vendredi 6 mai 2011

Ce qui fait courir Poullori.


Poullori va publier dans quelques instants la quatrième et dernière note de la première série des hommes qui peuvent compter. Comme promis, elle portera sur Seydina Ousmane Diagana, premier secrétaire général de l’histoire de FLAM/Europe. Poullori marquera ensuite une pause pour réfléchir sur la nécessité de poursuivre ou non. Poullori est en effet très touché par les nombreux encouragements qu’il reçoit mais il est aussi très affecté par la compréhension que certains ont du travail de Poullori. Poullori est très surpris par la tournure que certains veulent donner aux objectifs qu’il s’est fixés. Poullori regrette que certains confondent un courant au reste du mouvement. C’est justement ce qu’essaie de combattre Poullori. Parce que ngesaba ko rendaaba : cette cause appartient à toute une communauté, c’est un bien commun que quelques uns ne doivent pas garder pour eux seuls en excluant les autres ; si vraiment ils sont sincères (et Poullori pense profondément et intimement qu’ils sont sincères) ils doivent associer tous les autres même si tous n’ont pas la même façon de voir les choses. Les FLAM sont nées de la fusion de plusieurs courants et mouvements. Nous avons comme l’impression qu’aujourd’hui tous les autres ont été liquidés à l’exception d’un seul courant. Ce n’est pas juste, car le patrimoine est commun et nombreux sont ceux qui ont contribué à le constituer, qui souhaiteraient encore donner, mais qui ne le peuvent pas parce que tout est verrouillée. Il faut arrêter cette tendance à soupçonner et à accuser tout le monde des plus graves accusations uniquement parce que les analyses divergent.
Ce congrès des FLAM se présente dans un contexte bien particulier :
- Le régime prépare un nouveau recensement qui risque d’amoindrir davantage la position des noirs en Mauritanie
- La question de la confiscation des terres est entrain de s’aggraver avec des centaines de milliers d’hectares livrés à la voracité de quelques investisseurs étrangers.
- La contestation gagne le reste du monde, surtout le monde arabe et les mauritaniens peuvent s’entendre sur un minimum pour relancer la question de la cohabitation sur des bases plus justes et égalitaires.
- Les étudiants sont entrain de nous rejouer les pires moments de l’histoire de la cohabitation en Mauritanie avec encore des vexations subies par les étudiants noirs.
- Les haratines sont entrain de mener leur combat avec les moyens du bord et chaque jour qui passe, ils enfoncent un coin de l’armature de la domination en Mauritanie.

Pendant ce temps que font les combattants contre les discriminations en Mauritanie ? Certains ne trouvent rien de mieux que de prolonger les querelles de chapelles et d’égo. A quoi sert-il de régner si on doit régner sur des ruines ?
Il y a bien une coalition des partis de la majorité présidentielle, une coalition de l’opposition démocratique, mais nom de Dieu qu’est-ce qui empêche la naissance d’un front uni contre les discriminations et pour une cohabitation juste en Mauritanie ? Pourquoi AJD/MR, FLAM, PLEJ, les formations progressistes, les organisations haratines qui se battent pour arracher leur liberté et les Justes parmi le groupe des arabes ne peuvent-ils pas s’entendre pour proposer aux mauritaniens une alternative à la logique de domination qui mine notre existence depuis tant de décennies ?
Poullori ne milite que pour ça. Et si Poullori a commencé par des hommes qui de toute évidence n’occuperont aucune fonction à l’issue du prochain congrès des FLAM, c’est juste pour mieux " vendre " cette idée de large coalition. Que ceux qui pensent que Poullori sera le gourdin par lequel des comptes seront réglés se détrompent : ils en seront pour leurs frais car Poullori est convaincu que les FLAM sont une structure d’utilité publique à condition de ne pas être l’otage de quelques uns. Quant à ceux qui retardent la lutte et rendent impossible cette unité, Poullori situera les responsabilités sans attenter à la vie privée ni révéler des choses compromettantes pour le mouvement. Il s’agit d’un panorama critique. Ni plus ni moins. Et Poullori publiera (à condition que Poullori choisisse de continuer bien sûr), des notes sur des hommes (et une femme) de grande qualité (malgré leurs défauts, hay mo yida wojere no andi noppi mum ko jutde) comme Ibrahima Sall, Cheikh Oumar Ba, Ibrahima Mifo Sow, Thiongane Abdoulaye, Abda Wone, Habsa Banor Sall, Kaw Touré…
L’équipe qui conduira les affaires du mouvement à la sortie du congrès devra avoir cette lourde charge douvrir des discussions pour élargir le front. Il faut que la saignée du mouvement s’arrête. Sinon il va mourir à petit feu ou alors il n’y restera que quelques militants certes très motivés et très déterminés, mais peu nombreux pour faire basculer les choses. Peut-on compromettre toute une cause juste pour satisfaire son égo ? Comment peut-on manquer de dépassement à ce point ? Le royaume chérifien a trouvé le moyen d’avoir  la RASD à l’usure et sa stratégie est sur le point de porter ses fruits. Israël n’a presque plus rien à faire tant les mouvements arabes sont entrain de s’entredéchirer. Quand le régime d’apartheid voulut ouvrir des négociations avec l’ANC, le parti national poussa Pieter Willem Botha vers la sortie parce qu’il le savait mal placé pour amorcer cette transition. Les FLAM doivent enfin accepter que la donne a changé en Mauritanie et que le logiciel doit être remis à jour. Génération nouvelle mentalité nouvelle. Situation nouvelle, réalités nouvelles, comme dirait Baaba Maal.

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