dimanche 22 mai 2011

FLAM, synthèse pour un congrès de la relance (mis à jour).

Voilà quelques semaines que Poullori s’est invité dans le débat sur le futur de la lutte commune que mènent les noirs de Mauritanie et les Justes parmi les autres communautés pour réaliser les conditions d’une cohabitation juste entre toutes les composantes du pays.
Nous arrivons au terme de ce tour d’horizon à la veille du VIIème congrès des FLAM. Celui-ci se tient dans un contexte particulier, caractérisé notamment par la résurgence et l’aggravation des malentendus qui traversent les relations entre nationalités en Mauritanie. Pour preuve, les terres de la Vallée du Sénégal, majoritairement occupées par des populations noires sont livrées à la voracité d’investisseurs étrangers en dépit de tout bon sens et de toute logique économique.
En outre, le nouveau recensement que s’apprête à organiser le pouvoir en Mauritanie recèle de nombreuses zones d’ombres et suscite des interrogations que rend légitime la composition même de la commission qui la supervise (un seul noir sur 12 ou 13 membres semble-t-il).
Concernant le retour des réfugiés et la question des crimes perpétrés contre les negromauritaniens sous Ould Taya, il reste beaucoup de questions qui n’ont pas trouvé réponses auprès des autorités au pouvoir à Nouakchott.
Quant aux récentes tensions à l’université de Nouakchott, elles rappellent à l’opinion qu’il y a des questions qui restent pendantes au sujet des rapports que doivent entretenir entre elles les différentes nationalités qui composent le peuplement mauritanien. Faut-il remettre au goût du jour la question de la répartition constitutionnelle des pouvoirs ? Le débat est très loin de manquer de pertinence et de bienfondé.
Enfin, il y a la lancinante question de l’esclavage qui appelle une mobilisation et une union-sacrée de tous les mauritaniens pour que les haratines puissent trouver une place respectable dans la vie nationale, sans être obligés de se laisser instrumentaliser par un groupe ou un autre.
Ces éléments rapidement exposés ici, arrivent après les humiliantes sorties du premier ministre et de la ministre de la culture sur les langues en Mauritanie de même que des discours chauvins qui installent comme une ambiance de pré campagne de chasse. Il y a comme un air malsain annonciateur de la pose d’une nouvelle pierre dans le projet d’instauration d’une hégémonie arabe sur les cendres de la diversité culturelle en Mauritanie.
Toutes ces questions font que ce congrès des FLAM doit se pencher sur le problème de la mise à jour du logiciel qui a servi de parchemin jusqu’ici.
Aussi, le bureau qui sortira de ce congrès devra-t-il avoir les missions suivantes :
- identifier clairement et traiter comme tels les amis et les partenaires de la cause qui mobilise les FLAM,
- contribuer à l’instauration d’une ambiance de collaboration, même informelle, entre les structures et les individus de tous les bords qui militent pour des objectifs de justice entre toutes les nationalités en Mauritanie. Des personnalités comme Oumar Moussa Ba, Ciré Ba, Boubacar Diagana, Mamadou Bocar Ba, Mamadou Sidi Ba, Ibrahima Mifo Sow, Abda Wone ou Ousmane Diagana peuvent faire tampon et jouer les facilitateurs.
- Discuter de l’opportunité de porter, au moins partiellement, le combat sur le terrain en prenant quelques garanties comme la fixation d’une partie des organes à l’étranger. Au moment où les forces de la contestation (mouvement de la jeunesse du 25 février, les antiesclavagistes, les étudiants, les associations de défense des droits de l’homme…) se mobilisent et affrontent les duretés du combat sur le terrain, il n’est pas concevable que des forces manquent à l’appel et poussent l’indécence jusqu’à inciter les autres à aller au contact du danger tout en restant soigneusement à l’abri, loin du terrain.
Sur cette base, Poullori a, très modestement, cherché à verser sa contribution au débat en présentant des personnalités dont le profil n’est pas sans intérêt.
Le premier enseignement que Poullori suggère de tirer de l’exercice c’est que le Congrès a bénéficié d’une couverture médiatique qui le sauve du lot des manifestations confidentielles. Ce n’est pas rien (Poullori n’enverra pas de note de frais pour ça et ne demande pas qu’on lui dise merci ; mmj= mi maayi jaleeDe=lol).
Le deuxième enseignement, le plus important, c’est que la cause défendue compte un panel fait de femmes et d’hommes qui nous assurent une richesse extraordinaire. Grâce en soit rendue à Allah. Il y a donc de la matière pour construire sur du solide.
De là, Poullori tire ce qui suit :
La configuration idéale pour mener à bien ce tournant c’est le maintien à la tête de l’Organisation du président Samba Thiam. Compte tenu de l’importance des enjeux, l’heure n’est pas au départ, à moins de prendre le temps de préparer la succession dans des conditions sereines. Il devra être assisté d’une équipe composée d’Abda WONE, Hapsa Banor, Ibrahima Mifo SOW, Mamadou Sidi Bâ. Ibiraahiima Abu Sal peut y être présent même sans portefeuille compte tenu de ce qu’il symbolise et sait encore apporter en termes d’identification des enjeux et des obstacles. Un rôle bien cadré peut aussi être confié à Kaaw Touré.
L'Organisation a fonctionné depuis que Mamadou Sidi Bâ lui a vendu le centralisme démocratique sur un modèle extrêmement hiérarchisé, une structure autoritaire qui prospère sur le secret et la clandestinité que justifiait sans doute le contexte de l’époque. Il lui faudra passer à une structure de commandement plus souple et plus horizontale.
A défaut, si Samba Thiam devait vraiment partir, un ticket Abda WONE (pour son ouverture d’esprit, sa pondération et son carnet d’adresses) et Ibiraahiima Abu Sal (pour son expérience et son poids) serait une solution satisfaisante. Ibrahima Mifo Sow, Habsa Banor Sall et Kaaw Touré auraient un rôle majeur à y jouer.
Pour faciliter la tache à l’équipe, les membres qui sont en mesure de soulever des problèmes seront invités à faire profil bas.
La gestion du site devra être confiée à quelqu’un de plus humble et de plus responsable. Une feuille de route claire devra lui être remise avec interdiction formelle de s’attaquer à tous les partenaires et amis de La cause. Le site est un outil de propagande au service de la communication de l’Organisation. A ce titre, il ne doit pas s’imposer les règles des organes indépendants. Le site est la vitrine, l’image de l’Organisation. Kaaw Touré pourrait garder le poste de porte-parole séparé de la communication ou, tout au moins, de l’administration du site.
Ce congrès devra surtout reprendre le débat sur ce que doit être l’essence et la substance de la lutte :
Quels sont les dangers qui nous guettent ?
Que cherchons-nous ?
Qui sont nos adversaires ?
Qui sont nos partenaires ?
Quelles sont nos forces ?
Quels moyens allons-nous employer ?
Quelle forme donner à notre lutte ?
Est-il possible d’instaurer un modus vivendi entre tous les combattants en dehors des clivages partisans ou spatiaux (être de la majorité ou de l’opposition, dans les partis politiques reconnus ou des organisations non reconnues, être en Mauritanie ou non) ?
Les irlandais avaient l’IRA (Armée Républicaine Irlandaise) et le Sinn Féin (considéré comme sa vitrine politique), les basques avaient ETA et Herri Batasuna. Rien n’interdit de créer, même de façon informelle, un front uni pour éradiquer les discriminations et les injustices en Mauritanie avec plusieurs volets et cercles.
Ce front devra se pencher sur les moyens d’éviter le piège tendu au Front Polisario que le royaume chérifien est entrain d’avoir à l’usure. Une manifestation tous les ans, suivie d’une pétition annuelle, ça fait un peu maigre comme continuation de la lutte. C’est comme s’il s’agissait de s’acheter une bonne conscience à moindre frais. Les victimes sont dans un tel état de lassitude et de désenchantement qu’elles en sont à "se contenter" de ce que veulent bien concéder le pouvoir et les bourreaux. Le comble ! Si le pouvoir contrôle l’agenda, c’est parce que les victimes et ceux qui les encadrent ne sont pas parvenus à se structurer au point de faire pencher la balance en leur faveur. Si nous n’arrivons pas à relancer le moteur et à proposer aux militants et sympathisants quelque chose de plus consistant, la lutte s'essoufflera et mourra de sa belle mort. Wo towf wo khalass. Si les congressistes entendent ce cri, c’est tant mieux. Poullori et beaucoup d’autres volontaires participeront activement, si on les y invite bien sûr, à la réflexion sur les aspects opérationnels de cette stratégie. Sinon…arnaboun.
Rendez-vous donc au congrès inchaallahou Taala.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire