Bâ et Mamadou Bocar Bâ. Au congrès de Dakar, le premier prend la tête du mouvement avec l’appui décisif du second et instaure une direction verticale qui remplace la coordination collégiale. Bienvenue au centralisme démocratique. Exit donc Cherif Bâ, Boubacar Diagana et Ciré Ba qui prennent plus tard le chemin de l’Occident.
Le jeune Kaaw Touré se voit alors confier plus de responsabilités. L’activisme des FLAM prend une ampleur telle qu’elle en arrive à gêner les relations entre la Mauritanie et le Sénégal. La presse sénégalaise relaie abondamment des rumeurs d’extradition qui menacent de frapper le porte-parole des FLAM. Kaaw Touré vit une nouvelle clandestinité dans la clandestinité et joue à cache-cache avec les autorités sénégalaises.  L’affaire connaît son épilogue avec une extradition vers…la Suède en 1999.
En Europe, Kaaw Touré poursuit son engagement comme à Dakar. Le boom d’internet lui donne l’occasion d’amplifier le combat. C’est alors que nait le site flamnet pour diffuser la propagande de l’Organisation. C’est même le seul vrai instrument vivant et fonctionnel aux mains des FLAM aujourd’hui, surtout auprès de la diaspora et de l’élite ayant accès aux moyens de communications modernes. Mais c’est aussi de là que démarre la transformation de Kaaw Touré.
Aux côtés du Kaaw Touré affable et courtois de Dakar, nait et grandit progressivement un Kaaw Touré virtuel qui ne s’embarrasse pas de certaines règles de courtoisie, d’éthique et de bienséance. Le Kaaw Touré de Kaédi et de Dakar a eu des lauriers pour ce qu’il est et vaut : un combattant sincère, engagé, tout dévoué à La Cause, non parce qu’il est supérieur ou plus engagé que d’autres. Le Kaaw Touré virtuel doté d’un outil à double-tranchant se laisse griser petit-à-petit. Le site devient un ring virtuel où des cagoulés professionnels (Poullori en connaît un rayon kay) viennent copieusement injurier sans limites des personnes qui n’ont que le tort de choisir des chemins différents. Le Kaaw Touré réel a beau jeu d’appeler les victimes pour jurer son impuissance devant la religion de la liberté d’expression, trop facilement assimilée en l’occurrence à la liberté de diffamer et d’injurier. Ou même de prendre un malin plaisir à se prêter lui-même au jeu des pseudos multiples au point se s’y perdre parfois.
Pourtant Poullori sait que ce n’est pas si compliqué que ça de refuser de publier un article. Il suffit juste à Kaaw Touré de faire exactement comme il l'a fait avec certains articles de Poullori. Ce n’est pas plus compliqué. Sa responsabilité reste très largement engagée. Quoi qu’il voudra en dire, Kaaw Touré restera le principal responsable des dérives observées sur le site et il aura fort à faire pour se débarrasser de cette image. Ce qui est reproché à Kaaw Touré ce n’est pas de laisser les opinions s’exprimer librement -bien au contraire- mais bien de laisser proférer des injures sur la vie privée, l’invective, l’agression et un climat de terreur pour tout celui qui a l’outrecuidance de penser différemment.
Avec flamnet, bien souvent l’énergie a plus été dirigée vers des adversaires putatifs que vers des ennemis réels et identifiables. Avec cet épisode, Kaaw Touré s’est fait trop d’ennemis pour pouvoir conduire les affaires des FLAM dans un esprit apaisé et consensuel.
Mais comme Poullori l’a écrit plus haut, l’enfant de Bilbassi a énormément donné à La Cause. Cela ne le dédouane pas cependant de l’obligation de monter la garde pour éviter la dispersion des forces. Poullori dira même que compte tenu de son passé et de son apport, Kaaw Touré se doit de montrer le chemin en faisant comprendre aux tireurs embusqués que les FLAM ne tirent aucun intérêt à s’associer ou à laisser courir des pratiques aussi contestables.
Il n’y aucun doute que malgré cette tâche sur son parcours, le guide de Bilbassi est appelé à jouer un rôle majeur dans les FLAM d’après congrès. Mais à moins de changer son fusil d’épaule, Poullori s’interroge sur l’opportunité de lui laisser la gestion du site. Poullori reconnaît que le site est «l’enfant» de Kaaw Touré. Mais il est peut-être plus opportun de confier son évolution à quelqu’un de moins marqué par les conflits qui ont parcouru la vie de flamnet depuis sa naissance. Ces mêmes conflits qui assombrissent les chances pour Kaaw Touré d’être le président qui va amorcer le rapprochement avec les organisations sœurs qui poursuivent le même objectif. Si bien sûr telle était l’orientation retenue par le congrès.

Quelques commentaires de Poullori avant un nouveau texte bientôt sur Poullori.blogspot.com

Après une petite accalmie, Poullori va bientôt proposer une nouvelle note sur les hommes du futur congrès des FLAM. Comme d'habitude, Poullori va recevoir une pluie de réactions dans un sens comme dans l'autre.

Pour exemple, après la note au sujet de Habsa Banor, Poullori a reçu des commentaires d'individus étonnés que soient passés sous silence l'attitude de Habsa Banor à Cincinnati. Poullori a déjà fait savoir qu’il avait fait le choix délibéré de présenter les aspects positifs des personnes dont il brossait le portrait. Et pour Habsa, autant dire que l'exercice a été des plus aisés : Poullori ne s'est pas forcé pour lui trouver les qualités décrites. Poullori voue le plus grand respect à cette femme contrairement à tout ce qui peut se dire à son sujet et que Poullori n'a jamais pu vérifier. Poullori prie les lecteurs de ne pas lui en vouloir de ne parler que de ce qu'il sait ou a vu ou qu'il a pu vérifier auprès de diverses sources. Pour les compléments et les corrections merci d'adresser vos réclamations au service après-vente des articles à Funeere Poullori qui avait pris le parti d'apporter sa contribution au débat sous cette forme. Pour sa part, Poullori ne dira rien de ce qu'il sait de la vie privée des gens (ça n'intéresse personne), ni des choses qui pourraient griller qui que ce soit qui d'une façon ou d'une autre a été, est ou sera utile au combat.

Pour la suite, des notes sont déjà rédigées sur cinq personnalités que vous découvrirez dans les jours à venir inchaallahou taala. Comme pour les précédents, si Poullori a porté son choix sur elles c'est qu'elles ont beaucoup apporté au mouvement même si parfois (aujourd’hui encore pour certains), ils ont en même temps sérieusement ralenti la marche de l'Organisation vers la réalisation de ses objectifs. Pour Poullori, tout n'est ni tout noir, ni tout blanc.

Parfois, les lecteurs vont être surpris et vont franchement rigoler soit en découvrant jusqu'où ils ont pu se tromper sur Poullori, soit pleurer à chaudes larmes de devoir se convaincre que décidément l'incorrigible Poullori se paie leurs têtes. Poullori s'en ira traçant sa route sans se laisser distraire car Poullori waraani hoore (n'a pas commis de meurtre). La seule chose qui trouve grâce aux yeux de Poullori c'est le débat d'idées sur le présent et l'avenir du combat sur fond de rappel d'un passé qui sert de référence. Poullori ne désespère pas de voir certains de ses lecteurs définitivement accepter l'idée que Poullori n'est mû que par le désir de provoquer un débat sur la meilleure façon de conduire cette lutte. Sans esprit de chapelle ni volonté de nuire. Sans invectives ni insultes. Donc si tout rentre dans l’ordre, Poulori vous proposera un texte aujourd’hui même inchaalaahou Taala.

PS : Pour les interpellations publiques et les assignations à comparaître transmises par voie d’huissier, Poullori en accuse bonne réception et demande un report d’audience. Mais Poullori ne répond qu’aux interpellations respectant l’esprit de la discussion et du débat. Poullori ne connaît pas de réno ni de renégats. Poullori ne connaît que des hommes se battant pour une cause juste de part et d’autres des camps politiques.

Poullori présentera enfin une synthèse ainsi que l’épilogue, avant d’envisager la suite à donner à tout ça. En attendant, Poullori demande respectueusement à ceux qui ne peuvent pas s’empêcher d’insulter et de manquer de respect aux autres, de ne pas lui en vouloir d’ignorer leurs agitations en considérant cette invitation de Alpha Amare que Poullori se garde de prendre cependant à son compte même sil n’en pense pas mais : «Ce débat ne vous convoque pas ; car sans mépris aucun, vous n’êtes pas de niveau. Attendez le temps de l’injure, de l’anathème et des bas-fonds de l’intellect pour écrire ; vous y serez plus à l’aise.» Apha Amare dans La réponse par le chœur des vierges éplorées.

lundi 9 mai 2011

FLAM, les hommes qui vont compter: Habsa banor Sall (remanié)

Au moment où les portes se refermeront sur le 7ème congrès des FLAM, Habsa Banor Sall aura vécu sa 22ème année de déportation des terres de Mauritanie. C’est en effet le 29 mai 1989 que cette femme de prisonnier politique, militante de la première heure et mère de famille va être arrachée à la terre de ses ancêtres et à ses jeunes enfants pour être mise sur les chemins de l’exil.  Ce jour-là, elle est littéralement kidnappée par la police politique pour être conduite illico presto vers la frontière sénégalaise. L’épreuve est des plus rudes. Mais Habsa Banor ne se laisse pas démonter. Par le passé, elle avait démontré sa capacité à relever les défis en faisant son entrée à la prestigieuse Ecole Nationale d’Administration et de Magistrature de Dakar (elle serait la première mauritanienne à le faire) avant de regagner la Mauritanie. C’est le lieu pour Poullori de saluer le travail remarquable fait par ces femmes en exil. Au plus fort de la crise, le régime criminel et raciste de Ould Taya ne s’est pas contenté de chercher à briser la nuque des négro-africains de Mauritanie. Il a surtout cherché à castrer psychologiquement cette composante nationale. Ce n’est pas remuer le couteau dans la plaie que de rappeler les viols subis par des dizaines de femmes, les humiliations quotidiennes, les privations… En essayant de frapper l’homme noir mauritanien sur ce point très sensible de la protection de la femme, le pouvoir de Ould Taya avait cru pouvoir faire douter le noir de sa condition d’homme et l’humilier devant la femme. C’était mal compter avec la nature de ces femmes. Celles-ci se noueront solidement les reins avec leurs pagnes et tiendront fermement les positions momentanément abandonnées par les hommes. Les femmes de l'AFMAF avec à leur tête Mariam Kane sont de cette catégorie. Poullori peut citer aussi les veuves dont Diary Toumbo, la courageuse veuve du lieutenant de vaisseau Sall Oumar, lâchement assassiné à Inal. Comme Hapsa Banor, il y avait aussi à Dakar une jeune étudiante qui conduisait études universitaires et militantisme politique dans des conditions des plus difficiles. Il s’agit de Safi Wane.
Mais contrairement à cette dernière qui s’est effacée aujourd’hui (sauf quelques rares apparitions), Habsa Banor poursuit un militantisme actif après avoir rejoint la France au début des années 1990, quelques temps avant son mari, libéré entretemps des griffes de Ould Taya et de son funeste projet. Habsa Banor gravira les marches de l’organisation jusqu’à devenir Secrétaire Nationale aux relations extérieures.
Habsa est une militante disciplinée. Pour le savoir, nul besoin de militer avec elle par exemple à l’Association des Femmes Mauritaniennes du Fleuve (AFMAF). A voir les positions apolotiques que prend cete association et la manière donc Habsa Banor relaie son combat y compris quand ses positions n’épousent pas celles des FLAM, on réalise quel effort cela a dû lui coûter.
Marquée au plus profond de sa chair, Hapsa Banor est une courageuse battante qui a su épauler son mari et tenir ferme les rennes du foyer et du combat de son mari quand celui-ci fut privé de sa liberté. C’est elle qui, d’après son mari, a par exemple sauvé in extremis les documents qui aideront à rédiger et publier la thèse puis le livre sur la Mauritanie du Sud. Elle a su être pour son mari, dévoué corps et âme à La Cause, « un socle moral et matériel».
Si, comme on l'entend souvent prétendre, cette militante appelée aussi La dame de fer, dispose d’une main de fer, elle doit bien la dissimuler dans un épais gant de velours. Poullori doit à la vérité de dire que d’après ce qu’il a vu et su, Habsa Banor est une dame qui a une façon de voir bien tranchée mais qui reste ouverte à la discussion et au débat. C’est une femme disponible qui sait défendre ses positions avec opiniâtreté sans pour autant vexer ou mépriser son vis-à-vis. Elle est agréable et presque accommodante en toutes circonstances. Elle a l’avantage de partager la vie d’un des principaux rédacteurs du Manifeste (d’aucuns disent qu’elle y a elle-même activement participé) et figures emblématiques de la lutte pour l’émancipation des Noirs de Mauritanie. Elle est donc bien outillée pour faire maintenir au mouvement ses principes fondateurs.
Habsa Banor pourrait faire une bonne présidente. Il lui faudra pour cela se mettre au dessus des clivages et briser cette image de femme de clan. Les partisans de l’ouverture peuvent trouver en elle une interlocutrice de choix ; de leur côté, les animateurs de l’aile dure dont on la dit proche seraient rassurés de la voir prendre du galon. A la condition qu’elle s’émancipe de l’influence des uns et des autres.
Habsa Banor a fait ses preuves. Elle sera tout sauf une femme-alibi. Avec elle, l’organisation ferait d’une pierre deux coups : avoir la femme qu’il faut à la place qu’il faut ; refaire son image et donner un signal fort de changement. Mais les esprits y sont-ils préparés ?
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Texte remanié:
Des erreurs importantes se sont glissées dans le texte initial, obligeant Poullori à le remanier :
Diari Toumbo est la veuve de Oumar Sall, non de Abdoulaye Sall.
Habsa Banor Sall a fait l’ENAM avant son retour en Mauritanie où elle servira notamment dans les Douanes avant son expulsion vers le Sénégal. Poullori, pressé par le temps, vous prie de l’en excuser.