samedi 30 avril 2011

FLAM: les hommes qui peuvent compter. Cette semaine Oumar Moussa Ba.

Comme promis, Poullori donne cette semaine sa présentation des candidats potentiels à la succession de Samba Thiam dont le départ semble à l’ordre du jour du prochain congrès des FLAMs qui se tiendra à la fin du mois de mai en France. Les commentaires de Poullori seront basés sur l'histoire du mouvement et surtout ce qu’il symbolise. Car ce dont il s’agit ce n’est pas une chose banale : nous avons payé cher notre appartenance, notre soutien, notre proximité ou notre sympathie pour un mouvement qui se bat pour que la place des noirs ne soit pas négligée en Mauritanie. Donc changer la direction d’un tel mouvement doit tenir compte de beaucoup de facteurs dont principalement les aptitudes, les caractères, les tempéraments… de ceux qui vont avoir à assurer la continuité. Ce principe est valable même dans l'hypothèse où finalement Samba Thiam viendrait à rester à la tête du mouvement. Les FLAMs ont besoin de tous les bras et de tous les cerveaux qui se battent pour les mêmes objectifs même s'ils ne s’aiment pas, même s'ils ne se supportent pas. C’est pourquoi, Poullori commence ce panorama par des hommes de grande valeur, qui ont beaucoup donné aux FLAMs et qui y ont plus que jamais leur place.

  1. Oumar Moussa Ba.

" Je n'ai pas fui la dictature de TAYA pour en accepter une autre ! ", C’est par cette sentence amère OMB justifie sa démission des FLAMs le 19 mai 2006. Il faut dire que le vice président du mouvement s’était vu notifier une suspension de trois mois pour avoir osé se rendre en Mauritanie après la chute du dictateur Ould Taya (contrairement à la lettre du secrétaire à lorganisation, des membres éminents du mouvement se sont rendus en Mauritanie avant et après). Dans le courrier de notification de la suspension, le secrétaire à l’organisation qualifiait de "vacances joyeuses" ce qui était en fait un voyage pour aller se recueillir sur la tombe d'une mère ; de plus, dans la même période, les mauritaniens cherchaient à organiser le futur après la nouvelle donne consécutive au renversement du dictateur honni.  La sanction paraissait d’autant plus lourde qu’à l’épuisement de la suspension, OMB n'a pas été réintégré dans ses fonctions de vice président. Cette décision faisant suite à la fin de non recevoir réservée à sa lettre de recours de la décision de suspension, OMB jugeait qu’il n’avait plus rien à partager avec ses compagnons qui le bannissaient.
Pourtant, OMB a donné au moins autant, si ce n’est plus, que tous ceux qui ont décidé de le mettre en quarantaine d’un mouvement qu’il a fondé avec d’autres. Membre de la famille de l’éducation nationale, Oumar Moussa Ba a vécu aux premières loges les événements identitaires de 1966 avant de devenir trésorier de l'UDM, une des entités ayant fondé les FLAMs. Rescapé du mouroir de Walata, OMB préside le 3eme congrès des FLAMs qui porta Samba Thiam à la tête du mouvement. Devenu Secrétaire Général puis Secrétaire Général de la section Europe OMB occupera le poste de vice président des FLAMs jusqu’à sa démission.
Homme pondéré, consensuel et ouvert, Oumar Moussa Ba n'en est pas moins intransigeant quand il s’agit de défendre la vision d'une Mauritanie plurielle et égalitaire. Il n’est dès lors pas surprenant qu’un de ses ouvrages largement diffusé porte le titre de Noirs et beydanes en Mauritanie : l’école creuset de la nation ? Cette idée qu’il se fait de la Mauritanie pourrait être décisive dans le tournant qu’amorcent les FLAMs, 28 ans après leur création. En effet, alors que le mouvement souffre d'une campagne de diabolisation savamment entretenue par les services de renseignements mauritaniens noyautés par les franges les plus nationalistes et les plus racistes de l’aile arabe, une vision consensuelle et ouverte tout en restant ferme et inflexible sur les fondamentaux (justice, égalité, partage juste des responsabilités et des pouvoirs entre toutes les nationalités…) aurait été d’un grand secours. Seul hic et il est de taille : Oumar Moussa Bâ a démissionné du mouvement en 2006 pour se réfugier dans une mosquée. Va-t-il troquer son chapelet contre un bâton de pèlerin et par le fusil du combattant pour la cause qui le fait courir depuis près de 50 ans ? Cinq ans après, les FLAMs vont-elles se surpasser et faire la paix avec un homme qui leur a tant apporté et qui a encore tant à apporter ? Les FLAMs qui savent que les motifs de l’exclusion de Oumar Moussa Ba auraient pu s’appliquer à d’autres (Kaw Touré et Ibrahima Sall en tête) auraient tout à gagner à sonner le rassemblement en ramenant à la maison tous les fils prodigues qui sont autant d’enfants prodiges. Poullori qui se méfie des certitudes pense que cette hypothèse est très peu probable, hélas pour la cause.

 ***
Courrier des Flams justifiant la mise en quarantaine de Oumar Moussa Ba.


1- Le fait accompli :
 Le lundi 6 Février 2006, le camarade Oumar Moussa Bâ a adressé au Président des FLAM, par e-mail, une note laconique qui disait : « Bacc, j’ai décidé de partir en Mauritanie. Donne-moi tes recommandations ». Le Président l’appelle pour en savoir davantage sur cette décision pour le moins inattendue. En fait d’explications, le Président s’entendra dire qu’il s’agit d’une «affaire privée» à propos de laquelle le Camarade Oumar Moussa BA estime qu’il n’a besoin de l’avis de personne. Quand le Président l’a contacté, le camarade avait déjà pris son billet, averti ses “parents” en Mauritanie de son arrivée et commencé à recevoir les «commisssions» pour le pays.

2- Le refus du compromis :
Le camarade Oumar BA n’a voulu rien concéder ni au président qui lui a demandé de reculer la date de son départ (en lui proposant si nécessaire le remboursement du prix de son billet) pour permettre une meilleure concertation sur le sujet, ni aux intermédiaires dépêchés auprès de lui par le Président qui ont tenté en vain de l’amener au moins à changer l’itinéraire de son voyage. C’est pour entourer ce voyage d’un peu plus de discrétion qu’il lui a été même proposé de passer par le Sénégal au lieu d’arriver par Nouakchott, avant de se rendre à Bababé pour repartir par Nouakchott.
Ce refus de compromis, le Camarade Oumar BA le confirmera encore à l’occasion de la réunion du Bureau Exécutif National convoquée expressément ce 11 Février 2006 pour la circonstance. D’ailleurs, Oumar Moussa BA ne terminera pas la réunion prétextant qu’il avait des visiteurs venus lui faire leurs « aurevoirs ».

3- Un acte qui discrédite :
 Jamais avant Oumar Moussa BA, un membre en fonction du BEN ne s’était rendu en Mauritanie. Cette initiative personnelle crée ainsi un dangereux précédent en ce qu’il ouvre la voie à toutes les indisciplines. Les premiers responsables sont de fait des modèles dont les comportements devraient pouvoir inspirer les militants de base.
Ce voyage en Mauritanie constitue une violation flagrante des principes fondateurs de notre Organisation que sont le renoncement, la discipline, l’humilité et la crédibilité. Par ailleurs n’est-ce pas un soutien éloquent qu’il apporte aux nouvelles autorités putschistes et à tous ceux qui prétendent, contre l’avis des FLAM, que le processus en cours en Mauritanie est suffisamment crédible pour que tout le monde rentre ? Puis, quel crédit peut-on avoir encore auprès des refugiés et les déportés auxquels on recommande le refus de tout retour clandestin, s’ils s’aperçoivent qu’un responsable de premier plan des FLAM n’hésite pas à s’offrir des vacances joyeuses au pays ? Enfin, cette malencontreuse visite en Mauritanie est tout simplement choquante sur le plan éthique : un aller-retour paisible en exil !

Conclusion :
 Il est du devoir de chacun de nous d’assumer la sincérité de notre engagement. Nous avons choisi les FLAM, nous avons l’obligation d’en accepter les contraintes disciplinaires. Parce que l’idéal que nous poursuivons en vaut la peine.
La lutte doit continuer.
Le Secrétaire National à l’Organisation.
Ibrahima Mifo Sow

mercredi 27 avril 2011

Le président des FLAM, sur le départ ? Salut militant !

Un bruit de plus en plus insistant annonce le départ de Samba Thiam de la tête des FLAMs au prochain congrès qui se tiendra à la fin du mois de mai en France. L’information avait été donnée par kassataya.com puis par avomm.com. A ce stade, Poullori ne peut ni la confirmer ni la démentir. Ce que Poullori en sait cependant, c’est que le camarade-président Samba Thiam avait fait connaître son agacement déjà… au congrès de Cincinnati en 2005. Quand il prit la parole ce jour-là, il fit part de sa grande déception par rapport à l’attitude de certains de ses compagnons. On se souvient qu’il avait commencé par les plus grands, son groupe d’âge (fedde lahal) : Oumar Moussa, Moussa Sidi, Mamadou Bocar, les Sall… C’est un Samba Thiam très amer qui relata, ému aux larmes, l’accueil qui lui fut réservé lors de son séjour en France pour participer à la fête de l'Humanité. Poullori rappelle qu’à l’époque Samba Thiam portait à bras le corps le mouvement dans les rigueurs de la vie de réfugié au Sénégal. Nombreux sont alors ceux qui s’étaient défilés quand il leur demanda de l'aide pour prolonger son visa en vue de se soigner. Le président Samba Thiam poursuivit son discours en s'en prenant aux militants qui, forts d’un diplôme universitaire, d’un doctorat… pensaient pouvoir se contenter d’écrire un article ou deux pour s’estimer militant ou combattant acharné. Le président n’avait pas été tendre non plus avec les militants par le verbe (ou par l’écrit) alors que le combat demandait plus d’engagement et plus de sacrifices. Pour ces derniers, il suffit d’envahir les sites et les fora pour se faire passer pour un révolutionnaire. Quelques uns profiteront du contrôle d’un site ou d’un blog pour livrer une véritable guérilla cybernétique même à des militants du mouvement ou de mouvements frères qui ont le malheur de leur faire "une concurrence" qui ne se développe que dans leurs esprits. Ça c’est ce que Poullori sait et qui n’est pas contestable.
Ce qui peut être contesté par contre (parce que par honnêteté Poullori doit avouer qu’il n'a pas pu le confirmer), c’est que le président serait (souligner : serait) plus récemment très déçu de l’attitude de certains cadres du mouvement qui auraient presque fait capoter son projet de tenir le congrès en Mauritanie et non à l’étranger. Parmi eux, des successeurs potentiels qui résident en Suède, en France ou aux USA. Ses relations seraient plus que froides avec l’un d’entre eux, peut-être à cause des températures extrêmement basses qui frappent les pays du nord de l’Europe.
Quelle que soit la décision du président Samba Thiam, Poullori saisit l’occasion de ce congrès du tournant pour saluer la valeur exceptionnelle du camarade président Samba Thiam. Il a tenu le mouvement durant les moments les plus sombres de l'histoire de la Mauritanie et n'a jamais varié dans ses convictions. Il faut dire qu’à la différence de certains qui se complaisent dans l’exil, Samba Thiam a fait un grand sacrifice en choisissant de partir. S'il était resté en Mauritanie comme certains de ses anciens compagnons d’infortune du mouroir de Oualata (Paix à votre âme Alassane Oumar Bah, Tèn Youssouf Guèye, Abdoul Ghouddous Bâ, Tabsirou Djiggo ; maudit soit Ould Taya), il aurait facilement pu conduire le mouvement d’affirmation de l’identité noire en Mauritanie et fédérer le combat pour le faire avancer considérablement. Il aurait certainement souffert mais pas plus que ce qu’il connaît dans son exil lointain. Il aurait sans aucun doute pu enlever une mairie, un poste de député ou de sénateur comme d’autres (Tijane Koita, Kébé Abdoulaye, Ibrahima Sarr). Inspecteur de l’enseignement, il aurait pu aussi gagner dignement sa vie sans avoir à se compromettre dans quoi que ce soit.
Quelques zones d’ombres subsistent cependant. Comment réaliser depuis les USA et l’Europe ce qui n'a pas été fait plus près, à Dakar ? Quel bénéfice tirer de l’abandon ou de l’éloignement des camps de réfugiés ?
Par ailleurs, l’action du camarade-président souffre de n’avoir pu établir la jonction avec les organisations, structures, mouvements ou parti qui opèrent à l’intérieur du pays. Une collaboration intelligente aurait pu pallier l’absence des FLAMs sur le terrain, car si une lutte peut être pilotée de l’extérieur, il faut un moment ou un autre qu'elle soit exécutée sur le terrain des opérations. Les relations compliquées (Poullori préfère le dire comme ça) qu’il entretient avec Ibrahima Moktar Sarr ne lui ont certainement pas facilité la tâche. Mais les deux auraient pu taire leurs égos pour l’intérêt de la cause qu’ils défendent sincèrement tous (Poullori reviendra inchallah sur la nature de ces relations entre Samba Thiam et Ibrahima Sarr).
De plus, Samba Thiam n'a pas su retenir des cadres et des tôliers extrêmement importants à la lutte commune : Feus Saidou Kane et Mourtodo Diop n’auraient jamais du quitter ce monde ailleurs que dans les FLAMs si certains sectaires qui prennent le mouvement en otage ne les avaient poussés dehors. Samba Thiam n’aurait jamais dû laisser les rénovateurs quitter le mouvement pour faire place nette à ces mêmes sectaires. Samba Thiam n’aurait jamais dû accepter l’exclusion de Oumar Moussa Ba parce que les mêmes sectaires l’ont voulu alors même que les mêmes se sont rendus en Mauritanie depuis (Poullori le sait et pourrait citer des noms, mais Poullori préfère éviter). En laissant la voie libre à ces sectaires (dont le foyer originel se trouve en région parisienne), il a donné les rênes idéologiques du mouvement à ceux qui façonnent la face la plus hideuse, la plus répugnante, la plus repoussante du mouvement ; au point de noyer sous le brouhaha toutes ses belles réalisations, tous les beaux et nobles idéaux défendus par les FLAMs. Les choses ont alors été gérées avec le cœur, comme si on disait à ceux qui invitaient au débat et au changement de style et de stratégie : "si vous n’êtes pas contents allez-vous-en !"
Il faut que le camarade président réfléchisse bien avant de passer la main : qui va lui succéder ? Qui peut tenir ce mouvement dans un moment aussi crucial ? En aura-t-il l’envergure ? Les moyens ? Est-ce le moment pour partir cher président ?
Pour aider à y voir clair, Poullori proposera bientôt un tour d'horizon des candidats potentiels.
En attendant, Poullori dit : Bravo quand même et chapeau bas seydi Thiam.

samedi 9 avril 2011

Au cœur du prochain congrès des FLAM !


Le congrès des FLAM approche à grands pas (fin mai si tout va bien). Il faut espérer que le mouvement évite cette fois-ci les pièges du dernier congrès de Cincinnati. En principe, ce congrès devra se pencher sur deux choses essentielles :
-         La révision de la stratégie
-         La succession de Samba Thiam et le renouvellement de la classe dirigeante.

Pour ce qui est du premier point, Poullori espère vivement que cette fois-ci nous n’allons pas jouer encore à cache-cache et faire comme si rien ne s’est passé toutes ces dernières années. Il faut que le mouvement regarde les choses en face et apporte une réponse à la lancinante question de l'occupation du terrain.
Soit, les animateurs du mouvement font comme Poullori qui, conscient de la cherté du yaourt en Mauritanie, des difficultés d'y trouver un travail décent et bien rémunéré…, a choisi de rester loin du terrain –du moins physiquement- tout en s'y rendant de temps à autre (ah woy ! ah oui !).
Soit, le mouvement accepte de développer des relations saines de franche collaboration avec les structures qui sont courageusement entrain de dire tout haut en Mauritanie ce que nous disons ici. Ce n'est quand même pas compliqué dès lors que nous partageons les mêmes objectifs.
Soit enfin, le mouvement décide d'organiser son retour en Mauritanie pour se confronter aux dures réalités comme tous les autres qui ne sont pas plus "garçons" que nous (Kadiata Malik Diallo, Ibrahima Moktar Sarr, Biram Ould Dah, Boubacar Ould Messaoud…). Mais attention ! Rentrer en Mauritanie ne signifie pas qu’il faudra aller s'y installer définitivement tout de suite! Le mouvement peut y installer des structures autonomes (je ne parle pas des fantomatiques cellules dormantes qui n'existent que dans la tête de quelques illuminés manipulateurs !). Les autres sont libres de faire comme Poullori en restant en occident ; ce n'est quand même pas une honte d'aimer les yaourts, les jus de fruits et les conditions de vie légèrement –mais quand-même- plus acceptables que celles de la Mauritanie ! Mais encore faut-il l'assumer plutôt que de vouloir se donner bonne conscience en faisant semblant de combattre alors qu'il n'en est rien ! Se contenter de faire le minimum syndical en prétendant se battre c'est vraiment malhonnête et injuste envers toute une communauté qui voit ses espoirs s'envoler au fil du temps pendant que d'autres font semblant de fustiger un exil dont ils font semblant de nier les dorures tout en y restant intimement attachés !

Quant à la succession de Samba Thiam, elle risque de donner lieu à une foire d’empoigne mémorable. Poullori sait que le mouvement essaie de contester la nouvelle mais sauf retournement spectaculaire, Samba Thiam ne sera pas de la partie. Les raisons en sont multiples : Samba Thiam est extrêmement déçu par certains animateurs du mouvement et ce depuis plusieurs années. D’aucuns disent même qu'il s'est senti trahi par certains qui ne savent pas aller au-delà des simples mouvements de manche. Poullori y reviendra dans un prochain post inchallah. On voit déjà quelques personnes se bousculer aux portillons mais Poullori dit attention : diriger les FLAM n'est pas une mince affaire. Il ne suffit pas de vouloir. Il faut savoir et pouvoir. Certains choix risquent fort de signer l'acte de décès du mouvement et ce serait une catastrophe. Poullori reviendra sur les candidats potentiels, leurs forces, leurs faiblesses… dans les semaines à venir inchallah.