mercredi 27 avril 2011

Le président des FLAM, sur le départ ? Salut militant !

Un bruit de plus en plus insistant annonce le départ de Samba Thiam de la tête des FLAMs au prochain congrès qui se tiendra à la fin du mois de mai en France. L’information avait été donnée par kassataya.com puis par avomm.com. A ce stade, Poullori ne peut ni la confirmer ni la démentir. Ce que Poullori en sait cependant, c’est que le camarade-président Samba Thiam avait fait connaître son agacement déjà… au congrès de Cincinnati en 2005. Quand il prit la parole ce jour-là, il fit part de sa grande déception par rapport à l’attitude de certains de ses compagnons. On se souvient qu’il avait commencé par les plus grands, son groupe d’âge (fedde lahal) : Oumar Moussa, Moussa Sidi, Mamadou Bocar, les Sall… C’est un Samba Thiam très amer qui relata, ému aux larmes, l’accueil qui lui fut réservé lors de son séjour en France pour participer à la fête de l'Humanité. Poullori rappelle qu’à l’époque Samba Thiam portait à bras le corps le mouvement dans les rigueurs de la vie de réfugié au Sénégal. Nombreux sont alors ceux qui s’étaient défilés quand il leur demanda de l'aide pour prolonger son visa en vue de se soigner. Le président Samba Thiam poursuivit son discours en s'en prenant aux militants qui, forts d’un diplôme universitaire, d’un doctorat… pensaient pouvoir se contenter d’écrire un article ou deux pour s’estimer militant ou combattant acharné. Le président n’avait pas été tendre non plus avec les militants par le verbe (ou par l’écrit) alors que le combat demandait plus d’engagement et plus de sacrifices. Pour ces derniers, il suffit d’envahir les sites et les fora pour se faire passer pour un révolutionnaire. Quelques uns profiteront du contrôle d’un site ou d’un blog pour livrer une véritable guérilla cybernétique même à des militants du mouvement ou de mouvements frères qui ont le malheur de leur faire "une concurrence" qui ne se développe que dans leurs esprits. Ça c’est ce que Poullori sait et qui n’est pas contestable.
Ce qui peut être contesté par contre (parce que par honnêteté Poullori doit avouer qu’il n'a pas pu le confirmer), c’est que le président serait (souligner : serait) plus récemment très déçu de l’attitude de certains cadres du mouvement qui auraient presque fait capoter son projet de tenir le congrès en Mauritanie et non à l’étranger. Parmi eux, des successeurs potentiels qui résident en Suède, en France ou aux USA. Ses relations seraient plus que froides avec l’un d’entre eux, peut-être à cause des températures extrêmement basses qui frappent les pays du nord de l’Europe.
Quelle que soit la décision du président Samba Thiam, Poullori saisit l’occasion de ce congrès du tournant pour saluer la valeur exceptionnelle du camarade président Samba Thiam. Il a tenu le mouvement durant les moments les plus sombres de l'histoire de la Mauritanie et n'a jamais varié dans ses convictions. Il faut dire qu’à la différence de certains qui se complaisent dans l’exil, Samba Thiam a fait un grand sacrifice en choisissant de partir. S'il était resté en Mauritanie comme certains de ses anciens compagnons d’infortune du mouroir de Oualata (Paix à votre âme Alassane Oumar Bah, Tèn Youssouf Guèye, Abdoul Ghouddous Bâ, Tabsirou Djiggo ; maudit soit Ould Taya), il aurait facilement pu conduire le mouvement d’affirmation de l’identité noire en Mauritanie et fédérer le combat pour le faire avancer considérablement. Il aurait certainement souffert mais pas plus que ce qu’il connaît dans son exil lointain. Il aurait sans aucun doute pu enlever une mairie, un poste de député ou de sénateur comme d’autres (Tijane Koita, Kébé Abdoulaye, Ibrahima Sarr). Inspecteur de l’enseignement, il aurait pu aussi gagner dignement sa vie sans avoir à se compromettre dans quoi que ce soit.
Quelques zones d’ombres subsistent cependant. Comment réaliser depuis les USA et l’Europe ce qui n'a pas été fait plus près, à Dakar ? Quel bénéfice tirer de l’abandon ou de l’éloignement des camps de réfugiés ?
Par ailleurs, l’action du camarade-président souffre de n’avoir pu établir la jonction avec les organisations, structures, mouvements ou parti qui opèrent à l’intérieur du pays. Une collaboration intelligente aurait pu pallier l’absence des FLAMs sur le terrain, car si une lutte peut être pilotée de l’extérieur, il faut un moment ou un autre qu'elle soit exécutée sur le terrain des opérations. Les relations compliquées (Poullori préfère le dire comme ça) qu’il entretient avec Ibrahima Moktar Sarr ne lui ont certainement pas facilité la tâche. Mais les deux auraient pu taire leurs égos pour l’intérêt de la cause qu’ils défendent sincèrement tous (Poullori reviendra inchallah sur la nature de ces relations entre Samba Thiam et Ibrahima Sarr).
De plus, Samba Thiam n'a pas su retenir des cadres et des tôliers extrêmement importants à la lutte commune : Feus Saidou Kane et Mourtodo Diop n’auraient jamais du quitter ce monde ailleurs que dans les FLAMs si certains sectaires qui prennent le mouvement en otage ne les avaient poussés dehors. Samba Thiam n’aurait jamais dû laisser les rénovateurs quitter le mouvement pour faire place nette à ces mêmes sectaires. Samba Thiam n’aurait jamais dû accepter l’exclusion de Oumar Moussa Ba parce que les mêmes sectaires l’ont voulu alors même que les mêmes se sont rendus en Mauritanie depuis (Poullori le sait et pourrait citer des noms, mais Poullori préfère éviter). En laissant la voie libre à ces sectaires (dont le foyer originel se trouve en région parisienne), il a donné les rênes idéologiques du mouvement à ceux qui façonnent la face la plus hideuse, la plus répugnante, la plus repoussante du mouvement ; au point de noyer sous le brouhaha toutes ses belles réalisations, tous les beaux et nobles idéaux défendus par les FLAMs. Les choses ont alors été gérées avec le cœur, comme si on disait à ceux qui invitaient au débat et au changement de style et de stratégie : "si vous n’êtes pas contents allez-vous-en !"
Il faut que le camarade président réfléchisse bien avant de passer la main : qui va lui succéder ? Qui peut tenir ce mouvement dans un moment aussi crucial ? En aura-t-il l’envergure ? Les moyens ? Est-ce le moment pour partir cher président ?
Pour aider à y voir clair, Poullori proposera bientôt un tour d'horizon des candidats potentiels.
En attendant, Poullori dit : Bravo quand même et chapeau bas seydi Thiam.

2 commentaires:

  1. Ecrit avec respect et vérités.

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  2. très honnête et juste. Poullori a bien clarifié les choses: Samba Thiam a beaucoup de mérites mais le problème est que le mouvement est pris en otage par des radicaux qui sont en Europe. C est vraiment dommage. Samba Thiam pouvait facilement conduire le mouvement vers plus de succès si ses cadres l avaient soutenu au lieu de lui mettre des bâtons dans les roues.

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